Mise en ligne le 3 juillet 2017
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Sylvain Kerspern - dhistoire-et-dart.com
Parcours historique de Melun :
Jacques Amyot (Melun, 1513 - Auxerre, 1593)
C'est tout au long du XIXè siècle que Melun a voulu honorer l'un de ses enfants. Les hommages se sont concrétisés dans la voirie (une rue, une place) une statue monumentale devant l'Hôtel de Ville, l'indication de sa ville natale par une plaque sculptée et un établissement scolaire. Amyot y est né et y a fait ses premières études à l'abbaye de Saint-Père, avant de connaître un destin national auprès de la monarchie française et au service de l'humanisme littéraire, par ses traductions de Plutarque, notamment.
Ci-contre : Émile Gaulard (Paris, 1842 - Melun, 1924), Hommage à Jacques Amyot, projet en plâtre pour la plaque indiquant la maison natale d'Amyot, 1903. Nemours, Château-Musée
Parcours historiques - Autour de Melun - Table générale
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PARCOURS DE LA VILLE DE MELUN
- Église Saint-Aspais (25), stèle de Marguerite Lamour, tante d'Amyot (1548) (5è chapelle sud)
- face au chevet de l'église, maison familiale sinon natale de Jacques Amyot, frappée d'un bas-relief de bronze en son honneur par Émile Gaulard;
- rue Saint-Barthélémy vers l'abbaye bénédictines de Saint-Père, où Amyot a suivi ses études élémentaires (21);
- (optionnel) collège Jacques-Amyot, reconstruit en 1882-1885.
- devant l'hôtel de ville (17), statue en son honneur par Eugène Godin (18).
- (optionnel) place Jacques-Amyot, livre-banc de Libor David (né en 1947).
- dans l'île, à la médiathèque, ouvrages d'Amyot.
Sylvain Kerspern, Melun, 2017
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Stèle de Marguerite Lamour, tante de Jacques Amyot, 1548. Melun, église Saint-Aspais
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Maison familiale de Jacques Amyot, 46 rue Saint-Aspais
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Au pied de la statue de Louis-Eugène Godin (photo La République, 2014).
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Chronologies Éléments biographiques sur Jacques Amyot
30 octobre 1513 : naissance paroisse Saint-Aspais à Melun; son père, Nicolas, est marchand mercier ou mégissier; sa mère, Marie Lamour, est la soeur de Marguerite dont on conserve la stèle funéraire de 1548 dans l'église Saint-Aspais et qui avait épousé Jean Loyer, marchand, lequel fournit des pierres de Saint-Leu pour l'achèvement de l'église la même année; les parents de Jacques sont dit morts dans un acte du 22 janvier 1546, qui mentionne aussi sa soeur Jeanne, épouse de Jean Desbourneaux, sergent à cheval au Châtelet de Melun (Gabriel Leroy, « Recherches sur la maison patrimoniale de Jacques Amyot », L'indicateur général de Seine-et-Marne, 21 mars 1857);
1518 : Philippe de Sailhans, sur protestation de François 1er, devient abbé de Saint-Père de Melun, où Jacques va commencer sa scolarité;
vers 1520-1525/6 : Jacques suit les petites écoles à l'abbaye de Saint-Père;
1532 : maître ès arts au collège de Navarre; le diplôme couronne un enseignement suivi dans les sept arts libéraux, en premier lieu la grammaire associée à la rhétorique et la dialectique dans le trivium, et complétée des mathématiques dans le quadrivium (arithmétique, géométrie, astronomie et musique)
1533-1543 : il s'installe à Bourges pour suivre des études de droit civil à l'université, où enseigne notamment Andrea Alciat; il en devient docteur, poursuit l'étude du grec ancien et du latin; l'abbé de Saint-Ambroise de Bourges, Jacques Collin, aumônier de François 1er, le fait précepteur de ses neveux, et lui permet d'être ceux de Guillaume Bochetel. Ses recommandations l'installent comme professeur de grec et de latin à l'université. Durant cette période, il traduit du grec Théagène et Chariclée ou L'histoire aethiopique et commence à travailler sur les ouvrages de Plutarque (exemplaire annoté de sa main de l'édition de 1542 des Oeuvres morales, provenant de Melun à la BnF).
1547 : François 1er lui octroie le 16 mars le bénéfice de l'abbaye de Bellozane laissé vacant par la mort de Vatable le 18 mars (René Sturel, Jacques Amyot traducteur des Vies parallèles de Plutarque, Paris, 1908).
1548 : publication de sa traduction de L'histoire aethiopique, dotée d'une introduction valant manifeste du roman d'inspiration humaniste (Sergio Cappello, « La préface d'Amyot à L'histoire aethiopique d'Heliodore » in Le Roman à la Renaissance, actes du colloque de Tours, CESR, Michel Simonin, dir., 1990, Christine de Buzon, publ. Lyon, 2012; Heliodore, L'histoire aethiopique, trad. de Jacques Amyot. Ed. critique de Laurence Plazanet, Paris, 2008).
1548-1552 : il se rend en Italie pour étudier Plutarque (v. 50 - v. 125) sur les manuscrits conservés notamment au Vatican, en particulier pour les Vies parallèles des hommes illustres dont il entreprend la traduction; le 1er septembre 1551, missionné pour protester au nom d'Henri II, roi de France, il se rend au Concile de Trente (ville du nord de l'Italie), commencé en 1545 et qui prendra fin en 1563, réuni pour répondre aux critiques portés par la Réforme protestante (H. Schuermans, Amyot au Concile de Trente, Bruxelles, 1891); son intervention et la relation qu'il en a lui-même faite, montre son aisance oratoire; les travaux du Concile ne seront simplement reçus qu'au temps de Louis XIII;
1557 : il est nommé précepteur des enfants d'Henri II (1519-1559), Charles (1550-1574) et Henri (1551-1589) (qui deviendront rois sous les noms de Charles IX et Henri III);
1559 : deuxième édition revue de sa traduction de L'histoire aethiopique d'Heliodore;
publication, en mai, de sa traduction des Vies parallèles des hommes illustres de Plutarque, dédiée en février, à Fontainebleau, à Henri II, et dont il dit avoir fait lecture de ses premiers essais à François 1er;
1560, 6 décembre : Charles IX, qui vient de monter sur le trône, le fait grand aumônier de France (Jean Joseph Expilly, Dictionnaire géographique, historique et politique des gaules, Paris, 1761);
1570 : Charles IX le nomme évêque d'Auxerre, choix accepté par le pape; il s'y rend volontiers tout en conservant ses fonctions à la cour, travaille à des ouvrages liturgiques propres à l'évêché et contribue à la restauration de la cathédrale, notamment du choeur, suite à aux destructions issues des Guerres de religion;
1572 :
publication de sa traduction des Oeuvres morales de Plutarque, dédiée à Charles IX;
24 août : Amyot est présent à Paris lors du massacre de la Saint Barthélémy, déclenché par l'ordre royal visant les chefs protestants;
1578, décembre : Henri III, qui crée l'ordre du Saint-Esprit, en fait le Commandeur (Jean Joseph Expilly, Dictionnaire géographique, historique et politique des gaules, Paris, 1761);
1588, décembre : ses fonctions liturgiques auprès du roi font qu'il est à Blois au moment de l'assassinat du duc de Guise et du cardinal de Lorraine sur ordre d'Henri III;
1589 : le retour dans son diocèse se heurte à l'adhésion de la ville à la Ligue, soulevée par le double assassinat de Blois, malgré la bulle d'absolution de février 1590 (Thierry Amalou, « Jacques Amyot excommunié. L'évêque d'Auxerre et la Ligue (1588-1593) », Jacques Amyot. Une voie savante du XVIè siècle, 2016);
1593, 6 février : il meurt à Auxerre.
Gloire melunaise posthume de Jacques Amyot
1852 : buste sculpté par Henri Chapu (Le Mée-sur-Seine, 1833 - Paris, 1891), Melun, Musée (dépôt au musée Chapu du Mée); l'effigie pourrait avoir été préparée par un dessin dans les mêmes collections, manifestement inspiré par la gravure de Léonard Gaultier (1561-1635)
1854 (?)-1860 : le projet pourrait remonter au plus tard à 1854, date de la promesse d'un bloc de marbre par l'État; Préau, sculpteur, aurait donné l'idée d'un projet alternatif montrant Amyot debout, sous deux variantes dessinées (Melun, Musée Municipal); marché du 10 novembre 1857 entre le maire de Melun, Félix Poyez, et Louis-Eugène Godin (Melun, 1823-1887) pour une statue monumentale de Jacques Amyot; 1859, don effectif par l'État du bloc de marbre nécessaire au monument (Arch. Nat., F21/4446); inauguration le 20 mai 1860.
1867-1870 : Jacques Amyot à sa table, toile signée et daté de 1869 par Désiré Philippe, peintre né à Solers en Seine-et-Marne, en 1823. Le tableau, commandé par l'État en 1867, est exposé au Salon de 1870 (n°2251), et acquis par l'État (Arch. Nat., F21/7641) pour le Musée de Melun alors. L'artiste avait déjà peint pour le musée de Melun sur commande du ministère des Beaux-Arts un Portrait en pied de Claude Lefebvre, exposé au Salon de 1864.
1903-1905 : Hommage à Jacques Amyot, bas-relief destiné à la maison natale de Jacques Amyot par Eacute;mile Gaulard (1842-1924). Projets en plâtre aux musées de Melun (Inv. 995.8.2) (ci-dessous à gauche) et de Nemours (Inv. 755, daté de 1903) (ci-dessous à droite); en bronze, daté de 1905, 29 x 23 cm (vente Osenat, 29 septembre 2015). Oeuvre apposée sur la façade, sur un support maçonné.
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Ambroise Dubois, Chariclée soignant Thégène, élément d'un cycle de peintures d'après L'histoire éthiopique pour le château de Fontainebleau vers 1610. Fontainebleau, cabinet du roi.
Léonard Gaultier (1561-1635), Jacques Amyot, gravure. Apparemment son plus ancien portrait conservée.
Henri Chapu (Le Mée-sur-Seine, 1833 - Paris, 1891), Buste de Jacques Amyot, 1852. Sculpture, 74 x 60 x 35 cm. Melun, Musée Municipal
Alfred Louviot (photographe, 1835-1891), Inauguration de la statue de Jacques Amyot le 20 mai 1860
Désiré Philippe (Solers, Seine-et-Marne, 1823 - Paris, 1875), Jacques Amyot à sa table. Toile signée et daté D. Philippe 1869; 205 x 138 cm. Melun, Musée Municipal (dépôt Salle des mariages, Hôtel de Ville)
Émile Gaulard (Paris, 1842 - Melun, 1924), Hommage à Jacques Amyot, bas-relief de bronze indiquant la maison natale d'Amyot, 46 rue Saint-Aspais, Melun.Une figure allégorique tenant longue plume (?) de la main droite et de la gauche un panneau portant titres d'ouvrages traduits par Amyot s'appuie sur un grand médaillon au profil de l'humaniste.
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