N° 69 - Septembre 2017

Bonjour,

La rentrée 2017 est placée sous le signe des feuilletons. Voici le deuxième épisode de l'étude sur le caractère d'autographe d'une oeuvre d'art, focalisant sur le travail de l'attribution pour un catalogue raisonné, ses audaces, ses limites, ses fragilités au regard des enjeux, y compris financiers, qu'il engage.

Dans la mise en ligne du catalogue de Jacques Stella, je continue d'étoffer la monumentale entreprise des camayeux, ces gravures sur bois faites au début du séjour romain, en m'attachant aux figures de saints et saintes, qu'elles illustrent l'Église militante qu'elles structurent, ou celle souffrante dont elles incarnent le modèle héroïque.

Bonne lecture!

Sylvain Kerspern

Précédente lettre d’information : n°68, juillet 2017

Table du site

L'autographie en question : pour une subjectivité argumentée
L'histoire de l'art a encore une telle dimension microcosmique qu'elle favorise volontiers les baronnies, les chapelles, et donc les querelles de clocher. Certains travers du domaine artistique oublient totalement qu'il s'agit d'une discipline, avec ses problématiques, ses outils, ses compétences. Ainsi, il n'est pas rare qu'un ayant-droit se trouve bombardé (voire s'auto-proclame) responsable de l'oeuvre dont il a hérité, et en devienne le gardien du temple. L'enjeu tient clairement à la valorisation d'un patrimoine, ce qui ne favorise pas nécessairement l'objectivité, hériter ne donnant pas automatiquement les clés d'une sensibilité, encore moins la méthode et les outils pour l'employer.

- Lire.

Mise en ligne : septembre 2017

Catalogue Jacques Stella Les « camayeux bleus »


L'Église militante.

On peut isoler un certain nombre de responsables ayant contribué à organiser la pensée, l'action et l'organisation de l'Église. Ainsi, la réunion en une série de quatre de ses Docteurs latins se trouve-t-elle fréquemment proposée aux artistes; le caravagisme l'a particulièrement illustrée, sans doute parce qu'elle permettait de présenter des figures puissantes dans un cadrage resserré, abîmées dans l'étude, la méditation ou la pénitence que ménage une demie-obscurité. Leur culte bénéficiait, par ailleurs, du soutien de la réforme catholique issue du Concile de Trente, réaffirmant l'importance de la doctrine dont ils étaient les auteurs face au protestantisme. Il me semble que l'on peut leur adjoindre, parmi les camayeux de Stella, la représentation de Sainte Monique, mère d'Augustin, et que l'on connaît principalement comme figure maternelle d'exception, ce qui ne devait pas être indifférent à Jacques, qui avait perdu son père à neuf ans.

- Lire la suite

L'Église martyre.

Cet ensemble couvre les temps de l'Église persécutée dans la suite des apôtres, depuis le diacre protomartyr Étienne jusqu'au IVè siècle (on pourrait y ajouter Saint Pierre de Vérone, martyr dominicain du XIIIè s., rattaché ici à la section militante selon son ordre). Il frappe par l'importante représentation féminine (14 sur 20) et un choix sans doute guidé par des considérations mêlant les lieux et les métiers que ces différentes figures patronnent. Ainsi, nombre d'entre elles sont italiennes, particulièrement romaines, le reste se partageant entre le Proche-Orient (jusqu'Alexandrie) et la France (l'Espagne d'Eulalie restant à retrouver si elle n'est pas issue d'une confusion de Mariette avec Anastasie). L'origine des entrepreneurs et le contexte de l'année jubilaire de 1625 peuvent l'expliquer.

- Lire la suite

Mise en ligne septembre 2017

Le Clos Bontemps
26 rue de Vaux
77000 MELUN
FRANCE

0683249588 - 0164522961
Courriels : sylvainkerspern@gmail.com - sylvainkerspern@hotmail.fr

Site hébergé par Ouvaton - ISSN 2495-4136