Contact : sylvainkerspern@gmail.com |
Sylvain Kerspern - dhistoire-et-dart.com | |
Jacques Stella - Catalogue - Florence, oeuvres datées de 1618-1619 Tables du catalogue : Florence, 1617-1621 - Ensemble |
||
Table Stella - Table générale |
La flagellation, dessin, 1618 | Le joyeux buveur, dessin, 1619 |
La flagellation | |
Plume et lavis de bistre. 18,8 x 28 cm. Signé et daté Jac.~ Stellarij Inven~, fecit 1618. Historique : collection Jean Masson (1856-1933); don en 1925. Paris, ENSBA, Mas.2174. Bibliographie : *Sylvain Kerspern, «Lexposition Jacques Stella : enjeux et commentaires», site La tribune de lart, mis en ligne le 29 décembre 2006. (fig. 1); * Sylvain Kerspern « Premiers pas de Jacques Stella en Italie », Bulletin des historiens de lart italien, n°14, p. 121-127, fig. 1. - erratum 2013. |
La proposition de rendre à Jacques Stella ce dessin, publiée initialement sur La Tribune de lart, se base sur une signature franche mais dont la conclusion du nom peut faire hésiter. Les inscriptions portées sur dautres feuilles, dessins ou gravures, montrent que Stella nen fixe pas la formulation avant Rome. La feuille présente, par ailleurs, suffisamment de connections avec ce que Stella produit ensuite (contours flottants des architectures florentines, accidents du murs du fond, détail familier du chien couché, retenue des expressions...) pour conforter la signature et nous indiquer, à ce jour, le point de départ de lartiste. La réserve signalée par le trait plus ou moins droit sous lequel prend place la signature suggère la préparation dune gravure, comme le fait de souligner linvention de la composition. Stella installe son sujet dans une ville moderne, et le propose comme un spectacle presque dénué de passion, hors le visage du Christ. Les personnages au premier plan sont plus fermement travaillés que ceux du fond, dans un style mêlant influences flamandes (types peu idéalisés, costumes) et italianisantes (anatomies), adaptation encore timide, sans doute, de sa première formation lyonnaise. S.K., Melun, septembre 2013 |
|
Un joyeux buveur |
Plume. 26,5 x 21 cm. Signé et daté Stella fecit In./ 1619 Historique : marque de collectionneur non identifiée (Fileol? B. Fillon? - L 967). Collection Guichardot, marchand (mort en 1875, sa vente, n°465?), acquis par Philippe de Chennevières (1820-1899) (sa marque, L 2072), vente, 4-7 avril 1900. Vente Drouot, Paris, 17 avril 1985n°118. Vente Millon Paris, 12 avril 2013 n°98, acquis par lÉcole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. Bibliographie : *Philippe de Chennevières, « Une collection de dessins », L'artiste 1896-I, Année 66, t. 11, p. 259-260; *Sylvain Kerspern, «Jacques Stella ou lamitié funeste», Gazette des Beaux-Arts, octobre 1994, p. 135, n. 9; *Albert-Bertin Fabienne, «Regards sur les premières années de la création de Stella à Florence», cat. exp. 2006, p.25, note 3; *L.-A. Prat, L. Lhinares, La collection Chennevières, quatre siècles de dessins français, Paris, 2007, n°653, p. 388, (repr. comme anonyme XVIIème français daprès une communication orale de Jacques Thuillier); *Sylvain Kerspern, «Biographie de Jacques Stella», anno 1619, dhistoire-et-dart.com, 2007- ; *Sylvain Kerspern, «Jacques Stella par Jacques Thuillier», IIa, dhistoire-et-dart.com, mars 2008. |
|
Les lignes écrites par Chennevières, nétait le poncif qui fasse de lamitié de Poussin la raison principale voire unique de lélaboration par Stella de son langage noble, mesuré et « classique », sont justes et situent bien le dessin dans le contexte florentin. Il énumère à la suite dautres dessins « de genre » en sa possession, dans un style tout autre, mais qui témoignent tout autant de son attention au réel jusquau soir de sa vie (étudiés notamment par Gail Davidson, 1976; voir aussi ma recension pour la Tribune de lart). De fait, on ne peut négliger les origines flamandes de lartiste formé dans le milieu lyonnais, carrefour entre les Flandres et lItalie : il en aura retiré un goût pour les détails familiers, et une approche analytique qui participe de lapparente froideur de son style, parvenu à sa maturité. À cela sajoute limpact de la pratique de la gravure. Elle renforce la restitution des formes et de la lumière par hachures ou petits traits, plus ou moins croisés, ou les plages laissées en réserve que Jacques avait pu relever chez son père, visible par exemple dans le dessin du Louvre fait à un âge voisin. On en retrouve la trace dans tout un ensemble de témoignages graphiques (dessins ou estampes) placés sous son nom qui, pris isolément, peuvent faire hésiter à les conserver à Stella mais dont le rassemblement fait saisir la cohérence. Jai étudié ce groupe de façon plus ou moins exhaustive en 1994, en 2008 et sur ce site, à propos de la monographie de Jacques Thuillier. Malgré une facture assez nettement différente - en raison du sujet et du fait de sa plus grande maîtrise de la plume -, ce dessin vient donc tout naturellement prendre place auprès de la Flagellation de lEnsba, de 1618, au début de la carrière du peintre, par le mélange italo-flamand de ses sources et le rapport à la gravure. Il faut se féliciter de son entrée dans les mêmes collections, grâce à Emmanuelle Brugerolles. S.K., Melun, septembre 2013 |
Catalogue Jacques Stella : Ensemble ; Florence, 1617-1621, mosaïque - Table Stella - Table générale |
Contacts : sylvainkerspern@gmail.com - sylvainkerspern@hotmail.fr |