Contacts : sylvainkerspern@gmail.com |
Sylvain Kerspern - dhistoire-et-dart.com | |
Jacques Stella - Catalogue |
Au temps de Louis XIII : les débuts du ministère Sublet de Noyers. Oeuvres datées de 1639-1640. |
Le détail des références bibliographiques, en labsence de lien vers louvrage consultable en ligne, peut se trouver en cliquant sur Bibliographie. |
Frontispice pour Prolusiones..., 1639. | Frontispice pour La mort du Cid, 1639 | Nativité, 1639. Peinture (Barnard Castle) | Frontispice pour les Oeuvres de saint Bernard, 1639. Dessin (Rome) | Frontispice pour De imitatione Christi, 1640. Dessins (Louvre, Albertina, CP) |
Frontispice de Ethicae Prolusiones d'Agostino Mascardi (1590-1640), 1639, publié par Sébastien Cramoisy Mercure invitant Minerve, qui rengaine son épée, à entrer dans un édifice au fronton duquel est écrit : PROLUSIONES ETHICAE, tandis que Cupidon brise son arc. |
|||
Dessin perdu. Gravure par Jean Picart (Ioan. Picart incidit). In-12°. 14,5 x 21,2 cm. Exemplaire : Rome, biblioteca Nazionale Vittorio-Emanuele. Bibliographie : * Marc Fumaroli « Réflexions sur quelques frontispices gravés d'ouvrage de rhétorique et d'éloquence (1594-1641), Bulletin de la société de l'Histoire de l'art français, Année 1975, Paris, 1976, p. 19-34 (avec erreur de date, 1636 pour 1639; rééd. in L'âge de l'éloquence, Paris, 1994, 325-342) * Kerspern 1994, p. 126 (reprenant l'erreur de date) * Isabelle de Conihout, Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006-2007 (Sylvain Laveissière dir.), p. 35, 40. |
L'ouvrage forme une transition idéale entre les travaux de Stella pour l'édition du milieu barberinien et la production de l'Imprimerie royale, dont Cramoisy sera l'artisan privilégié. Le privilège est accordé le 6 décembre 1638, et la page-titre porte la date de 1639 : le dessin de Stella prend vraisemblablement place au début de l'année, même si on ne peut exclure qu'il soit de la fin de la précédente. J'ai déjà rapproché son invention de différentes compositions : en 1994, en l'attribuant à Stella, des pendants pour Saint-Germain; dernièrement, de la Salomé de Ham House, de 1637. On peut y ajouter Bethsabée recevant le message de David pour les attitudes et les drapés de la jeune femme voilant l'héroïne et le messager. Ce rapprochement, alors que le tableau doit dater des années 1640, permet aussi, par contraste, de mettre en évidence la densité poursuivie lors des premiers temps en France dans le rapport de la figure au décor, qui respire plus amplement ensuite. Le graveur Jean Picart, malgré une longue carrière qui couvrirait un demi-siècle, reste mal connu. Sa production est très diverse mais on le voit travailler pour Cramoisy dès 1623. En 1638, il avait gravé un portrait du cardinal Baronius édité par François Langlois. Il devait avoir un âge voisin de celui de Stella. Il fait preuve ici d'un métier solide et efficace dans la restitution du style de l'inventeur, dont il sert la mesure et la monumentalité. |
|||
Sainte Anne et la Vierge. Rouen, Musée des Beaux-Arts |
Saint Louis faisant l'aumône. Bazas. |
||
Salomé, 1637. Ham House |
Bethsabée recevant le message de David. Coll. part. |
Il suffit, pour s'en convaincre, de la confronter (ci-dessus) à la gravure du même Picart d'après un autre artiste (rapproché de Vignon mais pour lequel le nom de Jacques de Létin pourrait être envisagé) pour les Romanes dissertationes publiées par Cramoisy dans le même temps, et pour percevoir son degré de responsabilité dans la mise au point d'un discours iconographique clair, simple, mesuré et sensible. Il poursuit ainsi le travail accompli autour de 1630 pour les sermons romains.
S.K., Melun, mai 2016 |
Frontispice de L'ombre du comte de Gormas et la mort du Cid de Timothée de Chillac (vers 1579?- après 1640), 1639, publié chez Cardin-Besongne |
|
Dessin perdu. Gravure par Jean Picart (À gauche : I. *. inve˜t; à droite : Ioan. Picart Sc.). In-12°.
Exemplaire : BnF. Bibliographie : * Isabelle de Conihout, Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006-2007 (Sylvain Laveissière dir.), p. 36, 40. |
Nativité 1639 |
|
Huile sur cuivre. 65,4 x 80,6 cm. Signé en bas à droite : I. STELLA F. 1639. Barnard Castle, The Bowes Museum (U.K.) Historique : Gravée par Pierre Landry (v. 1630-1701) avant 1661, selon l'adresse, source probable de la lithographie reprenant le saint Joseph par Ferdinand von Piloty (1786-1844). ?coll. John Bartie, vente Foster's, 20 juin 1838 (Nativité, des anges et des bergers à distance). Acheté le 9 juin 1865 à A.C. Lamer rue Drouot à Paris par John et Josephine Bowes; don de leur collection en musée en 1871. Bibliographie (en dernier lieu) : * Sylvain Laveissière in Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006-2007, p. 123; * Jacques Thuillier 2006, p. 106-107. |
Frontispice pour les Oeuvres de saint Bernard de Clairvaux, 1639-1640, publié par l'Imprimerie royale |
|
Dessin :
Rome, Istituto Nazionale di Archeologia et Storia dell'Arte (Inv. 109.007). 34,5 x 22,8 cm. Inscription sur la page du livre tenue par les angelots : SANCTI/ BERNARDI/ OPERA; au dos : J. Stella 1639(?) et Jay faict ce dessin pour le Roy par ordre de M. de Chantalou. Gravure par Claude Mellan : - État avant toute lettre : Metropolitan Museum; Collège de France; Albertina... - État portant lettre (DIVI/ BERNARDI/ ABBATIS/ CLAREVALLIS/OPERVM sur la page du livre tenue par les angelets; PARISIIS ANNO MDCXL E TYPOGRAPHIA REGIA dans la marge, de part et d'autres des armes de France (Bnf, Rd2 saint Bernard; Saint-John's University and College Saint-Benedict...). Bibliographie : * Jacques Thuillier, «Poussin et ses premiers compagnons français à Rome» in Colloque Nicolas Poussin. Actes publiés sous la direction dAndré Chastel, 1960, t. 2, p. 96-116. * Jacques Thuillier, « Richelieu et les arts : l'Imprimerie royale », Richelieu et la culture, actes du colloque international de la Sorbonne, 19-20 novembre 1985 (R. Mousnier dir.), Paris, 1987, p. 163-174 * Maxime Préaud, Bibliothèque Nationale. Département des Estampes. Inventaire du Fond Français. Graveurs du XVIIè siècle. Tome 17, Claude Mellan, n°318 * Isabelle de Conihout et Sylvain Laveissière in Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006-2007 (Sylvain Laveissière dir.), p. 36, 40, 139. |
Frontispice pour De imitatione christi, (1639?-)1640, publiées par l'Imprimerie royale |
||
1. Étude d'ensemble, Louvre (Inv. 32895). Pierre noire, rehauts de gouache sur papier beige. 25,5 x 20,5 cm. Annoté en bas à droite à l'encre noire : Stella.
Historique : entré au Louvre à la Révoultion avec la saisie de la collection Saint-Morys. |
2. Étude d'ensemble, Albertina.
Mine de plomb, plume et encre brune, rehauts de gouache blanche. 30,2 x 20,7 cm. Annoté en bas à droite à l'encre noire : Stella.
Historique : coll. Albert de Saxe-Teschen (1738-1822). |
Bibliographie :
* Auguste Bernard, Histoire de l'Imprimerie Royale du Louvre, Paris, 1867; * Jacques Thuillier, «Poussin et ses premiers compagnons français à Rome» in Colloque Nicolas Poussin. Actes publiés sous la direction dAndré Chastel, 1960, t. 1, p. 96-116; * Jacques Thuillier, « Richelieu et les arts : l'Imprimerie royale », Richelieu et la culture, actes du colloque international de la Sorbonne, 19-20 novembre 1985 (R. Mousnier dir.), Paris, 1987, p. 163-174; * Maxime Préaud, Bibliothèque Nationale. Département des Estampes. Inventaire du Fond Français. Graveurs du XVIIè siècle. Tome 17, Claude Mellan, Paris, 1988 n°183; * Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006-2007, Sylvain Laveissière dir., p. 36, 40, 137-138; * Sylvain Kerspern, dhistoire-et-dart.com, juin 2008. |
3. Étude de l'ange et du chrétien, collection particulière.
Plume et encre brune, lavis brun et rehauts de gouache blanche. 13,5 x 10 cm, sur un assemblage de deux morceaux de papier.
Historique : Vente Millon Paris 11 juin 2008 (lot 38), acquis par l'actuel propriétaire. |
Gravure par Claude Mellan : - État avant toute lettre : BnF, Ed 32 b, p. 36; - État avec écritures : DE IMITATIONE/ CHRISTI sur le tissu tenu par les anges, sous la Sainte Face; dans la marge : PARISIIS ANNO MDCXL à gauche de l'écusson aux armes de France; E TYPOGRAPHIA REGIA à droite. Bnf, Ed 32 b, p. 37, etc. |
Dessin du Louvre. |
Montage associant le dessin de l'Albertina avec celui en collection particulière, proposant une alternative pour l'ange et le chrétien. |
Le dessin du Louvre propose une mise en place du sujet à la pierre noire, certains détails restant ébauchés. Même si les angelots n'ont pas encore trouvé les places qu'ils occuperont finalement, on voit bien que le principal point de préoccupation réside dans le couple formé par l'ange et le chrétien agenouillé. Son dessin est nettement plus fouillé et les rehauts de blancs viennent suggérer un aspect fini, suceptible de présentation. Stella choisit une pose statique pour l'ange, bien campé voire un peu raide, tandis que celle de l'homme est dynamique, comme s'il se redressait, tendu vers la croix et la Véronique.
Le dessin de l'Albertina montre l'ultime étape avant la gravure, puisqu'il lui correspond parfaitement en sens inverse. Selon les indications des catalogues de 2006, son quart inférieur aurait été rapporté pour corriger la partie qui, décidément, concentre son attention. Tout porte à croire que le fragment en mains privées correspond à la proposition initialement intégrée à cette feuille, puisque sa découpe s'emboîte parfaitement avec le rajout de Vienne, comme en témoigne la reconstitution ci-contre. Au vrai, le fragment, déjà étudié sur ce site, suggère encore une étape intermédiaire, puisque l'homme agenouillé, peu ou prou le même que celui final, fut découpé d'une autre feuille pour y être collé. En dessous se trouve peut-être encore un stade antérieur. La réflexion source de ces modifications intervertit les rôles, conférant le mouvement à l'ange tandis que l'homme est désormais passivement agenouillé, mains jointes. L'attitude finale du premier se fait simplement moins familière, plus intériorisée, laissant le chrétien déjà absorbé dans son adoration. |
Stella n'eut sans doute pas les coudées franches pour son projet. Néanmoins, certains aspects montrent clairement ce qui peut ressortir de son inspiration propre. Ainsi, l'abondante présence enfantine rejoint tant de putti et angelots déjà parsemés dans son oeuvre. Dans l'équilibre qu'il recherche entre ton familier et retenue source de dignité, on le voit progressivement privilégier la seconde, sans doute encouragé par son commanditaire. L'invention demeure rare. Certains auteurs (comme Auguste Bernard) ont voulu voir dans l'homme la représentation de Louis XIII; Jacques Thuillier (2006) a cru pouvoir en rapprocher un autre dessin du Louvre, plus sûrement préparatoire à l'épisode du Christ au Jardin des Oliviers de la Passion entreprise à la fin de sa vie. Si l'analogie peut avoir été recherchée, la corne d'abondance aux pieds de l'homme donne la clé de la composition, qui se joue effectivement dans cette partie : l'ange l'invite ainsi à se détourner des biens matériels pour suivre l'exemple, quelque douloureux qu'il soit, du Christ, manifesté par la croix et le tissu de sainte Véronique sur laquelle sa face s'était imprimée; allusion possible, de fait, aux reliques rapportées par saint Louis. Les angelots nombreux atténuaient déjà la gravité du sujet. Dans le processus qui aboutit au dessin de Vienne, on voit Stella accentuer ce refus de toute expression tragique, orientant le thème vers une forme de stoïcisme christianisé. C'est peut-être ce qui explique qu'au XIXè siècle, en l'absence des noms des artistes sur la gravure, l'invention ait pu être donné à Poussin. Celui-ci n'arrive pourtant à Paris qu'à la fin de l'année. S'il fallait encore convaincre de l'inanité de la réputation faite à Stella d'imititateur du Normand, le frontispice pour De imitatione Christi et ses préparations, en fourniraient sans doute l'un des plus formels démentis, voire un contre-exemple. S.K., Melun, mai 2016 |
Table générale - Table Stella - Catalogue Jacques Stella : Ensemble - Au temps de Louis XIII (1636-1643), mosaïque |
Vous souhaitez être informé des nouveautés du site? Cest gratuit! Abonnez-vous!
Vous ne souhaitez plus recevoir de nouvelles du site? Non, ce nest pas payant... Désabonnez-vous.... Site hébergé par Ouvaton |