Sylvain Kerspern - dhistoire-et-dart.com | |
Table concernant Jacques Stella Table générale Contacts : sylvainkerspern@gmail.com - sylvainkerspern@hotmail.fr |
Jacques Stella : biographie |
Coup sur coup viennent de paraître deux ouvrages sur Jacques Stella, le catalogue de lexposition présentée à Lyon puis à Toulouse, puis la monographie de Jacques Thuillier. Lun et lautre, assurément, apportent dimportantes lumières sur lun des derniers grands artistes du XVIIè siècle qui restait encore méconnu. Ils renseignent sur sa vie, tout en soulevant une série de questions. Je souhaite proposer ici une synthèse des informations données, complétées déléments inédits et agrémentées de discussions des points problématiques. La publication sur le site se fera par épisodes, consacrés aux différentes périodes de sa carrière. On trouvera le développement des références bibliographiques ici abrégées après la table des études consacrées au peintre. Pour les ouvrages datés, je me permets de renvoyer au catalogue. S. K., octobre 2007- |
Nota : Ce travail reprend une ébauche poussée, fournie à Gilles Chomer en 1996, en lharmonisant avec les informations apportées par les récentes publications et en étoffant les discussions. Proposée de façon permanente, elle fera, le cas échéant, lobjet de mises à jour.
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Enfance et formation | Formation, 1606-1616 | Florence | 1616-1621 | Rome | Les succès,1622-1632 | Entre Rome, Madrid et Paris1633-1635 |
Enfance et première formation (1596-1616) |
1596 | 29 septembre, baptême à Lyon, paroisse Saint-Nizier, de Jacques, fils du peintre François Stella et de Claudine de Masso (Chomer, 1980). | |
François Stella le père. Vue de la cascade de Tivoli,1587. Louvre, Inv. 32866 Idem, Feu d'artifice à Lyon en l'honneur d'Henri IV, 1600, Ashmolean Museum |
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Il faut dire deux mots de François Stella (1563-1605), père de Jacques. Gilles Chomer lui a consacré une importante notice en 1987, qui montre des talents dans la peinture dhistoire, le grand décor - y compris éphémère (voir la mention de paiements pour lentrée de la reine et du Cardinal Aldobrandini, en décembre 1600 dans des comptes de 1600-1601; Lyon, Arch. Mun., CC 1545 -2 et le dessin ci-contre) -, et, malgré les réserves de Mariette, le paysage, attesté par les dessins du Louvre (comme celui montrant la Grande cascade de Tivoli, sur lequel son nom est porté, avec la date 1587) ou les vues de l'Ashmolean Museum, dont celle de la place oû il était établi, et le portrait, manifestement présent dans lAssomption dOberdorf pour représenter les apôtres. Cest un talent solide au service dun langage dorigine flamande mais clairement italianisé. Avec Jacques Thuillier (2006), on peut estimer quil est le grand peintre de Lyon (quil a dessiné) qui précède Horace Le Blanc. (Hours 1974; Chomer 1980; Chomer 1987; Kerspern 2019; Kerspern 2021) |
1603 | 24 août, baptême à Lyon, paroisse Saint-Nizier, du frère cadet François, fils du peintre François Stella et de Claudine de Masso (Audin-Vial, 1919, p. 240). | |
François Stella le jeune? La Visitation, Louvre, Inv. 32891 |
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François le jeune (1603-1647) a été le plus maltraité par lhistoire de lart des Stella. Rien à ce jour na pu être identifié dun peintre qui a tout de même pu travailler pour le roi, dans loratoire de la reine au château de Saint-Germain, en 1639 (Jal 1867-1871, p. 1150). Ma tentative den rapprocher un dessin du Louvre donné à son frère aîné reste spéculative. |
1605 | 26 octobre, mort en pleine activité de François Stella, que Van Mander venait de citer dans son Livre des peintres(1604, t. II). | |
François Stella, Lyon, Place Confort, Ashmolean Museum |
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La mention dune donation de sépulture par les Cordeliers de Lyon pour honneste homme François Stella, maistre peintre à Lyon en date du 19 juillet 1605 (dans le Testament de Claudine Bouzonnet, sa petite-fille) peut laisser croire à une maladie fatale qui aurait laissé le temps au père de Jacques de régler sa succession, même si on ne peut exclure quil sagisse dune faveur consécutive à la réalisation dimportants travaux réalisés pour leurs bâtiments. Une cinquantaine dannées plus tard, létablissement de Provins agira de même à légard du sculpteur Pierre Blasset à la suite de ceux réalisés pour leur église, en complément des peintures de ... Jacques Stella. |
1606 | 2 mai, baptême à Lyon, paroisse Saint-Nizier, de la benjamine Françoise, fille posthume du peintre François Stella (cf. Audin-Vial, 1919, p. 240). | |
(Retouche 2021) : Sur les frères et soeurs de Jacques Stella, voir désormais mon étude sur ce site à propos de leur père à travers les documents. |
1606 - 1615 |
Jacques Stella se forme à Lyon à la peinture (et à la gravure?). | |
Illustration de Bernard Salomon pour la Bible de 1561 (publiée à Lyon). |
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Le problème de la formation de Stella a été évoqué par Gilles Chomer (1980), Mickaël Szanto (2006) et Jacques Thuillier (2006). Sous lancien régime, elle prend dordinaire place entre la dix ou douzième année et la vingtième environ. La vocation de Jacques semble naître du vivant de son père (selon Félibien) mais il ne put en recevoir que les commencements. Du moins cette impérieuse envie pût elle avancer lâge de lapprentissage qui se déroule la plupart du temps en deux phases : une première, pour tous les rudiments du métier auprès dun maître souvent de lentourage proche (le père, un oncle...), de 3 à 5 ans; puis une seconde chez un autre peintre pour perfectionnement, ce qui passe souvent par le choix dun artiste plus en vue : ainsi de Vouet à Paris dans les années 1630-1640, par exemple. Jacques aurait donc eu le temps de passer par deux maîtres avant de tenter le voyage dItalie, conçu sans doute pour compléter sa formation. En labsence de tout document, nous en sommes réduits aux conjectures pour les identifier et pour déterminer les modèles dont il a pu sinspirer. On peut du moins souligner limportance probable du père, malgré son décès précoce, relayée par les oeuvres assez nombreuses pour la ville qui sont mentionnées par les sources, voire par les artistes quil a pu former ou influencer; et dautre part, à la suite de Gilles Chomer, celle de la colonie flamande à Lyon à cette époque, ce que la ville devait sans doute à sa situation sur le chemin des Flandres vers lItalie. On noubliera pas que Lyon est un foyer humaniste dans lequel sest notamment épanoui le talent dillustrateur de Bernard Salomon, dit Petit Bernard, dont on trouve des ouvrages dans les biens laissés par Claudine Bouzonnet Stella. Les premiers témoignages connus de Jacques, à Florence, voire à Rome, semblent en conserver le souvenir. Enfin lapport de Jacques Maury reste sujet à caution : ses noces avec Claudine de Masso sont en fait un remariage tardif, consécutif au décès de Benoîte Roy, épousée avant 1585 et inhumée le 16 septembre 1619. À cette date, comme nous allons le voir, Jacques Stella était parti depuis des mois. |
1615 | 25 décembre, « maître Jacques Stella peintre », 19 ans, est parrain d'un cultivateur ou fermier de l'Arbresle. Il est désigné comme neveu de maître De Masso, notaire du lieu, et a pour commère sa tante Marguerite (A.D. 69, 10 GG1). | ||
Sur ce document récemment découvert et un premier commentaire, voir mon étude sur la famille De Masso sur cette page. |
En Italie (1616-1634) |
1616 | « Il alla en Italie à lâge de vingt ans. » (Félibien, 1688, éd. 1725, t. 4, p. 407) | |
Jacques Stella prend ses vingt ans le 29 septembre 1616. Cest certainement durant les derniers mois de cette année quil passe en Italie, et doit assez rapidement, comme nous le verrons, regagner Florence. |
Le séjour florentin, 1617(?)-1621 |
1617 |
« Comme il passa à Florence, lorsque le Grand Duc Cosme de Médicis faisoit faire un appareil superbe pour les noces de son fils Ferdinand II, ce lui fut une occasion de se faire connaître du Grand Duc, qui lui donna un logement et une pension pareille à celle de Jacques Callot qui étoit aussi alors à Florence, où Stella fit plusieurs ouvrages. (...) Après avoir demeuré quatre ans à Florence, il alla à Rome en 1623. » (Félibien, 1688, éd. 1725, t. 4, p. 407) |
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Dessin de lécole toscane du Louvre permettant de se faire une idée des spectacles donnés à la cour médicéenne de Florence, pouvant requérir le concours des dessinateurs et peintres. |
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On sait Stella à Rome dès 1622, selon Félibien, qui parle des ouvrages du Lyonnais dans cette ville pour les canonisations de saint Ignace, saint Philippe de Neri, saint Thérèse et saint Isidore. Dautre part, le biographe doit avoir fait une confusion relevée par Mariette (éd. 1851-1859; t. 4, p. 257) : le mariage de Ferdinand II eut lieu en 1633; mais il est vraisemblable quil sagisse du mariage de Ferdinand de Gonzague avec Catherine, soeur de Cosme de Médicis, en février 1617, ce qui situerait la présence de Jacques à Florence dès le tout début de 1617, bel et bien à lâge de vingt ans. Lannée darrivée à Rome est sans doute venue au biographe par la gravure du Saint Georges. Félibien suggère quil a participé aux décors éphémères accompagnant les noces. Était-ce en tant que peintre ou en tant que graveur? Impossible de rien affirmer. On connaît au moins de ces festivités des gravures de Callot daprès les Intermèdes joués alors (voir cat. expo. Jacques Callot, 1592-1635, Nancy, 1992, n°91-95). Nota : Cest par erreur que jai indiqué dans la recension pour latribunedelart.com que javais proposé cette identification pour lévènement florentin qui avait vu Stella se faire connaître du duc dans mon étude de 1994; je lavais en fait proposée dans le document chronologique fourni à Gilles Chomer en 1996. |
1618 |
Date portée sur le dessin de la Flagellation du Christ (Paris, ENSBA), à la suite de sa signature. |
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La feuille montre un goût nordique dans les habillements, sans doute témoins de la formation lyonnaise, installé dans le cadre urbain florentin qui est celui des gravures ultérieures. Elle fait partie des arguments pour une formation à lart de la gravure dans le contexte de la suite de Bernard Salomon, dit Petit Bernard, déjà évoquée. Jean Mosnier (1600-1656) et vraisemblablement Nicolas Poussin (1594-1665) ont rejoint Florence dans les bagages de Francesco Bonciani, archevêque de Pise, au retour d'une ambassade en France pour le compte de la cour de Toscane dans le cadre de la disgrâce de Marie de Médicis. On peut croire que commence dès lors la profonde amitié entre le Normand et le Lyonnais. (Jean Bernier,Histoire de Blois, Blois, 1682, p. 167, 570. Jacques Thuillier, Poussin before Rome, Londres, 1995, p. 14, 28 Maxime Cormier, Marie de Médicis au pouvoir vue par les observateurs italiens, Master d'histoire moderne, Université de Rennes-2, 2012, p. 253-257.) |
1619 |
Date portée sur le dessin du Joyeux buveur (ancienne collection Chennevières; vente Drouot, Paris, 17 avril 1985; vente Millon 12 avril 2013; Paris, Ensba), à la suite de sa signature. |
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Stella croque une expression joviale dans un goût plus nordique que caravagesque. Son caractère autographe est cependant mis en doute par Jacques Thuillier, qui nen parle pas dans sa monographie de 2006, et dont lavis défavorable, surtout, est mentionné dans le catalogue de lexposition consacrée à la collection de Philippe de Chennevières (Louvre, 2007). Pourtant, cest précisément parce quil a de quoi surprendre que ce dessin doit faire lobjet dun examen sérieux. Or on y retrouve la technique hachurée qui caractérise nombre de gravures et dessins connus de lartiste à Florence et dans les premières années romaines, confirmant la date et la signature. |
1620 |
Date portée sur : - le dessin du Dôme de Florence (loc. inconnue; Byam-Shaw, 1957-1959, fig. 5; Albert-Bertin in Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 25; vente Christies Londres 8 juillet 2008, n. 90), à la suite de sa signature. - la gravure dun Songe de Jacob que signale Mariette, retrouvée pour lexposition (2006, n°5). |
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Ces deux témoignages montrent lartiste continuant ses études. Lun se consacre à la vue darchitecture, à laquelle il donnera une ampleur spectaculaire lannée suivante dans La cérémonie du Tribut gravée, et quil intégrera comme un élément essentiel de son style dont le classicisme épuré prend sans doute en partie sa source chez Brunelleschi. Le second évoque nécessairement, par la pose abandonnée, le poignet cassé du bras gisant au sol, le raccourci du visage et le costume contemporain, le précédent de Cigoli (Nancy). Cette filiation met en évidence limportance quil donne au dessin et à lanatomie. Mais il en fait un évènement diurne dans un paysage offrant une échappée vers une cité fluviale dotée dun pont. Déjà, Stella inscrit le merveilleux dans une réalité intime et quotidienne, dans un langage posé. |
1621 | * 28 février, mort de Cosme de Médicis. | |
* Date portée sur : - la gravure Un vendeur de tripes pour chat (le 2 est inversé) (cat. expo. 2006, n°10). - la gravure de la Cérémonie de la présentation des tributs au grand-duc de Toscane (cat. expo. 2006, n°6), qui a lieu le 24 juin, dédiée à Ferdinand II de Médicis. |
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Le dessin retrouvé de la foire du Prato (cat. expo. 2006, n°7), qui a lieu en septembre, manifestement conçu dans le même esprit mais qui na pas été gravé, laisse à penser que lartiste en a abandonné lidée à ce stade avancé. Ce qui amène à réfléchir sur la chronologie et à revenir sur ce que pense Jacques Thuillier (2006) : la gravure du Tribut ne relèverait pas dune initiative à légard du duc Cosme, finalement dédiée à son fils après son décès, mais dès le départ pour ce dernier et intégralement de 1621, pour remplacer Callot. Elle le dit "pictor". Aucune peinture na, pour lheure, pu être rattachée formellement à cette époque - même si tout laisse à penser que cest là quil a appris la technique sur pierre et quil a dû en laisser les premiers témoignages. Ce doit être à lautomne que Stella quitte Florence pour Rome. Coïncidence? Simon Vouet, rentrant de Gênes pour Rome, fait étape en Toscane en novembre ou décembre (cat. expo. Simon Vouet, les années italiennes 1613-1627, Nantes-Besançon, 2008, p. 93). |
Les succès romains (1622-1632) |
« Après avoir demeuré quatre ans à Florence, il alla à Rome en 1623. Il fit plusieurs tableaux pour la Canonisation de Saint Ignace, de Saint Philippe de Neri, de Sainte Thérèse, & de Saint Isidore, & fit plusieurs desseins qui ont été gravez, les uns en bois par Paul Maupain dAbbeville, dautres pour des Thèses & des Devises, & dautres pour un Breviaire du Pape Urbain VIII, qui furent gravez par Audran et Gruter. Il peignoit dune manière agréable, particulierement en petit, & même sy étoit fait une pratique toute particulière. Il fit plusieurs tableaux sur de la pierre de parangon, & y peignoit des rideaux dor par un secret quil avoit inventé. On a vu de lui, dans la grandeur dune pierre de bague, un Jugement de Pâris de cinq figures, dune beauté surprenante pour la délicatesse du pinceau. Il fit aussi de grands ouvrages, comme je vous dirai ci-après; car pour les petites choses, il ny travailloit que pour satisfaire quelques personnes curieuses. » |
1622 |
* Félibien cite les travaux de Stella pour les fêtes de canonisations de saint Ignace, saint Philippe de Neri, saint Thérèse et saint Isidore à Rome, qui ont lieu cette année-là, ce qui implique que le peintre y soit dès cette année, et tôt : les célébrations ont lieu les 12-13 mars (cf. Massimo Leone, Saints and Signs: A Semiotic Reading of Conversion in Early Modern Catholicism, Berlin-New York, 2010, p. 12-15). Jacques Bousquet (1975) avait mentionné Jacques à Rome à Pâques, avec son frère François; le catalogue de lexposition de 2006 le rectifie : la référence renvoie à 1624, en fait. Toutefois, il semble bien mentionné, avec Charles Mellin, paroisse Sant'Andrea delle Frate proche du couvent des soeurs de San Giuseppe, si l'on s'appuie sur l'indication plus ancienne du même Bousquet (« Un rival inconnu de Nicolas Poussin : Charles Mellin, dit le Lorrain (1597-1649) », Annales de l'Est, 1955, 1, p. 7), qui diffère de celle de 1975, et qui est reprise par Philippe Malgouyres (Charles Mellin, un Lorrain entre Rome et Naples, cat. expo. Nancy-Caen, 2007, p. 32-33) : « Don Giovanni di Michele, maestro di scuola, Giovanni Ugo, pittore, Claudio veronese, Ricciardo veronese, Giorgio Stella, Jacomo Stella, Carlo Milino et Giovanni ricamatore », Saint'Andrea delle Frate, Stati de 1622, f°16 (voir aussi Massimo Pompoi, « Artisti a Roma nel primo trentennio del Seicento » in Alla ricercha di Ghiongrat, Rossella Vodret dir., Roma, 2011, p.173 - je n'ai, au 10 août 2022, eu accès qu'à cet extrait, hélas!). Le dénommé Giorgio se confond peut-être avec François, 18 ans, que l'on retrouve auprès de Jacques ensuite jusqu'en 1627, puis à nouveau en 1633-1634. |
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Jai mis en rapport un tableau conservé la Galleria Barberini, à Rome, dans ma recension pour Latribunedelart.com; malgré les variantes avec le dessin de de la suite de Yale, à mon sens significatives et qui apportent des éléments issus de lunivers de lartiste, Jacques Thuillier (2006, p. 65) doute de son caractère autographe. La distance quil souligne peut à mon sens être imputée à laffermissement de style, entre le printemps 1622 et lhiver 1629-1630, dans le bouillonnement culturel de Rome. Jacques Thuillier rappelle encore que Mariette mentionne une gravure (non retrouvée) montrant sainte Thérèse et son frère demandant à un cavalier espagnol le chemin pour aller prêcher les infidèles, quil dit faite à Florence mais qui doit préparer semblable célébration. |
1623 | - Mentionné à Pâques à Rome, paroisse SantAndrea delle Fratte (Bousquet, 1975). | |
* Gravure du Saint Georges, datée de cette année et localisée à Rome. | ||
Dans la biographie du catalogue de lexposition de Lyon et Toulouse (2006), Mickaël Szanto ne mentionne pas François, le frère cadet. La connaissance de la gravure du Saint Georges, qui donne une date ferme, est sans doute la raison pour laquelle Félibien place larrivée à Rome en 1623, juste avant dévoquer sa participation aux fêtes de canonisations qui eurent lieu un an plus tôt. Au demeurant, la découverte du dessin préparatoire à cette estampe à Florence laisse croire à un ouvrage envisagé dès les derniers mois en Toscane. |
1624 |
- Mentionné à Pâques à Rome, au Corso, avec son frère François et un serviteur, Claude Duran; à proximité, on trouve Artemisia Gentileschi (Jacques Bousquet (1975); Jacques Bousquet (1978), p. 108) et Antonio Tempesta. - 27 octobre, à la réunion de lAcadémie de Saint-Luc, avec Vouet, prince depuis le 24 octobre, il est nommé inspecteur de latelier à la place de Tempesta; parmi ceux qui y assistent, Lanfranco, Nicolas de La Fage, Pomarancio, Nicolas Régnier, Sacchi, Baglioni, Mellan, Johan-Friedrich Greuter... mais il n'est pas dans la liste des présents (Szanto in cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, p. 44; Archivio di Stato di Roma, TNC, uff. 15, 1624, pt. 4, vol. 102, fols. 231r-v, 232r-v, 247r-v, 248r). - 3 novembre, présent à la réunion de lAcadémie de Saint-Luc, avec Vouet, prince depuis le 24 octobre, et Trophime Bigot, Robert Picoust, Nicolas Régnier, Nicolas de la Fage, le Bernin, Cortone, Pomarancio, Baglione, Tempesta...(La Blanchardière, 1973); Archivio di Stato di Roma, TNC, uff. 15, 1624, pt. 4, vol. 102, fols. 293r-v, 310r ). - 26 décembre, présent à la réunion de lAcadémie de Saint-Luc, avec Vouet, prince, et Barthélémy et Nicolas de la Fage (La Blanchardière, 1973; Michel 1992; Szanto in cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006). |
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* Signe et date lAssomption de Pastraña (sur agate), donnée par Urbain VIII au duc de Pastrana, ambassadeur dEspagne auprès du pape. * La date figure, à la plume, sur lexemplaire de la collection Beringhen (Paris, BNF) de la Creatione di Adamo, une des gravures sur bois ordinairement attribuées à Maupin daprès Stella. |
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Ces informations montrent la rapide intégration de Stella au milieu romain, via un possible réseau florentin dont témoignerait la proximité davec Artemisia et Tempesta. Le succès auprès des plus hauts mécènes - les Barberini, et en particulier le pape Urbain VIII - est tout aussi prompt. Gilles Chomer pensait (communication orale) que lexceptionnel ensemble de gravures sur bois pouvait préparer lannée jubilaire 1625. Notons encore le voisinage, dans cette entreprise, de Tempesta, initiateur ou secours, qui fournit les modèles de quatre images (Kerspern 1994; Kerspern 2008; Kerspern, mars 2008/dhistoire-et-dart.com.). Voir aussi Kerspern avril 2015-avril 2017 |
1625 |
- 22 mars, présent à la réunion de lAcadémie de Saint-Luc, chez Vouet, prince, et avec Lanfranco, Robert Picoust, Nicolas Rénier, Nicolas de la Fage... (La Blanchardière, 1973); Archivio di Stato di Roma, TNC, uff. 15, 1625, pt. 1, vol. 103, fols. 525r-v, 532r-v). - Mentionné à Pâques à Rome, au Corso, avec son frère François; à proximité, on trouve Artemisia Gentileschi (Bousquet, 1978, p. 108) - 26 décembre, présent à la réunion de lAcadémie de Saint-Luc, en l'église San Luca, au Campo Vacino, avec Vouet, prince, et Lanfranco, le Cavaliere d'Arpino, Greuter... ( Archivio di Stato di Roma, TNC, uff. 15, 1625, pt. 1, vol. 103, fols. 210r-v, 223r-v). |
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Date portée sur :
* la Sybille égyptienne, gravure sur bois ("I * FECIT 1625"); * La Madeleine aux pieds du Christ en croix, peinture du Louvre; * le frontispice de De Prose vulgari, ouvrage dAgostino Mascardi, personnalité érudite du cercle des Barberini, publié à Venise (cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, p. 35; Thuillier 2006, p. 48). |
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La date, cette fois gravée, au bas de la Sybille égyptienne doit marquer lachèvement de cet important ensemble, plus dune centaine dimages. De même le "Fecit" peut-il souligner le rôle de Stella, inventeur et graveur, que confirme lanalyse du style dans lemploi du trait (voir aussi à 1624). La collaboration entre Jérôme David et Stella à Rome se complète de dix sujets de l'Ancien et du Nouveau Testament (Le roi David, la Naissance de la Vierge, Adoration des Mages, Circoncision, Cène, Résurrection, l'Ascension, Pentecôte, l'Assomption, la Gloire de tous les saints, dont six repr. in Thuillier 2006, p. 60-61), qui a pu servir à la publicité du peintre, et lui valoir la commande du retable Arese (voir à 1627). En revanche, lAdoration des bergers rattachée à cette suite (Weigert 1954, t. 3, p. 388, n. 531-537; Loire 1998, p. 163; Thuillier 2006, p. 60; cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, p. 35, 40), mais qui ne porte pas les signatures visibles sur les autres, semble en fait un autre état ou une copie de la gravure dAudran pour le Breviarium romanum de 1632, avec laquelle elle ne présente pas de variante, en dehors des inscriptions, que pour la main droite de Joseph masquée par une des oreilles de lâne, qui a pu être jugée fautive. Mon examen sur microfilm de lexemplaire de la Bibliothèque Nationale de France ne ma pas permis de trouver le monogramme dont parle Weigert. La Madeleine auprès du Christ en croix (ci-contre) trahit le regard sur Fetti, notamment, et pourrait attester des échanges avec Claude Vignon avant que celui-ci ne rentre en France : les deux artistes semblent avoir noué dès Rome une amitié qui ne sera pas moins durable que celle avec Poussin. |
1626 |
- Mentionné à Pâques à Rome, au Corso, avec son frère François (Bousquet, 1978, p. 108). -10 juin, Jacques Maury, peintre, époux en secondes noces de Claudine de Masso, est inhumé à Lyon (Audin-Vial, 1919, t. 2, p. 25) - 29 juin, présent à la réunion de lAcadémie de Saint-Luc chez il signor Jacobo, abbate Crescenzio, avec Vouet, prince, Pomarancio, Tempesta, Paul Brill, Baglione, Jean Lhomme, Richard Missonnet (Bissonnet?), Charles Mellin, Claude Mellan, Nicolas de la Fage... ((La Blanchardière, 1973; Archivio di Stato di Roma, TNC, uff. 15, 1626, pt. 2, vol. 108, fols. 896r-v). - 29 septembre, présent à la réunion de lAcadémie de Saint-Luc dans léglise San Luca au cours de laquelle Poussin et Valentin sont nommés festaroli; avec Vouet, prince, et Jean et Jacques Lhomme, Richard Missonnet (Bissonnet?), Louis Vaudrey, Claude Mellan, Nicolas de la Fage... (La Blanchardière, 1973; Archivio di Stato di Roma, TNC, uff. 15, 1626, pt. 3, vol. 109, fols. 501r-v, 514r). |
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Date portée sur :
* Sainte Cécile jouant de lorgue accompagnée par un concert danges(Rennes, Musée des Beaux-Arts). * Rois et prophètes de l'Ancien Testament et Les apôtres(Rennes, Musée des Beaux-Arts), ainsi que La Vierge et La Trinité (Paris, coll. part.) (lu au dos des feuilles de Rennes). |
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Sans doute introduit par ses connaissances florentines dans lAcadémie de Saint-Luc, Jacques se trouve maintenant dans un contexte francisé autour de Simon Vouet, son Prince; il y rencontre, outre ce dernier et Poussin, des personnalités aussi différentes que Valentin, Mellan, Mellin ou Nicolas de la Fage. Il est vraisemblable que la mort du beau-père à Lyon aura affecté les frères Stella. Les documents montrent pourtant Jacques trop présent pour quun séjour dans sa ville natale afin dasseoir la situation de leur mère soit envisageable. En revanche, le cadet semble absent de Rome de 1628 à 1633, et Félibien (éd. 1725, p. 414) évoque une présence en Italie bien moins longue que celle de Jacques, de cinq ou six ans, qui pourrait correspondre à deux temps séparés, de 1622-1623 à 1627, puis en 1633-1634. |
1627 |
- Mentionné à Pâques à Rome, au Corso, avec son frère François (Bousquet, 1978, p. 108). - 12 septembre, présent à une réunion de lAcadémie de Saint-Luc, avec Ottavio Leoni, prince, et Nicolas de la Fage (notamment), il est désigné comme délégué pour la natione francese pour la fête de Saint Luc ( Archivio di Stato di Roma, TNC, uff. 15, 1627, pt. 3, vol. 113, fols. 489r-v). - 14 novembre, assiste, comme recteur du studio, à une assemblée générale de lAcadémie de Saint-Luc, avec Ottavio Leoni, prince, où sont également présents Cortone, Alessandro Turchi, Lanfranco, Sacchi, Baglioni, notamment, et au cours de laquelle sont donnés les noms des candidats au principat pour l'année suivant; les votes désignent le Cavaliere d'Arpino, Baldassare Croce, Antonio Tempesta, Guido Reni, et Domenichino ( Archivio di Stato di Roma, TNC, uff. 15, 1627, pt. 4, vol. 114, fols. 257r-v, 272r). - le même jour, assiste, comme recteur du studio, à une réunion privée de lAcadémie de Saint-Luc, avec notamment Ottavio Leoni, prince, Lanfranco, Baglione, Turchi, Spadarino (Szanto, cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, p. 45; Archivio di Stato di Roma, TNC, uff. 15, 1627, pt. 4, vol. 114, fols. 258r-v, 259r-v). - le 29 novembre, assiste, comme recteur du studio, à une assemblée générale de lAcadémie de Saint-Luc, avec Ottavio Leoni, prince, Baglione, Turchi, Sacchi, Cortone, etc., au cours de laquelle sont élus prince Baldassare Croce et premiers et seconds recteurs Girolamo Nanni et Giovanni Contini (Szanto, cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, p. 45; Archivio di Stato di Roma, TNC, uff. 15, 1627, pt. 4, vol. 114, fols. 407r-v, 416r). |
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Date portée sur : * lAssomption de Nantes, Musée des Beaux-Arts, pour une famille milanaise; * une Sainte Hélène découvrant la vraie croix sur pierre, dans la signature au dos (localisation inconnue). |
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La date du tableau de Nantes a été discutée, dautant quil y a correspondance avec une gravure de Jérôme David, qui semble quitter Rome en 1625 : cette année-là, comme le pense encore Jacques Thuillier (2006, p. 58), ou 1627, selon la lecture de Claude Souviron communiquée à Gilles Chomer en 1985 et que jen ai personnellement faite et livrée en 1994, reprises par le catalogue de lexposition de Lyon-Toulouse (2006, p. 44, 86). La réponse quapporte, selon moi, le style est proposée dans ma recension de louvrage du premier. |
1628 |
- avril, Jacques est témoins à mariage paroisse Santa Maria del Popolo; il est dit, pour la première fois, paroissien de San Lorenzo in Lucina, où il est effectivement mentionné en 1630-1633 (Massimo Moretti, « Gli anni romani di Jacques Stella », Studi di storia dell'arte, 2019, p. 229 et 237, n.35, citant Rosella Vodret, Alla ricerca di « Ghiongrat », Roma, 2011, p. 103-104.)
- 6 août, assemblée générale de lAcadémie de Saint-Luc, avec B. Croce, prince, et Nicolas de la Fage (notamment); comptant parmi les "Maestri dello studio" au même titre que Sacchi, Lanfranco, Cortone, Tempesta ou Poussin, il est désigné, avec ce dernier, parmi ceux qui soccuperont de la fête de Saint Luc et du studio (enseignement des jeunes artistes); c'est la dernière trace conservée de sa présence aux séances de l'institution (Archivio di Stato, Roma, Not. cap. uff. 15 spannochia, t. 113, f° 489; Szanto, cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, p. 45). |
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Date portée sur : * lAnnonciation de la cathédrale d'Amelia, (et sur la Nativité, son pendant?); |
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Outre la précieuse trace documentaire de la présence de Stella à Rome pour lannée, qui plus est, en vue au sein de lacadémie de Saint-Luc, nous disposons désormais de deux peintures réalisées au cours de cette année. La date sur l'Annonciation a été révélée par la restauration qu'attend toujours son pendant, La nativité. Cette découverte rend d'autant plus délicat de situer alors l'épisode de l'emprisonnement, comme l'a proposé Jacques Thuillier en 2006. Retouche (septembre 2021) : La publication de ces peintures par Massimo Moretti (2019), commentée ici, m'a permis d'avoir connaissance du travail de Rosella Vodret, qui apporte un deuxième document d'archives, confirmant la présence, libre, de Jacques à Rome au printemps. |
1629 |
- 13 juillet, Domenico Pico, évêque dAmelia, lui commande la gravure de limage miraculeuse de la Vierge de Foce (Madonna delle Grazie, dont la translation dans léglise de Foce avait eu lieu le 13 mai), en lui concédant le monopole de sa diffusion et vente (Emilio Lucci, comm. écrite); - le 2 septembre, assemblée générale de lAcadémie de Saint-Luc, au cours de laquelle « il signore Jacomo Stella », absent(« et quando non vogli accettare questo caricho »), est pressenti, avec Andrea Sacchi, comme festaroli pour la fête Saint-Luc (Szanto, cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, p. 45; Archivio di Stato di Roma, TNC, uff. 15, 1627, pt. 3, vol. 113, fols. 489r-v). - le 21 octobre, la compagnie de lAcadémie de Saint-Luc décide de remercier le "cavalier Stella" pour ses oeuvres de charité au nom de lAcadémie en le gratifiant dun petit paysage (Archivio di Stato di Roma, TNC, uff. 15, 1629, pt. 4, vol. 122, fols. 243r-v). |
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* 10 août, date de la dédicace à Domenico Pico de limage de la Vierge de Foce ("RITRATTO DELla MADONna. D. GRAtie DI FOCE. All Illmo. et Rmo. Monsignre. Domenico Pico Viscovo dAmelia. Dedico a V Sria. Illma et Revma. limagine della Beata Virigine di Foce a lai principalmente dovuta come quella chè stata principale promotore di questa divotione, lho data alla stampa accio si vegga in effecto qualche segno della mia servitu verso V Sria. Illma. alla quale facendo humile reverenza bacio le mani di Roma questo di 10. Agosto 1629. Di V Sria. Illma et Revma. Devotissmo. servo Jacomo Stella"); *Signe et date de Rome la Vierge à lEnfant caressant le petit saint Jean (au verso) du Museo civico darte di Modena (Daniele Benat, Lucia Peruzzi, Musei civici di Modena. I dipinti antichi, Modena, 2005, p. 191-192) (ci-contre) *Signe, date et localise de cette année et de Rome La tentation de saint François d'Assise (au verso) (USA, coll. part.) *Date portée sur 4 des 6 dessins sur la vie de Girolamo Miani de la Yale University (instruisant les enfants, 1961.65-75; délivré miraculeusement de prison, 65-77; payant des vêtements aux enfants, 65-79; devant la source miraculeuse au désert, 65-80). |
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Il ne ma pas encore été possible de retrouver la gravure de la "Madonna di Foce", mentionnée par Mariette, Robert-Dumesnil (1844, n° 2) et Charles Le Blanc (1856, t. 3, p. 588-589, n° 3). Elle atteste que Jacques na pas abandonné la gravure, une fois gagnée Rome. Dès cette époque, les "longues soirées dhiver" peuvent être consacrées aux suites graphiques : "camayeux" en 1623-1625, vie de Girolamo Maini en 1629-1630. |
1630 | - Pâques, on le pensait mentionné à Rome, sur le Corso, chez Giovanni Stella, Romain, mais sans son frère (Bousquet, 1975; Szanto in cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, p. 44). L'identification est aujourd'hui contesté par Massimo Pomponi (« Gli artisti presenti a Roma durante il primo trentennio del Seicento nei documenti dell'Archivio Storico del Vicariato » in Alla ricerca di Ghiongrat. Studi sui libri parrocchiali romani (1600-1630) a cura di Rossella Vodret, Roma, 2011, p. 45 et 83, n.133), qui l'identifie avec Giacomo Stella Bresciano. | |
*Date portée sur 2 des 6 dessins sur la vie de Girolamo Maini de la Yale University (assistant un enfant malade, 1961.65-76; sur son lit de mort, 65-78). * Date de soutenance de la thèse au Séminaire de Rome de Ludovico Betti, illustrée par une gravure de J.F. Greuter intitulée Pomis sua nomina servant, sur un dessin de Stella. * Date de publication à Rome de De Spiritus adventu Oratio... de I. Tolomei, orné dun frontispice gravé par Charles Audran daprès Stella, pour le sermon de la messe papale le jour de la Pentecôte. * Date portée sur la Madeleine pénitente du Bayerisches de Munich. * Date portée sur l'Hérodiade du Museo diocesano de Sienne (ci-contre). * Date portée sur une Immaculée conception vendue à Montfort-LAmaury le 4 juin 1999 selon le catalogue. |
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Stella réapparaît dans les relevés des "stati danime" sur le Corso dans la paroisse san Lorenzo in Lucina. Les archives de celle-ci manquant pour 1628-1629, cela laisse ouvert lhypothèse dun changement avant 1630. Pendant trois ans (1630-1632), Audran et Stella ont un quasi monopole sur les illustrations de sermon pour la messe papale de Pentecôte et pour la fête de saint Yves dans son église paroissiale (celles des Bretons) de Rome, en mai-juin (Conihout, cat. expo. Lyon Toulouse 2006, p. 35, 36, 40; Louise Rice 2010). Louise Rice (2007) a identifié la fonction de la gravure de Greuter, confirmant la datation de 1630 (Kerspern 1994, fig. 11; voir aussi ici) |
1631 | ||
* Date de publication à Rome de De Spiritus adventu Oratio... A. Cesarini, orné dun frontispice gravé par Charles Audran daprès Stella, pour le sermon de la messe papale le jour de la Pentecôte (Maritalis Ignis, ci-contre) (Le Blanc, 1854, I, C.A. 207). * Date de publication à Rome de De sancto Ivone pauperum patrono... de T. Daddi, de orné dun frontispice gravé par Charles Audran daprès Stella, pour le sermon de la fête Saint-Yves de son église de Rome; Zéphyr faisant croître les roses (Le Blanc, 1854, I, C.A. 208) * Juillet, paiement de 35 scudi par le cardinal Scipione Borghese à « Giacobo Stella, pittore francese » de deux peintures sur pierre, une Judith et une Nativité du Christ avec leurs cadres (Alvar González-Palacios, « Concerning Furniture : Roman Documents and Inventories, Parti 1, circa 1600-1720 », Furniture history, vol. 46, 2010, p. 70). * Octobre, paiement de 40 scudi par le cardinal Scipione Borghese à Stella de deux peintures sur pierre, une Madone et une Fuite en Égypte avec leurs cadres d'ébène (A. González-Palacios, « Concerning Furniture : Roman Documents and Inventories, Parti 1, circa 1600-1720 », Furniture history, vol. 46, 2010, p. 70). * Date portée sur Suzanne et les vieillards (ci-contre) et Joseph et la femme de Potiphar, deux pendants sur pierre (coll. Rust). * Date portée sur lAnnonciation du Castello Visconteo de Pavie. * Date de publication de Festinatio B. Virginis Elisabetam inuisentis Latine, Graece, oratoriae, ac poetice tractacta de Stefano Gradi (Stjepan Gradic, 1613-1683), ornée dune gravure de K. Audran daprès Stella. * Date portée sur Un guerrier oriental et un enfant (de la famille Brusati?) et sa suite sur une colline boisée, avec à larrière-plan un camp militaire, dessin (Oxford, Ashmolean museum) pour une thèse (?) dédiée à Desiderio Scaglia (?). * Date portée sur lAdoration des bergers, dessin au Louvre, esquisse pour une illustration du Breviarium romanum publié en 1632. |
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La lacune des stati d'anime est compensée par les mentions des comptes du cardinal Borghese et par labondance des signatures doeuvres. Elles soutiennent la réputation de lartiste, peintre sur pierre et illustrateur abondant pour lédition, et le situe toujours sous les meilleurs auspices : il travaille aux illustrations du nouveau Breviarium romanum voulu par Urbain VIII (bulle de janvier 1631), et le lapis-lazuli de Pavie peut être rapproché dun paiement effectué par les Barberini en 1632. Louise Rice (2010) souligne la mutation opérée par Stella (sans le nommer, curieusement) dans le domaine du frontispice par ses illustrations pour le sermon de Pentecôte, évacuant quasi tout le texte pour une image pleine page de type narratif et non plus héraldique, instaurant un lien direct entre elle et le sermon. La situation se reproduira en France dans son travail pour lImprimerie Royale. |
1632 |
- Mentionné à Pâques à Rome, sur le Corso, chez Giacomo Stella (!), Romain (Bousquet, 1975). - 25 juin, paiement Barberini pour une Nativité et une Annonciation sur pierre (Bousquet, 1980). - 22 septembre, paiement Barberini pour une Nativité et un Saint Antoine de Padoue sur pierre, et une Sainte Catherine de Sienne sur cuivre (Bousquet, 1980). |
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* Apollon dieu du jour saccordant avec Diane déesse de la nuit pour former des armes, au bas, une femme représentant lÉloquence et à ses pieds, un foudre et des chaînes, gravure de Karl Audran daprès Stella pour le sermon de la Saint-Yves de G. Signorini; repris pour Theses theologicae disputandae à F. Sebastiano de Laurentiis, avec les armes de Michel Mazarin (Mariette, n. mss., t. VIII; Le Blanc, Manuel; Conihout, cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, p. 40). B.N.; Rome, Gab. Naz. delle stampe (Inv. F.C. 117884, état pour lédition en 1650 dune oraison de C. F. Ceva citée par Mariette). * Les Grâces et deux putti tenant les armes des Barberini, et autres scènes, gravure de J.F. Greuter daprès Stella, pour la thèse dAlfonso Pallavicino, Effata peripata christiani auspice eminentiss. principe Franc. Card. Barberino..., Rome. * Publication du Breviarium romanum orné de huit gravures (Annonciation, Adoration des bergers, Adoration des mages, Résurrection, Pentecôte, Communion des apôtres, Assomption, Communion des saints) de K. Audran, J.F. Greuter, V. Regnart et C. Sas daprès Stella, sans doute inventeur du frontispice, malgré labsence de son nom; lAdoration des bergers avait été préparée par le dessin du Louvre, daté de 1631. |
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Louise Rice (2010) signale que le sermon de Pentecôte ne fut pas publié, pour cause de refus de limage. Que Stella ait été sollicité ou non, cela montre le caractère sensible des images, et souligne encore laudace toute esthétique des solutions mises en oeuvre en 1630-1631. |
Quitter Rome (1633-1635) |
Enfin, sétant acquis beaucoup de réputation, & ayant fait des tableaux qui furent portés en Espagne, le Roi Catholique les ayant vus, lui fit demander sil vouloit travailler pour lui; à quoi il sétoit résolu. Mais étant sur son départ, il lui arriva une affaire fâcheuse, & qui auroit pu le perdre, si son innocence navoit prévalu sur la malice & le crédit de ses ennemis appuyés des personnes très-puissantes. |
1633 |
- 19 février: lettre de Rome à léditeur et marchand François Langlois, dit Chartres, dans laquelle il fait état de son désir de quitter la ville, au point de vouloir déléguer une commande à Guillaume Baur et se débarasser de sa gravure de 1621; il mentionne également le peintre Giovanni Valesio. - Mentionné à Pâques à Rome, sur le Corso, avec son frère François (Bousquet, 1975). - Son nom figure, en avril, dans la «lista delli sig(no)ri Pittori francesi» des archives de lAcadémie de Saint-Luc parmi les « academici vecchi »; François figure aussi dans la liste parmi les « nuovi » (Bousquet 1980; Szanto in cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, p. 45) - 14 juin, paiement Barberini de 40 écus pour un Christ devant Pilate sur pierre parangon, de 15 pour le cadre en ébène, et 16 pour une Vierge à lEnfant sur parangon octogonal (Bousquet, 1980; Szanto in cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, p. 45). - Juin, arrivée de Charles, duc de Créquy, ambassadeur de France à Rome; dès septembre, il demande à rentrer en France à Richelieu, qui le lui accorde (Marie-Catherine Vignal Souleyreau, Le cardinal de Richelieu à la conquêtre de la Lorraine. Correspondance 1633, Paris, 2010); son convoi repartira en juillet 1634; - 15 août, paiement Barberini pour divers tableaux «achetés par lui pour notre service» (Bousquet, 1980; Szanto in cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, p. 45). |
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* mentions dans les inventaires Barberini dune Annonciation, donnée à lambassadeur dEspagne, dune Vierge à lEnfant et sainte Catherine et dun Mariage mystique de sainte Catherine (Szanto in cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, p. 45); * gravure de Karl Audran daprès Stella pour une thèse (Le Blanc, 1854, I, C.A. 247 : gravé en 1633 pour V. Guinisi è soc. Jésu, Allocutiones gymnasticae...; I. de Conihout in cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, p. 40; voir ci-contre et ci-dessous). * Autoportrait; h./cu.; au dos : Le portrait de jacques Stella fait à Roma par Luymesme. (Palacio Real de Madrid, Patrimonio Nacional; cf. Abbad Rios, Archivio Espanol dArte, 1950) (Thuillier 2006, p. 77). * Sainte famille, saint Jean-Baptiste qui amène un agneau chargé de fleurs; h./ard.; 0,53 x 0,37. (?SD 163(3) (Montpellier, Musée Fabre) (cat. expo. 2006, p. 106-107; Thuillier 2006, p. 82-83) * Olympe abandonné par Birène (dit à tort Ariane abandonnée), sang., p. n. et craie, l. de bistre; autrefois signé, daté et localisé (?); 0,225 x 0,386. Paris, Ensba (cat. expo. 2006, p. 104-105; Thuillier 2006, p. 81). * Allégories de lhonneur/ de la gloire de vertu, 2 pendants monogrammés JS entrelacés. 1. lHonneur, signé, daté et localisé ; pl. et lavis, rehauts de gouache. (cat. expo. 2006, p. 105; Thuillier 2006, p. 78). 2. La gloire de vertu, p. n., l. de bistre et reh. de gouache; 0,394 x 0,267. Louvre, inv. 15042 (cat. expo. 2006, p. 105; Thuillier 2006, p. 79) * Allégorie en lhonneur du cardinal Borghèse, signé, daté et localisé; pl. et lavis, encre brune; 0,27 x 0,207. (cat. expo. 2006, p. 101; Thuillier 2006, p. 80). |
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Malgré les succès, Jacques veut quitter Rome au plus tard en février. Félibien rattache cette envie aux contacts avec lEspagne, dont le roi, ayant vu de ses tableaux, laurait convaincu de se mettre à son service. Les archives Barberini, notamment, le confirment en mentionnant des peintures de sa main données en cadeau aux ambassadeurs ou au roi. La miniature conservée au Palacio Real de Madrid, datée de cette année et signée (?) en français au dos, aura certainement servi pour sa présentation. Par ailleurs, le biographe signale que notre peintre repartit finalement avec Créquy, qui quitte la ville en juillet 1634. Entre-temps eut lieu lépisode de son emprisonnement, et un délai de six mois durant lequel Stella demeura encore à Rome. Cest donc à la fin de lété ou en automne quil fut jeté en prison; à sa sortie, sans doute, quil dessina son hommage au cardinal Borghese, mort le 2 octobre. Les circonstances avancées de son incarcération ont été contestées dans le catalogue de lexposition de 2006. On est en droit de se demander si les jalousies et le contexte international, la guerre couvant entre la France et lEspagne, ne sont pas responsables de cet incident. Stella aura peut-être involontairement prêté le flanc aux attaques, suivant la réputation sulfureuse que pouvait avoir un artiste, en dessinant lun des nus les plus sensuels de sa vie, lOlympe abandonnée, caressée par le clair-obscur. De fait, les oeuvres avec signature et date sont particulièrement nombreuses (ce dont la biographie de Mickaël Szanto ne rendait que partiellement compte) et toutes ou presque contribuent à éclairer cette phase de transition : outre l'Olympe et lAllégorie Borghese, le dessin satirique accompagnant sa lettre à Langlois, un autoportrait de présentation, et deux dessins soignés pour invoquer lhonneur et la gloire de vertu. Même la collaboration avec Karl Audran prend un tour singulier, puisque le livre que leur image ouvre (sans son nom mais le style parle pour lui), écrit pourtant par une personnalité de lélite intellectuelle romaine, le Jésuite Vincenzo Guiniggi, est destinée à sa publication à Anvers, terre espagnole. La seconde édition flamande, de 1638, reprend la mise en page mais le graveur a changé et lélégance de linvention propre à Stella a disparu. Or la composition de celui-ci remplaçait celle de Simon Vouet gravée par Claude Mellan pour la première édition romaine, chez Corbelleti, en 1626 (Maxime Préaud, Bibliothèque Nationale. Cabinet des Estampes. Inventaire du Fonds Français, XVIIè siècle. Tome 17, Claude Mellan, Paris, 1987, n°336), lequel semble proche de la gravure du même daprès le Dominiquin pour le sermon de Pentecôte de 1626 (Id., n°349; la destination et la date proviennent de Louise Rice, 2010). Stella pourrait en avoir donné le dessin en 1632. |
1634 |
- Mentionné à Pâques à Rome, sur le Corso, avec son frère François et labbé Giacomo Agosto, et Ottavio Bianchi (Octave Le Blanc?), peintre (Bousquet, 1975; Szanto in cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, p. 45); - 8 juillet, départ de Rome de Charles, duc de Créquy, ambassadeur de France; passe par Florence, séjourne à Venise du 18 août jusquen octobre, puis Mantoue, Parme, Plaisance en novembre 1634, enfin Turin (Jean-Claude Boyer et Isabelle Volf, Rome à Paris : les tableaux du maréchal de Créquy (1638), Revue de lart, 79, 1988, p. 22-41). Il est à Grenoble fin novembre, à Paris avant la fin de lannée. Stella peut avoir quitté son convoi peu avant pour se rendre à Milan, terre espagnole; assurément après Grenoble : il est à Lyon au tout début de 1635 (Chomer 1980). |
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Portrait du cardinal Albornoz |
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Le contraste avec 1633 pour les mentions, signatures et informations est total. Stella travaille sans doute moins et doit consacrer son énergie aux préparatifs du voyage du retour. Nul ne semble avoir proposé didentification pour labbé Giacomo Agosto : il doit sagir de Jacques-Auguste de Thou (1609-1677), qui séjourne précisément en Italie en 1632-1634, et qui rentre en France pareillement avec Créquy (Jérôme Delatour in Jacques-Auguste de Thou 1553-1617 : écriture et condition robine, Paris, 2007); Poussin peindra pour lui, en 1645-1646, une Crucifixion qui se retrouvera dans la collection des Stella; cest à lui, et pour ses enfants, issus de son mariage, en février 1644, avec Marie Picardet, que Claudine dédie les Jeux et plaisirs de lenfance en 1657. Jai discuté les raisons de lécart fait sur le trajet du duc de Créquy pour rejoindre Milan, dont le gouverneur était aussi un cardinal élevé à cette dignité par Urbain VIII en 1627, à propos de la monographie de Jacques Thuillier. Ce long voyage de retour est jalonné de cités au riche patrimoine. La suite de la carrière de Stella laisse croire quoutre Florence, il fut plus frappé du spectacle des bellezze de Mantoue et de Parme que de celles de Venise. Notons au passage avec Jean-Claude Boyer et Isabelle Volf que Stella est le peintre français le plus présent dans sa collection inventoriée en 1638, notamment pour des peintures sur support particulier, et en petit. Peintures de Stella inventoriées dans les biens du maréchal de Créquy (Boyer et Volf, 1988): - une Diane sur toile; -une petite Vénus couchée; - une Annonciation sur pierre; - un petit Paysage de la Vierge qui va en Egypte, les figures sont de Stella; - trois petits tableaux sur pierre : une Judith, une Vierge (ou deux? le troisième, qui lui fait suite, indique seulement de même main, sans préciser le sujet). |
1635 |
- 13 janvier, Stella signe au mariage de sa soeur Madeleine avec Etienne Bouzonnet (union dont vont naître ses futurs élèves Claudine, Antoine, Françoise et Antoinette) (Szanto in cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, p. 45); - 10 avril, quittance de Stella pour le tableau de Saint Éloi de la chapelle des Tireurs et batteurs d'or du couvent des Jacobins de Lyon (Benoît Faure-Jarrosson, « Saint Éloi, tableau disparu de Jacques Stella », Lettre de la société d'histoire de Lyon, 2015-3, p. 5-7) - 25 juin, il signe la quittance de donation portée au contrat de mariage de sa soeur (Szanto in cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, p. 45). |
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* Nativité (dite aussi Adoration des anges), toile signée et datée. Peinte pour la chapelle Saint-Luc, celle de la confrérie des peintres, du couvent des Cordeliers de Saint-Bonaventure. Lyon, musée des Beaux-Arts (cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, p. 45, 118-120; Thuillier 2006, p. 88-91). |
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Stella reste apparemment plusieurs mois à Lyon, y contractant des commandes. Sa Nativité fut certainement peinte dans cet intervalle de janvier à juin. Gilles Chomer rattachait à ce séjour un Saint Éloi perdu pour une chapelle des Jacobins de Lyon, ce que la découverte de Benoît Faure-Jarrosson (2015) vient de confirmer. La quittance de juin prépare peut-être son départ. Comme je lai écrit dans La Tribune de lart et détaillé dans ma recension de la monographie de Jacques Thuillier, il faut pouvoir expliquer pourquoi, après une étape dans sa ville natale, Stella rejoint Paris et non Madrid sil navait pas déjà été convaincu de travailler pour le roi de France. Il put avoir des promesses de Créquy (qui repart au combat au printemps, donc avant que notre artiste ne gagne Paris), lincitant à tenter laventure parisienne et cependant il ne sy rend pas aussitôt le mariage de sa soeur passé. Il est vrai que ce quil venait de vivre à Rome le poussait à bien réfléchir à la suite de sa carrière... |
Au temps de Louis XIII (1636-1643) |
« Il vint à Paris, où il navoit pas dessein de demeurer : néanmoins Mre Jean-François de Gondy, alors Archevêque de Paris, lui ayant donné de lemploi, le Cardinal de Richelieu qui entendit parler de lui, & qui sut quil devoit aller en Espagne, lenvoya quérir; & lui ayant fait entendre quil lui étoit bien plus glorieux de servir son Roi que les Étrangers, lui ordonna de demeurer à Paris, & ensuite le présenta au Roi, qui le reçût pour lun de ses Peintres, & lui donna une pension de mille livres & un logement dans les Galeries du Louvre. Il eut lhonneur dêtre des premiers à faire le portrait de Monseigneur le Dauphin. Il fit par lordre du Roi plusieurs grands tableaux qui furent envoyés à Madrid & à Brissac. Le Cardinal lui en fit faire aussi quantité, tant pour sa maison de Paris, que pour celle de Richelieu. Ce fut par lordre de M. des Noyers quil travailla à plusieurs desseins pour les Livres quon imprimoit au Louvre, & qui sont gravés par Rousselet, Melan & Daret. |
1636 | - 7 juillet, baptême à Lyon de Claudine Bouzonnet, sa nièce, fille dÉtienne et Madeleine Stella sa soeur (Audin-Vial 1919); | |
Claudine Bouzonnet en 1653, relevé dessiné à la demande de Mariette de son ex-voto peint pour Fourvière, à Lyon (Ashmolean Museum). |
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Stella disparaît des archives, et aucune oeuvre datée de cette année na, à ce jour été repérée. Il doit avoir rejoint Paris.
Linformation selon laquelle Gondy, archevêque de Paris (qui avait commandé à Poussin sa Mort de la Vierge en 1623, au moment de son accession au siège épiscopal), a fait travailler Stella laisse perplexe. Était-ce pour la chapelle familiale? Rien ne semble en subsister, et on en vient à se demander si elle ne fait pas confusion avec le carton du Mariage de la Vierge, puisque le projet de tenture prend précisément forme au cours de cette année selon les informations pour Champaigne. Quant au fait que Richelieu lait alors convaincu de servir son roi plutôt quun étranger, jai dit ici pourquoi je pensais que cette décision était une cause de la venue à Paris, non une conséquence. Les oeuvres faites pour le cardinal nont guère laissé plus de traces, hors la Libéralité de Titus. Enfin, concernant les commandes royales, voyez ma recension de la monographie de Jacques Thuillier. |
1637 | ||
* Date portée sur Salomé portant la tête de saint Jean-Baptiste; Richmond, Ham House (depuis 1677) (cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, p. 46; Thuillier 2006, p. 92). * Date portée sur Le serment de Semiramis; Lyon, musée des Beaux-Arts (cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, p. 46, 116-117; Thuillier 2006, p. 92-93). * Date portée sur la Sainte famille au lys et au berceau, selon le catalogue de la vente à Uppsala du 5 juin 2007; (Thuillier 2006, p. 109, pour la gravure de Gilles Rousselet); voir aussi ici. * Date portée sur la gravure de la La déploration du Christ, celle de la mise à jour par Rossi, son éditeur à Rome mais faite, selon moi, par Stella plus de dix ans plus tôt (Thuillier 2006, p. 57.) |
Jacques Stella, Sémiramis, Lyon, Musée des Beaux-Arts. Salomé, Ham House, Richmond (UK) |
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Les oeuvres montrent que Stella entretient en France sa réputation en matière de peinture sur support particulier, et à son plus haut niveau. Celle mettant en scène la reine dAssyrie recevant le messager forme un commentaire à une composition de Pierre de Cortone, son exact contemporain (1596-1669) (Oxford, Ashmolean Museum). Le rapprochement confirme la persistance du souvenir italien dans les premières années en France et le cheminement pour en dégager un style personnel, adapté à sa clientèle française : la référence aux modèles antiques touche jusquaux recherches formelles, ce qui apparaît plus nettement dans le tableau de Richmond (ci-contre) par les ornements, qui suscitent le rapprochement avec le Jugement de Salomon. Ces deux peintures sur pierre proposent un discours à lérotisme délicat, peu en rapport avec la réputation dévote qui a pu lui être faite. Sont également datées de cette année, en sappuyant sur Félibien (1685), deux peintures faites par Poussin pour Stella, Renaud transportant Armide et Hercule et Déjanire, sujets amoureux dont le premier est mentionné dans leur correspondance. La comparaison par Poussin dans sa lettre avec la peinture pour La Vrillière et son hôtel parisien, tend à confirmer que Jacques est bien installé dans la capitale. |
1638 |
- 3 avril, Michel Le Masle annonce au chapitre de Notre-Dame de Paris la réalisation dune tenture sur la vie de la Vierge en quatre tapisseries aux armes du cardinal de Richelieu; elle doit inclure le Mariage de la Vierge dont le carton est peint par Jacques Stella. - « Le 2 août 1638 a été baptisé François, fils de François Delatour lun des gardes de Mr le Cardinal, duc de Richelieu; le parrain, François Stella peintre, la marraine ; Eugénie Golart, femme de Nicolas Cadot, parroisse Saint-Germain-L'Auxerrois»(Fichier Laborde, BNF, Ms. NAF 12187, fiche 61458; cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, p. 46). - 5 septembre, naissance du dauphin Louis (futur Louis XIV), dont Stella « eut lhonneur dêtre des premiers à faire le portrait » (Félibien, 1688, éd. 1725, t. 4, p. 410). |
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Jacques Stella, Mariage de la Vierge, Toulouse, Musée des Augustins (détail). |
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François a donc accompagné son frère aîné à Paris, et doit loger avec lui au Louvre (qui dépend de Saint-Germain-L'Auxerrois). Dans un premier temps, ils semblent avoir fait cause commune, et il ny a peut-être pas quune coïncidence dans le fait que le cadet soit parrain dun enfant dun garde de Richelieu. |
1639 |
- 28 avril, lettre de Nicolas Poussin à Chantelou, mentionnant Stella comme étant à Lyon, et le plaçant comme son intermédiaire pour la livraison de La Manne(cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, p. 46). - « Le dimanche 19 juin 1639, à 4h. et demie du soir fut baptisé un fils né du jour précédent et nommé François, fils de Louis de Melun, valet de pied de Monseigneur frère unique du roi; le parrain : François Stella, maître peintre à Paris; la marrine, Eugénie Gottar (Golart), femme de Nicolas Cadot, bourgeois de Paris »(Fichier Laborde, BNF, Ms. NAF 12187, fiche 61459; cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, p. 46). - paiement « À François Stella, peintre ordinaire du roi, la somme de 1200 livres pour avoir peint et doré tous les lambris du petit oratoire de la Reine dans le vieux château et y avoir fait dix tableaux représentant les principales actions de la Vierge, suivant le prix verbalement fait avec lui » (Auguste Jal, Dictionnaire critique de biographie et dhistoire, 1867, p. 1150; cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, p. 46). |
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* LÉloquence sous les traits de Mercure invitant Minerve qui rengaine son épée, personnification de la Tempérance en réthorique (?), accompagnée de Cupidon qui brise ses flèches et son arc, à entrer dans un temple portant au linteau le titre, gravure de Jean Picart daprès Stella pour le titre de Prolusiones ethicae, publié à Paris en 1639 chez Cramoisy (Kerspern 1994, p. 126 - erreur sur la date, reprenant celle, 1636, de la figure dans louvrage de Marc Fumaroli; I. de Conihout in cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, p. 40). * Frontispice de Jean Picart inventé par Jacques Stella pour Lombre du comte de Gormas et la mort du Cid (ci-contre), publié à Paris en 1639 chez Cardin Besongne (achevé dimprimer de septembre) (I. de Conihout in cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, p. 40). * Date portée sur la Nativité sur cuivre de Barnard Castle, Bowes museum (cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, p. 46, 123-124; Thuillier 2006, p. 106-107). * Date portée au dos du dessin pour les oeuvres de Saint Bernard éditées par lImprimerie Royale en 1640; Rome Istituto Nazionale di Archeologia e di Storia dell Arte (Thuillier 1960, p. 103 n.121, fig. 78; cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, p. 40, 139; Thuillier 2006, p. 217). |
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François, comme Jacques, a apparemment obtenu un brevet du roi, pour qui il travaille au château-vieux de Saint-Germain. Je ne suis pas persuadé quil ait agi sous la direction de son frère. Malheureusement, cette rare mention le concernant ne peut être rapprochée de quelque peinture que ce soit. De son côté, Jacques sabsente de Paris quelques semaines. Il donne peut-être alors le dessin du frontispice de la nouvelle édition du Tractatus du père jésuite Fagundez, publié à Lyon en 1640 sous le titre In quinque priora Praecepta Decalogi (et remploi pour De Justitia... du même auteur dès 1641). Gilles Chomer supposait que le séjour dans sa ville natale avait pu également être le cadre de la commande de la Visitation (ou de son installation) au retable du maître autel des Visitandines de la ville. À Paris, il reprend son travail dillustrateur pour lédition par deux gravures faites par Jean Picart. Lune prolonge lactivité romaine puisquelle accompagne un ouvrage de Mascardi (voir 1625), la seconde se plaçant sous la protection de Richelieu, grand amateur de théâtre. |
1640 |
- 5 mars : reçu signé Bertrand pour la somme de 750 livres « payée audit Bertrand par mon oncle, M. Stella, pour tous les ouvrages fait par ledit Bertrand en loratoire de la reine au château de Saint-Germain-en-Laye » (Testament, Guiffrey 1877, p. 97; Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 46) - « du 20 may 1640, Marie fille dEstienne Doyart, maître serrurier, et de Françoise Mytier, sa femme, demeurant rue de la Boucherie de Saint-Honoré, a esté baptisée; le parrain, Jacques Stella, peintre du Roy, demeurant aux Galleries du Louvre, paroisse de Saint-Germain, la marraine Lazare Le Febvre, femme de Nicolas Messier, masson du roy, demeurant rue Saint-Denis, paroisse de Saint-Sauveur » (Saint-Roch, n°6)(Fichier Laborde, BNF, Ms. NAF 12094, fiche 22835)(cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, p. 46). - 16 juillet, Jacques prise avec Simon de Vaux la collection de tableaux laissés par Pierre Dupont, tapissier ordinaire du roi, demeurant aux Galeries du Louvre (Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 46). |
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* Portrait d'homme (Fréart de Chambray?Chantelou?) signé Par son très obéissant serviteur Stella 1640 selon Philippe de Chennevières, tableau acquis à la vente Despinoy (1850) (Recherches sur la vie et les ouvrages de quelques peintres provinciaux de l'Ancienne France, Paris, t. 3, 1854, p. 127-128). * gravure de Karl Audran daprès Stella pour le frontispice du Tractatus du père jésuite Fagundez, publié à Lyon en 1640 sous le titre In quinque priora Praecepta Decalogi (voir 1639). * gravure de Claude Mellan daprès Stella pour le frontispice de Divi Bernardi opera, publié par lImprimerie Royale (voir 1639). * gravure de Claude Mellan daprès Stella pour le frontispice de De imitatione christi, publié par lImprimerie Royale (Thuillier 1960, p. 103 n.121, fig. 77; Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 40, 138; Thuillier 2006, p. 215-216; Kerspern 2008-15 juin). |
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Jacques intervient comme expert et ex-voisin, après le décès de Pierre Dupont, tapissier également logé au Louvre. On fait à nouveau appel à lui en 1648 pour les biens de Claude Maugis, et ses talents de connaisseurs, dont sa propre collection témoigne, ont dû être mis à contribution en dautres occasions. Le reçu de Jean Bertrand, conservé encore en 1697, suppose une prudence envers un artiste qui ne semble pas avoir été dun commerce facile : sa précédente collaboration avec Aubin Vouet sur le chantier de Fontainebleau avait nécessité un acte devant notaire mettant un terme à leur désaccord. Loncle est-il Jacques ou François? On peut rappeler que ce dernier mourra dune pleurésie pour sêtre « échauffé » lors dun procès. Mystère des restaurations, il semble quune date, 1640, ait été lue sur la Sainte Anne conduisant la Vierge au Temple de Rouen. On nen voit plus rien. Une telle date ma toujours semblée un peu tardive. On noubliera pas que les peintures de la voûte sont commandées dès le 12 décembre 1634 à Aubin Vouet - qui prendra dailleurs Jean Bertrand comme collaborateur. De celles demandées à Simon Vouet pour le maître-autel, que les peintures de Stella encadraient, lAllégorie du Verbe divin de Saint-Denis est datée autour de 1638; quant au tableau principal quil tarde à remettre, il finit par lui échapper dès larrivée de Poussin, en décembre : le roi lui commande alors les retables de ses chapelles de Saint-Germain (Linstitution de lEucharistie, Louvre) et de Fontainebleau (finalement peint par Jean Dubois en 1642, toujours en place). Je renvoie à ma recension pour la Tribune de lart pour une proposition autour de 1638, que les dessins et gravures repérés depuis me semblent confirmer. |
1641 |
- 3 octobre : « Jacques, fils de François Langlois, dit Chartres, marchand de livres et imager, et de Madeleine de Collemont, fut baptisé le 3 octobre 1641. Fut parrain, Jacques Stella, peintre du roi; et marraine, Catherine de Bray, femme de Pierre Mariette, marchand imagier » (Jal 1872, p. 735; Henri Herluison, Artistes orléanais, peintres, graveurs, sculpteurs, architectes..., Orléans, 1863, p. 92; Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 46). - Jacques Stella est porté sur létat de 1641 des logements des artistes et artisans du roi dans la galerie du Louvre, comme installé dans le second (Huard 1939). |
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* gravure de Claude Mellan daprès Stella pour le frontispice de Introduction à la vie dévote (ci-contre), publié par lImprimerie Royale (Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 40; Thuillier 2006, p. 216). * gravure de Jean Couvay daprès Stella pour le frontispice de La clef des philosophes, ou Abrégé curieux et familier de toute la philosophie, logique, morale, physique et métaphysique, et des matières plus importantes du théologien françois par Léonard de Marandé (Minerve devant le Sphinx; Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 41 - cité mais non retrouvé; Kerspern 2006, fig. 14). * gravure de Pierre Daret daprès Stella pour le frontispice de La lyre du sieur Tristan de Tristan LHermitte (Orphée charmant les animaux; Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 38, 41; Thuillier 2006, p. 210). * gravure de Pierre Daret daprès Stella pour le frontispice de Les lettres du sieur Tristan de Tristan LHermitte (Mercure et Minerve lisant; Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 38, 41; Thuillier 2006, p. 211). * gravure de Gilles Rousselet daprès Stella, Le Génie des arts et des sciences distribuant à de jeunes enfants les instruments des arts sous les auspices de Minerve, thèse allégorique à la gloire de Sublet de Noyers; elle est soutenue le 28 février 1642 mais le marché de la gravure est du 19 décembre 1641 (Véronique Meyer, Gilles Rousselet, Paris, 2004, p. 232-236; Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 33; Thuillier 2006, p. 124) |
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Jacques ralentit sa production pour lImprimerie Royale, notamment par le fait des commandes passées auprès de lami Poussin. Ses travaux pour lédition ne sarrête pas pour autant : commence alors une suite dillustrations pour des ouvrages de Tristan LHermitte, qui loccuperont jusquen 1645-1646; lachevé dimprimer des Lettres, du 12 janvier 1642, place le dessin de Stella vraisemblablement en 1641. On ne sétonne pas, en conséquence, de le voir parrain dans le milieu des libraires. Il est vrai quil sagit dun enfant de son vieil ami François Langlois (dont la « clique », selon les termes de Pierre-Jean Mariette, descendant de Pierre, comprenait notamment Jean Couvay). Formellement, comme Jacques Thuillier la souligné, le frontispice royal de cette année accomplit la mutation de la page en tableau, concédant au titre la portion congrue. Il répète le processus remarqué pour les images illustrant les sermons jésuites à Rome autour de 1630 (voir 1631). Ce constat suggère la forte implication de Stella dans cette modernisation de lillustration de livre, en Italie comme en France. Durant lhiver, il peint une de ses oeuvres capitales, Lenfant Jésus retrouvé par ses parents dans le Temple pour le Noviciat des Jésuites (aujourdhui aux Andelys), commande qui le confronte à Nicolas Poussin et Simon Vouet, nécessairement achevée avant son départ pour Lyon, en avril 1642. |
1642 |
- « Le dimanche 9 février1642 environ 6 h. du soir fut baptisé un fils né du 6, et nommé François, fils de Pierre Carcaville, conseiller au Grand Conseil; le parrain : François Stella, peintre du roi; la marraine, Catherine Vandoffesvat (Van Obstal?), veuve de Monsieur Doin (Fichier Laborde, BNF, Ms. NAF 12187, fiche 61460). » (Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 46). - 18 avril, lettre de Nicolas Poussin mentionnant le départ le 16 de Jacques Stella pour Lyon « où il restera tout lété », les lettres des 22 et 30 mai, 13 et 27 juin, 25 juillet, le 18 septembre le confirment (Charles Jouanny, Correspondance de Nicolas Poussin, Paris 1911, p. 138; Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 46). - 18 juillet, selon la lettre de Nicolas Poussin du 28 juillet, un envoi destiné à Cassiano dal Pozzo est posté par Jacques Stella au courrier de Lyon ce jour-là (Charles Jouanny, Correspondance de Nicolas Poussin, Paris 1911, p. 169-170). - 18 septembre, lettre de Nicolas Poussin à Cassiano dal Pozzo annonçant son départ imminent pour Rome en passant par Lyon où Stella doit encore séjourner (Charles Jouanny, Correspondance de Nicolas Poussin, Paris 1911, p. 169-170). - 4 décembre : mort du cardinal de Richelieu. |
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* gravure de Gilles Rousselet daprès Stella pour le frontispice de Linstruction du chrestien, publié par lImprimerie Royale (Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 40; Thuillier 2006, p. 218). * gravure de Pierre Daret daprès Stella pour le frontispice de Poemata (Poésies dUrbain VIII), publié par lImprimerie Royale (Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 38, 41; Thuillier 2006, p. 219). * Le triomphe de Louis XIII, h./lapis-lazuli signé et daté Jacobus Stella Gallus 1642. Versailles, Palais (acquis en 1932) (Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 46, 146; Thuillier 2006, p. 296 - rejeté). |
Nicolas Robert d'après Georges Charmetton, Desseins de plafonds..., 1660; pl. 2 voussure. Gravure. Getty. |
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Il est toujours passionnant de rechercher quel réseau peuvent révéler les actes détat-civil, mais pas toujours facile didentifier avec certitude les présents. Pierre Carcaville, dont le fils a pour parrain le cadet des Stella, semble bien se confondre avec le mathématicien qui a voulu publier Galilée, ami de Fermat, correspondant de Pascal ou Descartes (vers 1600-1684), orthographié plus volontiers Carcavi ou Carcavy, qui avait cette charge au Grand Conseil et était de Lyon comme eux. Doit-on rétablir le nom de la marraine en van Obstal, ce qui pourrait en faire la soeur du sculpteur, qui figure parmi les fondateurs de lAcadémie royale de peinture et de sculpture (voir Jal 1867)? Stella séjourne longuement dans sa ville natale. Il y joue notamment les intermédiaires pour son ami Poussin mais prépare aussi sans doute le rapatriement de sa mère, voire de sa soeur Françoise, toujours célibataire et que lon retrouvera bientôt marraine à Paris. Le séjour dans sa ville natale pourrait encore avoir permis de mettre au point les conditions de l'apprentissage de Georges Charmeton (1623-1674), d'une famille lyonnaise, que Félibien dit élève de Stella; Claudine a été la marraine d'un enfant de Christophe Charmeton (avant 1649-1708), son frère sculpteur, le 25 novembre 1686 (BnF, Mss, fichier Laborde, 10841) et il apparaît encore dans le testament et l'inventaire de Claudine, confirmant des relations entre les deux familles. Georges était fils de Claude (1598-1659), maître peintre, auprès de qui il reçut certainement sa première formation, celle de la maîtrise élémentaire des outils du métier. Un second apprentissage se fait d'ordinaire chez un autre maître, généralement vers 18-20 ans, âge que Georges atteint justement en 1641-1643. Il semble qu'il ait ensuite rejoint l'atelier de Sébastien Bourdon avec qui il collabore à l'hôtel de Bretonvilliers; mais dès 1660, Nicolas Robert avait gravé des modèles d'ornements, voussures et autres plafonds de sa main. Enfin, selon Mariette, les deux frontispices gravés par Abraham Bosse pour lImprimerie Royale (Térence et Heures du Louvre) traduiraient des dessins de Jacques Stella. Le style me semble le contredire et désigner le seul Bosse comme inventeur (voir cependant Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 41; Thuillier 2006, p. 220-221). En revanche, celui de Daret pour la publication des Conciles, de 1644, est daté de 1642 par Isabelle de Conihoult, possible confusion avec les Sacrosancta concilia ad regiam editionem..., entreprise inaugurée en 1671-1672 avec la reprise du frontispice de lImprimerie royale mais par Landry. La commande avait initialement été passée à Nicolas Poussin, selon une lettre du peintre du 20 mars 1642 à Chantelou qui nous apprend que Trichet du Fresne doit lui en donner le sujet, donc que le dessin nest toujours pas fait. La commande sera passée à Stella après le départ pour Rome de son ami. |
1643 |
- 5 février : mariage de son frère François avec Jeanne Hette (Jal, 1872; Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 46). - 10 mai : mort de Louis XIII. - 22 juin : testament de Claudine de Masso, installée aux galeries du Louvre chez son fils, exécuteur et légataire universel, attendu quil la toujours assistée en toutes ses nécessités (...) tant audit Lyon quen cette ville de Paris et quil la nourrit, loge et entretient à présent (Arch. Nat., M.C., VII, 32; publication incomplète, Fleury, 1969, I, p. 646; transcription complète, dans mon mémoire de DEA sous la direction de Daniel Ternois, Université de Paris-1, 1987; Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 47; Thuillier 2006, p. 26-27). |
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* Gravure de Gilles Rousselet daprès Stella, La Sagesse tenant dune main le livre sculpté des sept sceaux et de lautre lécu de Sublet de Noyers sous la porte dun temple, avec deux anges à lentrée portant le trophée de Louis XIII, pour une thèse soutenue par Michel le Vayer en mai 1643 (Mariette, n. mss.; Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 40; Thuillier 2006, p. 125). * Le Christ mort, h./cu.; signé et daté; Galerie Éric Coatalem. Gravure de Claudine Bouzonnet Stella daprès cette composition (Weigert 1951, CBS 28; Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 47, 145; Thuillier 2006, p. 138-139). * Premier état (?) de la gravure de Gilles Rousselet daprès Stella, Godefroy de Bouillon couronné par la Victoire, pour le frontispice de la Gerusaleme liberata de Torquato Tasso publié par lImprimerie Royale (Mariette, n. mss.; Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 36, 41; Thuillier 2006, p. 125). |
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La gravure de Claudine Bouzonnet Stella daprès le Christ mort (Weigert 1951, CBS 28) suggère que le petit tableau sur cuivre (17,5 x 12 cm) est resté dans latelier, comme une méditation personnelle. Il ne figure plus dans le document testamentaire de Claudine, en 1693. La mort de Richelieu à la fin de 1642 impose une retraite à Sublet de Noyers, pourtant toujours courtisé. Le nom de Stella semble naturellement y être associé. Au vrai, Michel Le Vayer (1620- 1691), à qui la gravure de Rousselet est dédiée, appartient à une famille du Maine, sans doute en relation avec les frères Fréart. Semblables liens vaudront bientôt à Poussin de se voir imposer de contenter Scarron. La composition faite par Stella pour Le Vayer est une des plus majestueuses quil ait produites. Le jeune frère François prend son indépendance en se mariant. La disparition ensuite de Louis XIII ne semble pas remettre en cause la présence à Paris de Stella : sa mère passe plus dun mois plus tard, son premier testament à Paris. Deux autres suivront après la mort de Jacques, dont un, conservé et de 1660, est transcrit ici. Enfin Véronique Meyer (2004) a repéré un état daté de 1643 du frontispice gravé par Gilles Rousselet pour les Exercices spirituels de saint Ignace de Loyola, qui suppose que le dessin de Stella date de cette année. |
Les temps incertains : les débuts de la Régence (1644-1647) |
« En 1644, il fit dans lÉglise de Saint-Germain-le-Vieil, un tableau où Saint Jean Baptiste Notre Seigneur; & ce fut dans la même année que le Roi lhonora de lOrdre de Chevalier de Saint-Michel. » |
1644 |
- 8 décembre, promesse concernant lOffice de la sainte Vierge de Tristan LHermitte « enrichies de huit planches gravées par le sieur Bosse sur les desseins du sr Stella ». (I. de Conihout in Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 37-38, 41; Thuillier 2006, p. 26-27). - 30 décembre, linventaire après décès de Jean-Baptiste Lambert mentionne un tableau sur marbre de Stella représentant La Vierge et Joseph. - selon Félibien (1688, éd. 1725, t. 4, p. 411), il reçoit alors le collier de lordre de Saint-Michel, « la même année » que le Baptême du Christ de Saint-Germain-le-Vieil de Paris (aujourdhui à Saint-Louis-en-lÎle, Paris) signé et daté de 1645. (Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 47; Thuillier 2006, p. 26-27). |
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* Deuxième état (?) de la gravure de Gilles Rousselet daprès Stella, Ignace de Loyola dans la solitude écrivant sous la dictée de la Vierge et de lEnfant Jésus, pour le frontispice des Exercices spirituels du saint publiés par lImprimerie Royale (Mariette, n. mss.; Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 36, 41; Thuillier 2006, p. 125). * Gravure de Pierre Daret daprès Stella, La Religion tenant un bouclier sur lequel le Saint-Esprit répand ses lumières et éblouit les hérétiques renversés, pour le frontispice des Conciliorum omnium... (Livre des Conciles) publiés par lImprimerie Royale (Mariette, n. mss.; Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 36, 41; Thuillier 2006, p. 223). * Gravure de Gilles Rousselet daprès Stella, Godefroy de Bouillon couronné par la Victoire, pour le frontispice de la Gerusaleme liberata de Torquato Tasso publié par lImprimerie Royale (Mariette, n. mss.; Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 36, 41; Thuillier 2006, p. 222). * Date portée sur La nativité de la Vierge sur bois du musée des Beaux-Arts de Lille, peint pour loratoire de la reine au Palais-Royal (Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 151; Thuillier 2006, p. 143-145). * Date portée sur Le retour dÉgypte sur toile du musée des Beaux-Arts de Rennes (ci-contre; Gilles Chomer in cat. expo. Rennes, 1995, p. 10-11). * Date portée sur Sainte Cécile sur toile (loc. inconnue) (Gilles Chomer in cat. expo. Rennes, 1995, p. 10-11). |
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La gravure de Daret pour les Conciles, datée MDCXLIIII, pourrait avoir connu une conception voisine de celle de Rousselet pour le livre de saint Ignace de Loyola. Il avait initialement été commandé à Poussin. Celui de Bosse pour Suetone, sans figure caractéristique, doit rester sous réserve, malgré lautorité de Mariette : le constat fait pour les frontispices du graveur en 1642 revenant sur le fait que Stella soit leur inventeur pourrait également le concerner, en labsence du dessin. Les commandes pour le Palais-Royal sont abordées à propos de la monographie de Jacques Thuillier, et de nouveau dans un point sur lensemble du décor, auquel participent aussi Vouet, Corneille, Poerson, Sarazin, Bourdon, Dorigny et La Hyre. Elles se comprennent dans le contexte de la succession de Louis XIII, affaiblissant le régime, et plus encore lhonneur fait à Stella, rare pour un artiste, du collier de Saint-Michel. |
1645 |
- Le 8 février, Françoise Stella, soeur de Jacques, est marraine de Laurent fils de Mathurin Duchesne, me paumier, et de Françoise Gabouleau (Gadoutran?), paroisse Saint-Germain-LAuxerrois; elle est certainement auprès de sa mère et de son frère (Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 47); - 16 juillet, nouveau marché pour huit planches supplémentaires de Bosse sur des dessins de Stella pour lOffice de la sainte Vierge de Tristan (I. de Conihout in Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 37-38). Versement de 750 livres, pour trois-quarts de ses appointements annuels de 1000 livres comme peintre ordinaire du roi (Guiffrey 1872; Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 47; Thuillier 2006, p. 26-27). |
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* Gravure de Edme Boullonois daprès Stella pour le frontispice de Les éloges des premiers présidents au Parlement de Jean-Baptiste LHermitte, frère de Tristan, achevé dimprimer le 22 mai, chez Cardin Besongne (I. de Conihout Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 41). * Gravure de Pierre Daret daprès Stella pour le frontispice de La mort de Crispe de Tristan LHermitte, paru le 20 juillet; chez Cardin Besongne (I. de Conihout Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 38; Thuillier 2006, p. 125). * Date portée sur Jésus enfant retrouvé par ses parents dans le Temple, h./b.; signé et daté; 0,655 x 0,545. Lyon, musée des Beaux-Arts. (Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 152; Thuillier 2006, p. 159). * Date portée sur Le baptême du Christ, toile signée et datée (ci-contre) qui figure parmi les chefs-doeuvre mentionnés par Félibien (3,50 x 2,06, Paris, église Saint-Louis-en-lÎle). (Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 154; Thuillier 2006, p. 154). * Date portée sur le dessin préparatoire au Triomphe de David, signé (mais transformé en « Poussin ») et daté, Châlons-en-Champagne, Musée (détail ci-contre en bas) (Kerspern 2006-3, fig. 31). |
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La collaboration avec les frères LHermitte bat son plein, et Stella travaille encore au Palais-Royal. Françoise, la soeur de Jacques et marraine de Françoise Bouzonnet, fait son apparition à Paris, auprès de Jacques. On peut penser quelle ait accompagné leur mère lors de son installation en 1643. Le dessin de Châlons-en-Champagne, ambitieuse composition (détail ci-contre), pourrait préparer directement lun des chefs-doeuvre mentionnés par Félibien, peut-être le grand tableau inventorié dans le cabinet du financier Particelli, passé ensuite à sa fille Marie, épouse de Louis Phelypeaux de la Vrillière (David triomphant de la teste de Goliath, prisé 200 livres; Arch. Nat., M.C., LXXXVI, 323, 1er août 1650; Arch. Nat., M.C., XI, 239, 29 août 1672). Le succès de lartiste ne se dément donc pas, aussi bien dans les grands retables, auprès de la couronne, que pour lillustration de livres ou les tableaux de cabinet. |
1646 |
- 24 mars : « Jacques, fils de François Langlois, marchand libraire, et de Madeleine de Colemon, fut baptisé le 24 mars 1646. Parrain : Jacques Carabel (selon Laborde; Herluison avait lu Cuvalet) , architecte; et marraine : Françoise Stella, fille de feu Jacques (pour François) Stella, peintre » (Herluison, 1863, p. 92; 1873, p. 208; Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 47). - 19 mai, parrain à Saint-Sulpice dAnne, fils de Mathurin Duchesne, paumier (Jal, 1872, p. 1150; Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 47) |
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* Publication de lOffice de la Vierge de Tristan LHermitte abondamment illustré par Abraham Bosse sur des dessins de Stella (I. de Conihout Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 41). * Date portée sur Sainte Hélène embarquant la Sainte Croix, h./toile, peut-être le tableau figurant dans le testament et inventaire de Claudine. Localisation inconnue. (Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 168; Thuillier 2006, p. 156-157). * Date portée sur Le repos pendant la fuite en Égypte, dessin. Coll. part. (Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 172). |
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Le compagnonnage avec François Langlois, commencé en Italie (voir 1633) se poursuit par lintermédiaire de sa soeur Françoise. Il faut dire que Stella produit de nombreux dessins pour Couvay, Mellan, Jérôme David, tous amis de léditeur. Larchitecte compère au baptême est en fait Jacques Curabelle, architecte du roi (né en 1585 selon Mariette), qui avait notamment produit un ouvrage publié par Langlois en 1644 critiquant les écrits de Girard Desargues. Ce nest sans doute pas un hasard si Stella donne vers le même temps des dessins pour les frontispices de la nouvelle édition de louvrage du père Dubreuil, jésuite, sur la perspective, que publiera sa veuve en 1647-1649 mais dont le privilège avait été accordé le 7 juillet 1645. La permission du provincial datait du 18 juillet 1646 et lachevé dimprimer du 8 mai 1647 pour le tome 2 (gravure de Ladame) et le 20 octobre 1648 pour le 3 (gravure de François de Poilly). Le premier tome, imprimé en 1642 conjointement avec Melchior Tavernier, porte un frontispice anonyme dont langelot replet évoquerait plutôt La Hyre, qui en semble linventeur. Ceci dit, les relations de Stella avec Bosse durent être particulièrement délicates à cette période... |
1647 |
- 26 juillet : mort de son frère François, maistre peintre, demeurant rue de la Coutellerie. Leur mère et Jacques renoncent à la succession au profit de sa veuve; le document qui en fait état, publié par Marie-Antoinette Fleury (1969), signale un petit atelier qui confirme lindépendance prise par le cadet (Jal, 1872, p. 1150; Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 47); - 3 novembre : dans une lettre adressée à Chantelou, Poussin prend soin de préciser : « jai oublié à vous dire que je connais bien Stella » (Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 47) |
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* Publication de Le Vray trésor de lhistoire sainte sur le transport miraculeux de limage de N. D. de Liesse, de Jean de Saint-Pères, chez la veuve Denis Moreau orné de gravures de Jean Couvay et François de Poilly daprès Stella pour sept illustrations. (I. de Conihout cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, p. 41; Thuillier 2006, p. 224-229) * Publication du second tome de la nouvelle édition de louvrage du père Dubreuil, jésuite, sur la Perspective pratique... (achevé dimprimer du 8 mai 1647, et date portée sur la gravure de Ladame sans nom dinventeur mais les angelots font signatures). |
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Félibien consacre une courte notice au jeune frère de Jacques; la date quil donne de sa mort, confirmée par les documents, atteste de la qualité de ses sources, certainement les Bouzonnet : le biographe est parti à Rome deux mois avant. Année funeste pour Stella puisque son ami Langlois meurt en janvier. Que Poussin prenne soin de dire à Chantelou quil connaît bien Stella a de quoi étonner : il faut croire que ce nest qualors que le commanditaire et ami du Normand se rapproche de notre artiste. La disgrâce de Sublet, dont les frères Fréart étaient des fidèles, leur aura donné du temps pour se consacrer aux arts, et, selon Mariette, Chantelou gravera en 1648 sous la conduite de Stella. Cest sans doute aussi vers ce temps que ce dernier peint pour Roland Fréart de Chambray deux chefs-doeuvres perdus, Le miracle des cailles au désert et La captivité des Israëlites, cités par Félibien. |
Les temps incertains : la Fronde (1648-1651) |
« Il fit pour M. de Chambray la Captivité des Israëlites, & le miracle des Cailles au désert. Entre les autres tableaux que lon voit de lui, il y a le Triomphe de David; la Reine de Saba qui apporte des présents à Salomon; celui où Salomon donne de lencens aux Idoles; un Ravissement des Sabines; un Jugement de Pâris, et un Bain de Diane. » |
1648 |
- 29 février, expertise avec Jean Morin (qualifiés tous deux de maîtres peintres) les tableaux de Claude Maugis, abbé de Saint-Ambroise de Bourges, pour son inventaire après décès. Il avait joué, rappelons-le, un rôle capital auprès de Marie de Médicis et de Richelieu pour le mécénat, notamment, et sa collection atteste de son grand intérêt pour la peinture, principalement italienne et flamande : nombreux tableaux anonymes, notamment sur pierre; copies daprès Raphaël, Corrège, Léonard, Caravage, Valentin, Guide, Dominiquin, Fouquières, Carlo Venitien (Saraceni, La mort de la Vierge); originaux de Pérugin, Saint Sébastien, Georges Boubar, Une teste avec une petite fraise, du Vieux Pourbus, Un Flamand, Une Flamande, Van Dyck, Paris et La Vierge, Carrache, La descente de croix, Guide, Saint Sébastien attaché à un arbre, Lannonciation, Véronèse, Sainte Catherine, Une courtisane, Rubens, dix sept originaux sur bois (avec deux copies) sur lHistoire de la reine mère Marie de Médicis (projets pour le Luxembourg); un dessin original de Raphaël, La dispute du saint sacrement (Arch. Nat., M.C., LXXIII, 391). - 2 juin, assiste, comme ami, au mariage du sculpteur Henry Legrand avec Denise Begouin (Arch. Nat., M.C., XLII, 112). |
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* Date portée sur La mort astrologue, dessin dune composition que conserve Théophraste Renaudot, qui occupe un logement au Louvre depuis cette même année (Huard 1939; Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 47, 208; Thuillier 2006, p. 158; Kerspern 2008 (mai). |
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Selon Mariette, Chantelou grave cette année-là deux compositions sur des dessins de Stella (voir aussi Kerspern 1993-1994, fig. 1). Le protecteur et ami de Poussin, en disgrâce, doit alors mettre à profit les projets familiaux de Jacques en faveur de ses neveux, quil fait venir, au fur et à mesure, de Lyon pour les former aux arts du dessin : Claudine, 12 ans, et Antoine, 11, pourraient bien être à Paris dès cette année, qui fait suite à la disparition de leur autre oncle, François. Ce projet, outre les privilèges dont Stella jouit déjà (pension, logement au Louvre, collier de Saint-Michel), doit aussi expliquer quil reste à lécart de la création de lAcadémie royale de peinture et de sculpture, dont les premières réunions ont lieu en février. Le testament de Claudine atteste, par ailleurs, de liens maintenus avec les maîtres peintres, institution séculaire rivale, qui compte encore dans ses rangs, à cette date son ami Vignon et que Vouet, furieux, tentera de reprendre en main pour contrer la toute jeune institution royale. Quant au sculpteur Henry Legrand, au mariage duquel Jacques assiste, il eut assez de talent pour être employé alors par Mazarin, participer en 1651 au rapprochement entre Académie et Maîtrise, à laquelle il appartenait, puis travailler pour le roi aux Tuileries, comme stucateur (Nicolas Sainte-Fare-Garnot, Le décor des Tuileries sous le règne de Louis XIV, Paris, 1988) et à Versailles, notamment pour des consoles devant servir de support de bustes. |
1649 |
- septembre, lettre de Poussin à Stella commentant son Frappement du rocher, peint pour notre artiste, et les critiques faites à son sujet. Antoine Bouzonnet en fera une copie (Grenoble, Musée des Beaux-Arts, vraisemblablement). |
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* Date portée sur la gravure de François de Poilly ouvrant le dernier tome de la nouvelle édition de louvrage du père Dubreuil, jésuite, sur la Perspective pratique... (achevé dimprimer du 20 octobre 1648) * Date portée sur Le Christ retrouvé par ses parents dans le Temple (Schiedam) (Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 170, 176; Thuillier 2006, p. 158). |
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Les troubles provoquent la fuite de Mazarin, du jeune roi et de sa mère. Cela nempêche apparemment pas Stella de continuer une vie sociale dédiée aux arts : à peine reçu, il doit montrer le Frappement du rocher peint pour lui par son ami Poussin. Cette période semble propice aux travaux pour amateurs : des peintures citées par Félibien et mises en exergue de cette partie, celles connues se placent dans les dix ou douze dernières années de sa vie voire plus précisément à cette époque. Ce qui ne suppose pas un repli personnel mais un changement dans la demande au regard des évènements. |
1650 |
- 1er août, linventaire du financier et collectionneur Michel Particelli dEmery, avec Simon de Vaux et Noël Quillerier comme expert pour les peintures, mentionne, dans le cabinet du rez-de-chaussée un grand tableau de Stella représentant David triomphant de la teste de Goliath, prisé 200 livres (Arch. Nat., M.C., LXXXVI, 323, 1er août 1650); le tableau figure encore dans celui de sa fille Marie, en 1672 (à requêtre de Louis Phelypeaux de La Vrillière, son veuf), avec la même prisée (Arch. Nat., M.C., XI, 239, 29 août 1672). - samedi 10 octobre, lettre autographe de l'homme de lettres Gilles Ménage proposant à Stella de le conduire chez le ministre Abel Servien, qui a témoigné vouloir s'entretenir avec lui (vente Drouot du 20 novembre 2019). - Antoine affirme être à Paris pour apprendre la peinture, selon son témoignage en faveur de Jacques Barri à Venise en 1664, qu'il y rencontre alors (voir ici). - Sur l'exemplaire de la Royal Academy de son Parallèle de l'Architecture antique et de la Moderne publié cette année-là, Roland Fréart de Chambray porte une dédicace à la plume : « pour mon cher Patron Monsieur Stella »; possible allusion à l'initiation à la gravure faite avec son frère Chantelou dans son atelier. |
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* Date portée sur la gravure de Karl Audran, frontispice dun Livre de psaumes publié chez Sébastien Huré (Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 41 : « non localisé »; reproduction ci-contre). * Date portée sur le Le jugement de Pâris (Hartford, Wadsworth Atheneum, The Ella Gallup Sumner & Mary Catlin Sumner coll.; détail ci-contre) (Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 188-189; Thuillier 2006, p. 160-161). * Date portée sur La Vierge, lenfant Jésus et saint Jean (coll. part.) (Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 192; Thuillier 2006, p. 123). |
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Le David Particelli peut être rapproché de la mention dun Triomphe de David par Félibien parmi les chefs-doeuvre de Stella, et du dessin, signé et daté (et falsifié...) de 1645, du musée municipal de Châlons-en-Champagne. |
1651 |
- lettre de Poussin écrivant à Stella à propos du Pyrame et Thisbé, peint pour Cassiano dal Pozzo. |
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* Date de publication du premier tome de louvrage du père Goutoulas, jésuite toulousain Universa Historia Profana, orné du frontispice gravé par Karl Audran daprès le peintre (LHistoire debout près dun piédestal, accompagnée de Minerve et du Temps; sur une nuée, la Renommée à côté dun écu aux armes de Séguier ) (Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 193; Kerspern 2013, septembre). * Date portée sur la Sainte famille, la Vierge tenant lEnfant sur le dos dun agneau à qui saint Jean donne des fleurs à manger, un ange prépare la bouillie, sur ardoise (Dijon, Musée des Beaux-Arts) (Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 193; Thuillier 2006, p. 164-165). |
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Jacques Goutoulas a obtenu son privilège le 3 février 1650 et dès le lendemain le transfère au libraire. La publication doit avoir pâti de la Fronde (selon le style du frontispice de Stella) : la guerre civile fait rage, Mazarin exilé, le roi et sa mère qui semblent otages des puissants du moment, tout semble possible, les plus grandes ambitions comme les plus grandes chutes. |
Les dernières grandes commandes (1652-1654) |
« En 1652, il peignit dans lÉglise des Carmélites du Fauxbourg Saint-Jacques deux grands tableaux. Dans lun est représenté le miracle des cinq pains, & dans lautre la Samaritaine. |
1652 | ||
* Date de publication de louvrage du père Pierre Le Moine, jésuite, La dévotion aisée, orné du frontispice gravé par Jean Couvay daprès le peintre (Le Christ adolescent soupesant la croix et les insignes de pouvoir); le privilège du roi date de juin 1651 (Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 38, 41; Thuillier 2006, p. 164-165). * Date portée sur le Repos de la Sainte famille, la Vierge tenant lEnfant à qui Joseph présente une grappe de raisin; des angelots préparent une collation, lun deux puise de leau, sur toile (Madrid, Prado) (Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 47, 194; Thuillier 2006, p. 166-167). * Date donnée par Félibien pour sa contribution au cycle commandé par Édouard Le Camus pour les Carmélites du faubourg Saint-Jacques (complété par celles de La Hyre et de Le Brun) : Jésus et la Samaritaine (Paris, Notre-Dame-de-Bercy) et Le Miracle des cinq pains (Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 190, 195-196; Thuillier 2006, p. 174-177); confirmée par la signature au dos du dessin du Castello Sforzesco pour le Miracle des cinq pains. |
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Suivre la chronologie conduit à inverser le discours du biographe : il cite en fait les peintures pour cabinets damateur après les derniers grands retables. Jacques Thuillier (2006) avait noté la recherche dans le drapé du frontispice pour La dévotion aisée du père Le Moyne (ci-contre). Il faut le rapprocher de celui du Christ dans le tableau pour les Carmélites, dans lequel il discute avec la Samaritaine, pour toute la partie basse mais aussi pour le bras indicateur. Fait notable, il diffère de celui visible dans les dessins préparatoires connus pour cette importante commande, des cabinets du Louvre et de lAlbertina. Quoiquil en soit, cela permet de confirmer la date fournie par le biographe pour les peintures du Carmel. |
1653 | 11 novembre, date du voeu rendu, sous la forme dun Autoportrait peignant la Vierge et lEnfant, par Claudine à Notre-Dame de Fourvière pour sa guérison, selon le dessin fait pour Mariette conservé à lAshmolean Museum (en dernier lieu Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 234) | |
* Date lue par Mariette et portée au dos du relevé de lex-voto de Claudine Bouzonnet autrefois à Fourvière (Oxford, Ashmolean Museum; en dernier lieu Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 234). |
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Le dessin de Mariette, témoin de son admiration pour Claudine, est un repère précieux pour situer la formation des Bouzonnet : en 1653, manifestement, Claudine, née en 1636, est capable de peindre, sinon dinventer non sans ambition : le tableau devait apparemment instaurer lillusion que le Christ enfant indique la jeune artiste à sa mère, comme pour signifier laccord de sa grâce. Rappelons que son père, Étienne Bouzonnet, poursuit alors sa carrière à Lyon : il est notamment garde de la confrérie des orfèvres en 1646, et maître garde en 1652 (G. Godefroy, Les orfèvres de Lyon, Paris, 1965; Kerspern 1988-1989, p. 43 n. 4; Kerspern mai 2013). |
1654 |
- Stella change de logement au Louvre avant le 2 juillet, date du brevet de son remplacement au second logement, quil occupait depuis au moins 1641 (voir à cette date), par Jean Valdor (Huard 1939; Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 47). - juillet, marché avec les Cordeliers perdu, mais connu par la mention dans le répertoire du notaire de Beaufort (Arch. Nat., M.C.); - Selon Félibien, Poussin peint pour Stella Moïse exposé sur les eaux (Oxford, Ashmolean Museum) |
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* Date de publication de La vie de soeur Marguerite du S.Sacrement de Denis Amelote, orné de la gravure de (François?) de Poilly daprès Stella (Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 38 et 41 (Ledoyen). * Date portée par Claudine dans la lettre du Saint Louis donnant laumône, gravure daprès son oncle (Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 234; Thuillier 2006, p. 120). * Date portée au bas du Christ retrouvé par ses parents dans le Temple des Cordeliers de Provins (Provins, église Saint-Ayoul); et sur son dessin préparatoire (Worms) (Kerspern 1989; Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 198-199; Thuillier 2006, p. 202-203). * Date portée sur la Vierge adorant lEnfant endormi (Coll. part.) (Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 199). * Date portée sur le Portrait de Claudine de Masso, sa mère, âgée de 80 ans (Oxford, Ashmolean Museum.) (Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 55; Thuillier 2006, p. 190-191). |
Gravure de Poilly, Soeur Marguerite du Saint-Sacrement, détail. J. Stella, autoportrait du retable de Provins, 1654. Gravure de Claudine Bouzonnet Stella daprès son oncle, 1654. |
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La gravure de Pierre Ledoyen mentionnée par Isabelle de Conihout en 2006 est sans doute une copie de celle, originale, et qui figure dans lexemplaire de la bibliothèque de Lyon, de Poilly. Ce qui ne règle pas tout : selon José Lothe (1994, p 162), le graveur, qui omet de préciser au moins linitiale de son prénom, ne peut être Nicolas, comme le dit Mariette, mais François. Or ce dernier est apparemment à Rome entre 1648, date de la mort de la soeur, et 1655... Quoiquil en soit, et pour en rester à l inventeur, on notera que lachevé dimprimer est du 12 août 1654.
1654 constitue lultime tournant dans la vie de Jacques Stella. Cest apparemment en peignant le retable de Provins quil ressent les premiers signes du mal qui devait lemporter : Félibien relaye sans doute, en soulignant sa grande pratique technique, les témoignages des Bouzonnet sur sa difficulté, désormais à entreprendre de grands ouvrages. Est-ce pour cela quil situe ce tableau en 1656? La date accompagnant la signature ne peut être lue autrement que 1654, et le dessin de Worms comme le marché hélas! perdu mais autrefois chez le notaire de Beaufort, de juillet, viennent la confirmer. On peut, par ailleurs, avancer celle généralement donnée pour le retable (1655-1660), grâce aux recherches de Jean-François Viel, dont il ma aimablement fait part : Pierre Blasset passe marché avec les Cordeliers de Provins dès juillet 1653 (avec un délai de 18 mois à compter doctobre), un an avant Stella. C'est aussi lannée de la première publication de latelier des Stella. Claudine signe déjà en accolant le nom de Stella au sien; le sujet est éminemment royal, reprenant, avec variantes sinon actualisation, sa contribution au décor de la chapelle du château de Saint-Germain : loncle doit ainsi songer à assurer lavenir des siens, et il prend date. Ce quil fait encore en dessinant lémouvant - et souriant - visage de sa mère, sans doute au moment de prendre ses 80 ans; et en insérant le sien, tenant en sa main droite le collier de Saint-Michel, dans le retable de Provins. Enfin, avant même le marché pour Provins, il change de logement au Louvre. Au bénéfice dune vacance, il cherche sans doute un lieu mieux adapté à ce quil peut encore ambitionner, à 58 ans, pour lui et les siens : vraisemblablement de quoi accueillir les neveux et nièces ne layant pas encore rejoint, comme Antoinette qui atteint ses treize ans et Sébastien, dix ans, voire lensemble de sa famille. Cest dans ce lieu que mourront leur mère-grand, leur père et leur tante, en 1660, leur mère en 1662, et jusquà Claudine, dernier membre vivant de la tribu, trente ans après son oncle. |
« Comme un pur effet de son grand amour pour la Peinture. » (1655-1657) |
« Durant lhyver, lorsque les soirées sont longues, il sappliquoit ordinairement à faire des suites de Desseins, tels que ceux de la vie de la Vierge, qui sont fort finis, & dont les figures sont assez considérables : il y en a vingt-deux. On voit cinquante estampes gravées daprès lui où sont représentés différents jeux denfants. Il a dessiné plus de soixante vases de différentes sortes; plusieurs ouvrages dorfèvrerie; un recueil dornements darchitecture; toute la passion de Notre Seigneur quil a peinte depuis, en trente petits tableaux : cest le dernier ouvrage quil a achevé. |
1655 | ||
* Date portée sur la gouache montrant un Paysage avec un laboureur (Ottawa, Musée des Beaux-Arts du Canada; Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 227; Kerspern mai 2013). * Date portée sur la Fuite en Égypte nocturne protégée par les anges (Localisation inconnue; Chomer 1989, p. 72, ill. 26; Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 47). |
Paysage avec un laboureur Pastorale 6 : la danse Fuite en Égypte |
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Les oeuvres de 1655 ne peuvent quêtre rapprochées de deux des ensembles entrepris au soir de sa vie : lune reprend le cadre paysager des Pastorales, la seconde, lessentiel de la composition de lun des 22 sujets dessinés sur la vie de la Vierge (Metropolitan Museum). Les raisons dêtre de ses suites (auxquelles il faut au moins ajouter la Passion) ont été exposées par ailleurs (notamment en 1994 à propos de Claudine et ici) : fournir aux Bouzonnet un répertoire de sujets, de formes pour soutenir autant leur style que leur activité, notamment pour les soeurs destinées plus particulièment à la gravure. Cela vient conforter lidée, déjà largement partagée, que Stella les a entrepris à la toute fin de sa vie, ce que Félibien affirmait au moins pour la Passion. Ainsi, devant le constat des forces qui labandonnent, fait en peignant le retable de Provins, Jacques ne fait que changer de format, et ne fait pas même relâche en hiver, « lorsque les soirées sont longues » : renonçant au pinceau, il passe alors au dessin. Félibien sen émerveille : « On auroit peine à croire quil eût produit tant douvrages, considérant le peu de santé quil avoit : aussi doit-on les regarder comme un pur effet de son grand amour pour la Peinture ». Si tous les travaux visés par cette remarque ne relève pas strictement de cette période (les Jeux de lenfance, par exemple, ont sans doute été entrepris environ dix ans plus tôt - mais il doit en superviser la fin de la traduction par Claudine...), les seules suites sur la vie du Christ et de la Vierge et les Pastorales regroupent 68 sujets - sachant que Stella a fait des dessins pour la Passion et les Pastorales et les traits préparant la traduction en gravure de la Vie de la Vierge. A quoi il faut ajouter au moins nos deux oeuvres datées de 1655... |
1656 |
19 juillet, Jacques Stella reçoit de la confrérie des peintres une somme de 404 livres 11 sols (Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 48). Selon le compte conservé pour cette année, Jacques Stella ne reçoit que 200 des 1000 livres de sa pension de peintre du roi, « attendu les nécessités de Sa Majesté » (Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 47-48). |
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Le document de juillet montre que Stella na pas renoncé à toute vie sociale mais ce qui la amené à recevoir une telle somme de la communauté des peintres demeure mystérieux. On note tout de même que Stella, plusieurs années après la création de lAcadémie royale, a gardé de bonnes relations avec la maîtrise. Il faut dire, Antoine Schnapper (Le métier de peintre au Grand Siècle, Paris, 2004, p. 138-141) la bien montré, que les relations entre les deux institutions, séparées de fait depuis 1655 après la tentative de jonction de 1651-1653, nétaient pas encore rompues ni clarifiées, et la situation de celle devant bénéficier de la protection royale, loin dêtre assurée. Lors dune action contre les maîtres en 1660 rappelée dans leurs statuts de 1672, on trouve mentionnés François Belin, Paul Goujon et Jean Cotelle, trois des peintres travaillant avec Charles Le Brun à Vaux-le-Vicomte. Il se peut enfin que des relations personnelles entre Stella et certains maîtres aient prévalu. On peut penser que Stella ait conseillé à son neveu de rejoindre linstitution royale à son retour de Rome : il sest empressé de faire candidature en 1663 mais les enjeux nétaient pas les mêmes, encore moins après la réforme des statuts qui intervient alors. Au vrai, il ny entrera pas pour bénéficier des chantiers royaux, mais avant tout pour la tranquilité : Antoine ne peindra quasi rien pour le roi. |
« Enfin, étant dune complexion fort délicate, il demeura malade, & six jours après mourut. » |
1657 |
- 23 avril, les problèmes de santé de Jacques Stella saggravent (Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 48). - 28 avril, Jacques Stella passe testament dans létude du notaire Gigault (acte perdu mais mentionné dans son répertoire et par linventaire de Claudine, en 1697); (Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 48). - 29 avril, Jacques Stella meurt au Louvre (Jal, 1872, p. 1150; Herluison, 1873, p. 416); aussitôt, le roi confirme à ses neveux par brevet la conservation du logement selon des dispositions sans doute discutées par Jacques dans les jours qui précèdent (A.A.F., III, 1853-1855) : «(...) Jacques Stella lun des peintres de Sa Majesté estant décédé aujourdhuy, au moyen de quoi le logement quil occupait au-dessus de la grande galerie de son chasteau du Louvre dans lequel il avait fait plusieurs réparations et accomodements à ses dépens estant vaccant, sa Majesté désirant le remplir de personnes dont la vertu et suffisance dans les arts correspondent au désir quelle a que lesdits logements soient toujours remplis de gens rares et excellents, et ayant particulière connaissance du soin extraordinaire que ledit défunt Stella a pris depuis de longues années dinstruire et élever dans lart de peinture et de gravure Anthoine Bouzonnet Stella son nepveu, et Claude Bouzonnet Stella sa niepce, frère et soeur, quil a rendus capables de mériter par leur intelligence et capacités digne rang parmi les plus vertueux, le logement vacant leur est attribué, conjointement ou par moitié, aux mêmes conditions que celles accordés au défunt; même pour dautant gratifier et favorablement traiter lesdits Anthoine et Claude Bouzonnet Stella, sadite Majesté veut quaprès le décès de lun deux, le survivant jouisse seul dudit logement entier, si ce nest que pour lors sadite Majesté aimât mieux disposer de la moitié vacante en faveur de lun des autres neveux ou nièces dudit Stella, lesquels font pareillement profession desdits arts de peinture et de gravure, le tout à la charge que Claudine (de) Masso, mère dudit défunt Stella demeurera sa vie durant, dans ledit logement et que Claude Bouzonnet Stella venant à se marier, prendra un artisan agréable à sa Majesté». (Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 48; Thuillier 2006, p. 29). - 19 juillet, acte de donation de Claudine de Masso à ses filles et ses petits-enfants, mentionné par son testament du 11 avril 1660 (Arch. Nat., M.C., CXIII, 47) reconnue par devant Gigault, notaire, acte perdu (Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 48). - 10 août, Claudine Bouzonnet Stella obtient le privilège de « graver, faire graver et imprimer tous les desseins de Jacques Stella son oncle, vivant peintre ordinaire du Roi, tant quautres, ou de son invention particulière, ou quelle auroit recouvrés de quelquautre (...) » (Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 241; Thuillier 2006, p. 231). - 17 août, lettre dAntoine Bouzonnet Stella à Nicolas Poussin proposant ses services dans la perspective de son séjour à Rome. - Selon Félibien, Nicolas Poussin peint alors La naissance de Bacchus pour Stella. |
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Christ devant Pilate, n°11. Peinture vendue chez Sothebys Londres en 1996 Apparition du Christ à la Vierge après la Résurrection, Coll. John D. Reilly |
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Stella aura manifestement préparé suffisamment à lavance sa disparition : dès le jour de sa mort, brevet de continuation du logement est accordé aux Stella avec pour recommandation spéciale dy inclure leur mère-grand; quatre mois plus tard, Claudine obtient le brevet pour exploiter le fond de "desseins" de son oncle, confirmant le caractère concerté et la raison dêtre de ses suites tardives. Les circonstances (où ce quen dirent les Bouzonnet...) font que le dernier thème mené à bien fut le cheminement du Christ vers sa mort et par-delà. La lettre dAntoine porte au verso un dessin de Poussin. Est-ce en rapport avec la promesse faite dun tableau de sa main (« un de vos chefs doeuvre »)? Ou le dessin fut-il fait au dos de la lettre dAntoine? Etant donné le prix accordé aux ouvrages de Poussin aussi bien quau dessin en général, dont témoigne Claudine en inventoriant une par une, en 1693, une cinquantaine de feuilles sans doute héritées de Jacques et expertisées par lui, on peut douter quAntoine ait renvoyé le projet; surtout, aucun tableau du maître nen a apparemment découlé, et la composition a servi, on ne sait par quel biais, à des peintures aujourdhui attribuées à Dufresnoy. Au demeurant, que peut-on en déduire de la part de Poussin? Son précédent envoi fut sans doute adressé aux Bouzonnet, comme je lai expliqué ici; on peut croire aussi, de fait, que cette lettre avait renoué le contact avec les Stella, dautant quapparemment, le Normand avait pris soin de demander des nouvelles de Claudine de Masso, dont il avait pu faire connaissance à Lyon lors dune escale entre Paris et Rome (vraisemblablement en 1642). Dans la mesure où Antoine semble se réjouir de la promesse dun tableau de Poussin comme dune nouvelle apportée par ce courrier, il y a tout lieu de croire que le tableau en question ne fut pas initialement commandé par Jacques. Il est de fait tentant de mettre cette annonce en regard de la mention de Félibien : cette peinture aurait bien été peinte pour Jacques Stella mais en son honneur, et à destination de sa famille, comme méditation sur le caractère cyclique de la vie et de la mort; sujet approprié à la consolation que Poussin pouvait souhaiter apporter aux proches de son vieil ami. Le délai du partage des tableaux de Poussin entre les neveux et nièces, qui a lieu 16 mois après la mort de Stella et plus d'un an après la lettre d'Antoine mentionnant la promesse du Normand, laisse ouverte cette possibilité : la La naissance de Bacchus revient alors à Antoinette. |
« Il y a des familles où le goût de certains arts se perpétue et devient pour ainsi dire héréditaire. Soit qu'on doive l'attribuer à la force de la nature, soit que l'exemple et l'éducation y ayent plus de part, il est toujours certain que l'on voit quelquefois les enfants succéder dans leurs biens, et s'en faire en quelque façon un patrimoine qui leur devient d'autant plus avantageux qu'il leur est aisé de l'augmenter. (...) |
1658 |
- 23 août, acte de donation de cinq tableaux de Poussin à ses petits-enfants (Arch. Nat., M.C., XLV, 204) (Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006, Sylvain Laveissière dir., p. 48; 259-260). - 27 octobre, quittance par Claudine de Masso aux maîtres de la confrérie des compagnons peintres par devant Dupuis, notaire, d'une somme dont ils avaient chargé Jacques Stella (Arch. Nat., M.C., XXIV, 152, f° VIcXVII). - publication du livre Divers ornements d'architecture gravé par Françoise Bouzonnet Stella, dont l'exemplaire de la Bayerisches Bibliothek renferme le portrait gravé par Claudine de leur oncle. - Les Noces de Cana (Ensba) et L'entrée du Christ à Jérusalem (Louvre), dessins de Claudine Bouzonnet Stella, le premier signé et daté de 1658. |
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Claudine et Françoise B. Stella d'après Jacques, frontispice et planche 17 des Divers ornements, 1658. Claudine Bouzonnet Stella, L'entrée du Christ à Jérusalem, Louvre |
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Après Jeux et plaisirs de l'enfance et Mesure et proportion du corps humain édités en 1657, Claudine poursuit la publications de l'œuvre de son oncle avec Divers Ornements d'architecture dont les planches ont été gravées par sa cadette, Françoise (1638-1691). Moins célèbre que son aînée, son métier est pourtant déjà remarquable alors qu'elle n'atteint que ses vingt ans. L'exemplaire de la Bibliothèque de Bavière présente la gravure de Claudine de l'autoportrait de Jacques, dans l'état commenté par Mariette.
C'est au cours de cette année que Claudine dessine deux sujets de la Passion, possibles préparations pour un travail d'édition. Elles pourraient avoir convaincu Voisin de sa capacité à illustrer le Missel en français de Voisin. De son côté, son frère Antoine doit se rendre au cours de l'année à Rome, après le 23 août 1658. |
Courriels : sylvainkerspern@gmail.com - sylvainkerspern@hotmail.fr. |
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