Sylvain Kerspern - dhistoire-et-dart.com

Suppléments à l’oeuvre des Stella depuis 2006

Portement de croix ou Montée au calvaire

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Souvent, un travail monographique, catalogue d’exposition ou simple livre, favorise l’émergence d’oeuvres portant, à juste titre ou non, le nom de l’artiste ainsi honoré. Jacques Stella l’a été par deux ouvrages complémentaires. On trouvera, rassemblé par ordre chronologique dans une mosaïque récapitulative, ce qui a pu resurgir depuis leurs publications, ce qui peut concerner aussi les Bouzonnet et quelques corrections notables pour des attributions fautives.

... Et ci-dessous, une de ces découvertes.
Sylvain Kerspern

Les Stella : suppléments aux catalogues de 2006


Jacques Stella, Portement de croix ou Montée au calvaire (dessin)

Crayon noir, plume et lavis brun, rehauts de blanc. 29 x 19,3 cm
Vente Christie’s, Paris, le 15 novembre 2006 (lot 103).

Mise en ligne le 30 avril 2008 (retouche en fin, août 2012 - avril 2014)

Le 15 novembre 2006, deux jours avant que l’exposition n’ouvre à Lyon, est passé chez Christie’s à Paris (n°103) le dessin d’un Portement de croix portant une annotation la donnant à Philippe de Champaigne, peut-être due à Dezallier d’Argenville dont on voit le paraphe à gauche. Le nom n’était pas absurde (Champaigne a employé de façon assez semblable le lavis) mais le déploiement d’élégantes architectures dans la partie supérieure de la feuille a dû faire songer à Caron, et c’est au début du XVIIè siècle qu’il a donc été placé à l’occasion.

Sans doute préparatoire à une ambitieuse composition, ce dessin doit être rendu à Stella, amateur d’architectures (ce que l’exposition lyonnaise confirme enfin) dans lesquelles il dispose en effet de petites figures à la Caron (dont les Bouzonnet conservaient un tableau qu’ils avaient peut-être hérité de lui) et comme Lemaire. On conserve d’autres exemples de cette technique mêlant pierre noire, encre brune et noire, lavis et rehauts - comme Olympe abandonnée par Birène de l’Ensba, et les deux enfants dans l’angle inférieur gauche forment comme une signature.

La feuille prend ainsi place dans le groupe des peintures d’architectures de Stella, l’ampleur et les proportions faisant songer au tableau pour Richelieu (vers 1640) représentant La libéralité de Titus, tandis que le style des figures, encore trapues, qui est celui du Jugement de Salomon (ci-dessous) de Vienne (vers 1635?) suggèrerait sans doute de la remonter plus tôt, dans les années 1630. Elle porte en tout cas clairement les interrogations du rapport de la figure humaine avec le cadre architectural dans lequel elle évolue sous les formes que Stella lui donne dans les premières années parisiennes, vers 1635-1640.

Août 2012.

Voir, sur le Jugement de Salomon ci-contre, la mise au point faite ensuite pour le commentaire de la monographie de Jacques Thuillier.
De fait, le dessin pourrait lui aussi remonter aux dernières années romaines.

S.K.

Avril 2014.

La feuille est depuis entrée au Louvre. Elle est, de fait, au coeur d’une réflexion sur la question de l’influence en art, compte tenu de l’accueil réservé aux possibles liens entre Caron et Stella.

S.K.

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