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Sylvain Kerspern - dhistoire-et-dart.com |
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Sylvain Kerspern La question de linfluence en art : utilité et limites. Mise en ligne le 17 avril 2014 |
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Parmi les notions couramment employées en histoire de lart, celle de linfluence est sans doute une des plus délicates. Soit quelle traduise le rayonnement dun maître qui peut induire une hiérarchie, en quoi la discipline témoigne de nombreux retournements, revalorisant les Impressionnistes, Georges de La Tour, les Le Nain...; soit quil sagisse de souligner lascendant subi par un artiste dans le cadre dun apprentissage, dun atelier, ou de façon plus diffuse, au sein dun foyer artistique, elle pose la question de lautonomie dune création. Il faut savoir démêler la part contrainte de celle assumée, sinon revendiquée, et pour tout dire, à mesure que le temps passe, les moyens dy parvenir tiennent de plus en plus du hasard, et les résultats, du pari hypothétique. Pourtant, la question ne peut être escamotée. Chercher à comprendre un artiste passe par la prise en compte de ce qui a éveillé sa curiosité, nourri son travail, suscité des envies ou des rejets, et progressivement permis de façonner ce qui faisait, selon lui, lessentiel de ce quil avait à donner au monde. Cette question me tient à coeur depuis les débuts de mes recherches en histoire de lart : mes premiers efforts en la matière se sont portés sur la réputation de Jacques Stella au regard de son amitié avec Nicolas Poussin. Partie de mon article de 1994 sur cette amitié funeste (pour le Lyonnais) reprenait le travail accompli dans le cadre de ma licence, puis de ma maîtrise soutenue en 1985. |
Linfluence en histoire de lart comme vecteur dincompréhension : le cas de Senelle et de Stella. |
Lintérêt que jai pour un artiste comme Jean Senelle ne sexpliquerait pas non plus sans une prise en compte, en profondeur, de cette question. Percevoir lart comme un monde avec ses hiérarchies génératrices dinfluences impérieuses laisse peu de chances à lappréciation de ceux que lon appelle des petits maîtres (ce que je peux concevoir non de manière condescendante voire méprisante, mais affectueusement). Car enfin, voilà un peintre qui se soumet, sans doute déjà tardivement, à lascendant dun Georges Lallemand, puis à sa disparition, se tourne vers un Vouet avant, dans ses années ultimes, de plus ou moins céder aux sirènes de l atticisme : quelle est donc sa vraie personnalité? Nest-ce pas là aveu de faiblesse? Lexposition que je lui ai consacrée en 1997 a été loccasion den donner une clé importante, grâce au volet dédié à la peinture précieuse, un goût sur lequel, avec Paola Bassani Pacht, et après Jacques Thuillier, nous souhaitions attirer lattention. Il sagissait bel et bien daffirmer que lart, en tant que jeu et dialogue avec le visible, peut intégrer les grands modèles esthétiques, les styles, la forme, pour en faire une interrogation sur le fond : la question de linspiration et de sa traduction artistique. Lart maniériste des Rosso, Pontormo, Parmesan, Giulio Romano ou encore Goltzius ou Bellange et dautres en sont sans doute les exemples plus consciemment aboutis. Senelle, nayant ni leur culture ni leurs ambitions intellectuelles, nen demeure pas moins un artiste attachant car au travers des chemins quil emprunte, cest toujours de peinture quil sagit, et du plaisir de peindre. Il se laisse dautant plus deviner que pour une grande composition, on conserve une étude préparatoire dont les différences disent assez limportance du métier dans louvrage fini (ci-contre); pour une autre, un dessin, qui montre que lobservation attentive dune anatomie se trouvait pliée aux caprices du maître, une fois devant la toile. Mais lexamen des seules peintures suffisaient à remarquer aussi bien ses tics (types rustiques, méchages souples, mains fluides...) que livresse à faire courir le pinceau dans leur installation, par les empâtements, les glacis ou les rehauts. Si la délectation est tout autre que celle que peut susciter Poussin, elle existe pourtant pour qui sait voir Senelle parvenir à ses fins dans les différents défis que la toile, son sujet, son commanditaire, lui ont soumis. Cette approche positive permet de saffranchir dune hiérarchie comparative qui conduit souvent à ne plus goûter qui na pas la hauteur de ceux que lon qualifie de génies, parce que nous ne sommes plus en mesure, tout simplement, de vouloir les comprendre. Cette question de linfluence peut pareillement obscurcir le regard parce quil lui arrive de devenir comme la marque insistante apposée sur un peintre. Cest précisément ce qui est arrivé à Jacques Stella, autant par lamitié contractée avec Poussin que par le fait que ses neveux et nièces, ses héritiers, lont transformée en vénération - dautant quAntoine fut même élève du maître normand, sur ses vieux jours. Je ne reprendrais pas ici lexposé fait en 1994 : on avait fini par ne voir en lui quun disciple, forcément indigne. On en vient volontiers à rechercher dans un de ses ouvrages lempreinte, inévitable, du maître. Très intelligemment, Sylvain Laveissière a soulevé la question dans lexposition de 2006 : sil propose une section sur leffet Poussin, incontournable, il en relativise clairement la portée et parvient à préserver loriginalité de Stella, en insistant sur le dialogue plus que sur les leçons tirées par lun de lautre et appliquées sans aucune recherche. Il faut aussi noter, paradoxalement, que toutes les peintures de cette section (Enlèvement des Sabines de Princeton, les deux Salomon de Lyon et le Jugement de Pâris dHartford) ont déstabilisé, lors de leur réapparition, limage convenue du peintre. Il est remarquable de noter quAnthony Blunt se refusait à accepter lattribution de lEnlèvement des Sabines en raison dune typologie véhémente et féroce; trop poussinienne, peut-être? Ce qui confirme bien que ce lien imposé à Poussin était de nature à dévaloriser le travail et le talent de son ami. Car, bien sûr, cest sans doute dans ce sens-là que linfluence peut être dun recours périlleux. Cela ne signifie pas quil ne faille jamais lenvisager mais cela demande une enquête sérieuse et approfondie sur ce qui relève du possible, pour viser le vraisemblable, à défaut de certitude. |
![]() Jean Senelle, Adoration des mages, bozzetto. Coll. part. ![]() Jean Senelle, Adoration des mages, Meaux, cathédrale, 1636. ![]() Jacques Stella, Enlèvement des Sabines, Princeton (USA) Détail. |
Linfluence en histoire de lart comme moyen dappréciation : sur un dessin entré au Louvre. |
Prenons le cas du Portement de croix acquis autrefois par Dezallier dArgenville. Le dessin est entré dans les collections du Louvre, grâce à la générosité de Lise Bicart-Sée, co-auteur de louvrage sur La collection de dessins dAntoine-Joseph Dézallier dArgenville (Paris, 1988). Il se trouve donc doté dune notice en ligne assez détaillée, mais quil faut reprendre.
Le chiffre 1686 qui suit le titre semble, dordinaire, indiquer une date, qui serait bien tardive : en fait, il sagit du numéro dans le catalogue de la collection de Dézallier dArgenville, jouxtant son paraphe, qui le situe parmi les dessins donnés à Champaigne (ne serait-ce dailleurs pas plutôt 1676?). Linscription en rouge nest pas illisible mais stipule quil sagit dune esquisse. |
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Dans le paquet des Anciennes attributions, il semble que lon mait fait prononcer le nom de Nicolo Giolfino; en réalité, jai proposé celui de Stella, et ce dès le 29 décembre 2006 dans la recension de lexposition Stella pour la Tribune de lart. Avril 2008, date figurant sur la fiche pour situer mon avis, est simplement le mois de mise en ligne de larticle dans lequel jen ai repris et développé lidée sur le site dhistoire-et-dart.com, ici. Dans ce texte, jessayais de comprendre pourquoi lexpert de la vente revenait sur lhypothèse du collectionneur ayant annoté le dessin du nom de Champaigne pour remonter la date de création au début du XVIIè siècle. Sans en faire un argument de datation, jy voyais le possible rapprochement avec lart dAntoine Caron, donc la perception de son influence dans le dessin, par la mise en scène de figurines dans un décor darchitectures complexe. La notice du Louvre entérine du moins ce lien possible fait entre le peintre des Valois et notre dessin, mais en ces termes : il semble peu vraisemblable de la dater longtemps après 1600-1620 puisque l'on sait que l'influence de Caron, qui fut grande dès 1560 environ, disparut pratiquement après la mort d'Henri Lerambert (1609) et de Quentin Varin (1626). Je reviendrais plus loin sur le cas de Stella, mais peut-on réellement soutenir une telle éclipse du rayonnement de Caron aussi tôt? Je ne le pense pas et, en continuant de mappuyer sur les éléments qui mont conduit à ce rapprochement (figurines et architectures), je voudrais revenir en quelques lignes sur la vitalité de son héritage au long du XVIIè siècle. |
Suite française et lorraine pour Caron. |
Caron a eu des héritiers en de nombreux artistes. Avec Baullery, les Bunel (pour les batailles ou pour la procession de la Ligue), Quesnel, nous restons dans la seconde Ecole de Fontainebleau et ne dépassons pas les dates avancées par la notice. Au-delà, on trouve les élèves des uns et des autres, en particulier Claude Vignon (mort en 1670) et Pierre Brebiette (mort en 1642) : qui ne verrait dans leurs architectures échevelées, plus souvent objets décoratifs quoutils de structuration classique de lespace, une suite logique à la fantaisie démonstrative dAntoine Caron? Le Tourangeau a produit des illustrations, y compris sur le thème du Triumvirat (ci-contre), manifestement placées dans la lignée de Caron. Je pourrais également citer certaines illustrations de Pierre Brebiette, notamment pour louvrage de Robinot, publié en 1640. |
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Un autre artiste de premier plan nous administre la preuve en ce sens : Jacques Callot (mort en 1635), dessinateur et graveur lorrain, naturalisé toscan (par exemple, son Martyre de saint Barthélémy, gravé en Lorraine, dans les années 1630). Claude Vignon, Pierre Brebiette, Jacques Callot, autant de personnalités totalement étrangères à Jacques Stella? |
Jose à peine mentionner Nicolas Poussin (mort en 1665). Dautres avant moi, pourtant, Anthony Blunt au premier chef, nont pas manqué de souligner les rapports de certaines de ses oeuvres avec les Images de Philostrate, gravées par Léonard Gaultier principalement daprès Caron; ce qui oblige à rappeler la filiation possible via les modèles reproduits, par la tapisserie et plus encore par la gravure, et on peut citer aussi ses traducteurs Denis de la Mathonière (Bagathan et Thares), Etienne Delaune... Enfin, ne peut-on voir dans la peinture darchitectures, animées de petits personnages, des Romains Lemaire, Vuibert, Blanchet, Dufresnoy ou Loir, des Parisiens Mauperché ou Patel un héritage particulièrement vivace de lart érudit, revivifiant lantique, de Caron? Cette approche, toujours plus archéologique au XVIIè siècle, semble particulièrement chère aux Français et il en est la source, laquelle diffuse aussi en Flandres au bénéfice des relations avec Paris, qui ne se démentent pas au XVIIè siècle. |
![]() Jean Lemaire, Andromaque confie Astyanax à Ulysse, galerie Éric Coatalem. |
Stella, peintre et collectionneur... de Caron. |
Or, je lai souligné dès 2006, linventaire des collections de Claudine révèle un Triumvirat donné à Caron. Il y a peu de chances pour quil fasse partie des modifications apportées par les Bouzonnet à lhéritage de loncle et il devait avoir plus dun point commun avec loeuvre peut-être la plus emblématique de Caron, Le massacre des Triumvirs du Louvre. Stella pouvait y avoir été sensible pour sêtre formé dans le milieu lyonnais de lilllustration : il y a évidemment beaucoup de rapprochements possibles avec les gravures sur bois de «petit Bernard», Bernard Salomon. Plus clairement que dans dautres compositions (comme, par exemple, la Sybille de Tibur, aussi au Louvre), les architectures ne sont pas seulement des fabriques décoratives au caractère érudit mais servent à articuler les espaces pour la circulation des personnages. |
![]() Antoine Caron, Massacre des Triumvirs, Louvre. |
Cest cet aspect, allié à un développement particulièrement abondant du répertoire décoratif, qui mavait fait convoquer, pour le dessin aujourdhui au Louvre, le nom de Caron, pour tenter de justifier la datation faite, autour de 1600, lors de la vente à laquelle je ne croyais pas. Si je navais pas voulu ainsi voler au secours de lexpert de la vente, jaurais peut-être proposé dautres pistes, complémentaires : en voici quelques unes. |
Stella et une possible filiation toscane du dessin. |
Comme je lai noté pour le Mariage de la Vierge la source commune est à rechercher chez Raphaël et son Ecole dAthènes. La suite toscane, que Stella ne pouvait que connaître, proposait avec les exemples de Pontormo, entre autres, des paysages aux architectures complexes : le rapprochement avec lHistoire de Joseph paraît encore plus pertinent par la multiplication des espaces, tant en élévation que dans la profondeur. La piste florentine pourrait encore être suivie à propos du motif principal de la feuille, la rencontre entre Jésus et la sainte femme qui sagenouille : celle-ci paraît nettement démarquer la Madeleine du Noli me tangere dAgnolo Bronzino (Louvre), qui était alors dans léglise Santo Spirito à Florence. Stella doit lavoir vu lors de son séjour (1617-1622), et revu lors de son passage sur le trajet du retour en France, en 1634. |
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Paternité stellesque. |
Jai déjà donné des éléments de comparaison pour ce dessin, notamment le Jugement de Salomon de Vienne, un des témoignages les plus précoces connus à ce jour dans le genre. Stella a volontiers peint des tableaux darchitecture animés de petits personnages, tout au long de sa vie, depuis la Cérémonie du Tribut jusquà lEnlèvement des Sabines, sans doute lun des derniers dans le genre. Son dessin, essentiellement au lavis (acquis par le musée des Beaux-Arts de Lyon), est peut-être plus parlant encore.
Dans lintervalle, outre la Libéralité de Titus (1640-1641), il me faut citer Sainte Hélène faisant transporter la Croix de 1646 (perdue, détail ci-contre en bas) et les Massacre des Innocents de Rouen et de Birlinghoven. Ces témoignages, également tardifs, ne sont peut-être pas les moins sensibles à Caron. On ne sen étonnera pas, car Stella travaille en France, pour une clientèle érudite également susceptible dapprécier les compositions du peintre des Valois, comme lui. Cest dailleurs sans doute à Paris quil a pu acquérir son Massacre des triumvirs. Peut-être les oeuvres montrées en 2006 présentaient-elles des peintures darchitectures aux figures plus présentes, et un parti-pris de plain-pied alors que Caron préfère celui, à vol doiseau, non sans exception. Quoiquil en soit, dautres peintures, comme le Mariage dHercule et Mucius Scevola, présentent un même rapport des personnages aux bâtiments, impliquant un point de vue plus proche. Il faut, de fait, avoir intégré la part importante prise par Stella dans le genre, et répéter que dès Florence et la Cérémonie du Tribut, Stella sinscrit dans la tradition de Caron. |
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Linfluence artistique comme ferment esthétique. |
Résumons : connaître Stella conduit à remarquer un parcours jalonné de contacts avec les tenants du maniérisme tardif et de leurs héritiers (Petit Bernard, Tempesta, Callot, le milieu florentin, Vignon, Brebiette voire le tout jeune Poussin à Rome, et le cavalier dArpin, voire Dominiquin...); son goût de collectionneur, qui en fait lun des meilleurs connaisseurs de lart au XVIIè siècle - Mickaël Szanto en a témoigné dans le catalogue de lexposition de 2006 -, la conduit à acquérir un tableau de Caron; enfin ses peintures montrent que les affinités avec lart de Caron existent bel et bien chez Stella tout au long de son existence. Cette influence, chez Stella, évolue. Elle sappuie dabord sur un univers mental toujours proche, celui du maniérisme tardif (autour de Callot à Florence, du Cavalier dArpin à Rome, et même, dans les premières années en France, dans les contacts avec la clique de Vignon et de Langlois), auquel Stella était dautant plus sensible quil a contribué à de nombreuses entreprises éditoriales qui en prolongeaient lesprit. Dans un deuxième temps, les recherches archéologiques sur lantique et la question du rapport de lhomme à son environnement, singulièrement les architectures, ont entretenu ce qui peut nous apparaître comme un dialogue à distance très fructueux. Il a été revitalisé par lacquisition du Triumvirat, concrétisant, nul ne peut le contester, un goût propre au collectionneur qui touche nécessairement aussi, pour Stella, au métier de peintre. Tirer les fils de ce qui semble rapprocher Stella de Caron, cest mettre au jour tout ce qui, dans la culture de ce dernier peut avoir séduit le premier. Caron, pour sa part, nest pas un génie isolé, sorti de nulle part et sans descendance. Il appartient au maniérisme, mouvement artistique international qui se répand dans toute lEurope, depuis Rome ou Florence jusque Londres, Fontainebleau, Nancy, Vienne ou Madrid. Il figure parmi les artistes, et au premier rang, qui ont permis le déploiement des paysages darchitectures. Ce genre prendra une importance singulière chez les artistes français au cours du XVIIè siècle, et dans son développement à Rome puis en France, Jacques Stella aura eu, cest désormais une évidence, un rôle à son tour moteur. Cest donc tout naturellement, sans doute tôt dans cette dynamique en raison notamment des persistances maniéristes du canon, quil faut placer le Portement de croix Dézallier dArgenville, à la charnière de linfluence perçue chez Stella de lunivers dAntoine Caron. La compréhension de lun et de lautre, au bout du compte, ne peut sen trouver quenrichie, à mesure que lon prend la peine de percevoir le dialogue ainsi instauré : la capacité de lun à émouvoir par-delà la mort, et celle de lautre à faire siennes des propositions échappant aux caprices de limmédiateté, dans sa recherche de limmuable. |
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Sylvain Kerspern, Melun, avril 2014 |
Retouche, mai 2015. Les informations figurant dans la fiche en ligne du dessin reprennent la brève de Dominique Cordellier signalant l'acquisition par le Louvre de la feuille (référence ajoutée ci-dessous). Dont acte. Cela ne change rien aux remarques qui précèdent. S.K. |
Bibliographie : Kerspern Sylvain, Jean Senelle, Meaux, 1997. Cat. expo. Lyon-Toulouse, 2006. Thuillier Jacques 2006. Cordellier Dominique, in La Revue des musées de France. Revue du Louvre, 2011-2. |
Courriels : sylvainkerspern@gmail.com - sylvainkerspern@hotmail.fr. |
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