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Sylvain Kerspern - dhistoire-et-dart.com | |
Jacques Stella - Catalogue Paris, oeuvres datables de 1649-1651 Tables du catalogue : La Fronde (1649-1651) Ensemble |
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Table Stella - Table générale |
Au temps de la Fronde. Oeuvres datables de 1649-1651. |
Le détail des références bibliographiques, en labsence de lien vers louvrage consultable en ligne, peut se trouver en cliquant sur Bibliographie. |
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Autoportrait (Lyon), peinture |
Actions sur le naturel, dessins |
Sainte famille aux langes et à la bouillie, peinture (Toulouse) |
La Vierge allaitante, gravure de Regnesson |
La Vierge à l'Enfant au chardonneret, gravure de Poilly |
La Vierge allaitante, peinture |
Repos de la sainte famille au raisin, gravure de Rousselet |
Le retable de Gandelu, deux peintures |
Sainte famille à la pomme, peinture (Angers) |
La Vierge à l'Enfant au chardonneret Piasecka, peinture |
La Vierge reine des anges, gravure de Nicolas Poilly (et copie chez de Masso) |
L'histoire de Vénus et Cupidon, peinture |
Étude d'enfant, dessin |
La Vierge adorant l'Enfant, peinture (Dieppe) |
L'enfant Jésus couché, peinture (Nîmes) |
Les petits Jésus et saint Jean parant un agneau, gravure de Lombart |
La Vierge adorant l'Enfant endormi à la pomme, peinture (Ermitage) |
Candaule et Gygès, peinture |
La Vierge allaitant l'Enfant, peinture |
La Vierge donnant la bouillie, peinture (Blois) |
Pietà, peinture (Limoges) |
Le Christ portant sa croix, gravure de R. Lochon |
Le Christ au jardin des Oliviers, peinture |
Ecce homo, peinture |
Ecce homo, gravure de Regnesson |
Le détail de certaines références bibliographiques, en labsence de lien vers louvrage consultable en ligne, peut se trouver dans la Bibliographie. |
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Autoportrait, peinture (et gravure par Claudine) |
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* Huile sur toile. 85 x 68 cm.
Lyon, Musée des Beaux-Arts Historique : fonds Jacques Stella, gravé par Claudine pour mettre en tête des Divers ornements d'architectures recueillis (...) par MR Stella , livre publié en 1658; collection de Masso avant 1693 et l'inventaire de Claudine? collection Horace Coignet (1736-1821)? collection Jean-Baptiste Coignet, acquisition par le musée des Beaux-Arts de Lyon à l'initiative du sénateur-maire et préfet du Rhône Claude-Marius Vaïsse (1795-1864), chargé de l'administration du Rhône, en février 1856 de M. Coignet, arrière-neveu de Jacques Stella, par l'entremise de Thierry Brölemann (1800-1869), vice-président du conseil municipal, pour 1000 francs, plus 300 à Odier pour la restauration (selon S. Laveissière 2006 et la documentation du musée). ** Gravure à l'eau-forte par Claudine, 1658. 17 x 17 cm. Plusieurs états (voir Kerspern 2019) et exemplaires à la BnF; Lyon, B.M., Munich, Bibliothèque de l'État de Bavière; Rijksmuseum; Versailles, Musée du Château... Bibliographie sélective : * Claudine et Françoise Bouzonnet Stella, Divers ornements d'architectures recueillis (...) par MR Stella, Louvre, 1658 * (Claudine Bouzonnet Stella) «Testament et inventaire (...) de Claudine Bouzonnet Stella», publiés par J-J. Guiffrey, Nouvelles archives de lArt Français, 1877, 1-118 * Antoine Joseph Dezallier d'Argenville, Abrégé de la vie des plus fameux peintres, Paris, 1745, II p. 256 * Simon de Saint Jean, « Notes et recherches sur l'authenticité du portrait de Jacques Stella (...) Lues à l'Académie de Lyon, le 12 février 1856 », Mémoires de l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon, vol. 5, p. 99-101 * A. Sallès « Horace Coignet compositeur lyonnais (1736-1821) et le Pygmalion de J.-J. Rousseau», Bulletin de la Société littéraire, historique et archéologique de Lyon, 1906, p. 43-69 * Jacques Thuillier in Actes du colloque Nicolas Poussin, Paris, 1960 , p. 103 n.119 * Roger-Armand Weigert, Bibliothèque Nationale. Cabinet des Estampes. Inventaire du fonds français. XVIIè siècle, t. II, 1951, p. 87. * Jacques Thuillier, Nicolas Poussin, Paris, 1988 , p. 292 * Sylvain Laveissière in cat. expo. Jacques Stella, Lyon-Toulouse 2006 , notamment p. 50-55 cat. 1-4, 178-179 cat.105 * Jacques Thuillier, cat. expo. Jacques Stella, Nancy, 2006 , p. 86-87, 192-193 * Jean-Pierre Cuzin, « Le Portrait de Stella : Charles Le Brun?» in Richelieu patron des arts (Jean-Claude Boyer, Barbara Gaethgens et Bénédicte Gady dir.), Paris, 2009, p. 407-414 * Bénédicte Gady, Lascension de Charles Le Brun, Paris, 2010. * Sylvain Kerspern, « L'adoration des bergers de Condé-en-Brie, œuvre de jeunesse de Charles Le Brun dhistoire-et-dart.com, mise en ligne le octobre 2015 * Sylvain Kerspern, « Initiation à la lecture des oeuvres d'art : IV. Lire : lexemple du Christ retrouvé par ses parents dans le Temple, par Jacques Stella, 1654 (Provins, église Saint-Ayoul) », dhistoire-et-dart.com, mise en ligne le 30 novembre 2015 * Bénédicte Gady in cat. expo. Charles Le Brun, Paris-Lens, 2016. * Sylvain Laveissière, notice de l'autoportrait de Stella de 1633, in cat. expo. De Caravagio a Bernini. Obras maestras del Seicento Italiano en las Coleccionnes Reales Madrid, Palacio Real, 2016, p. 190-191 * Sylvain Kerspern, « Quelle main! » ... mais quelle main? Le portrait de Jacques Stella de Lyon. », dhistoire-et-dart.com, mise en ligne le 4 juin 2019 - retouche août 2019 - repentir septembre 2021 |
L'origine familiale de ce tableau ne semble pas sujette au doute. Si j'ai pu faire le lien entre les de Masso et Horace Coignet, il reste à faire celui de ce dernier avec le vendeur de 1856. Le portrait avait été gravé par Claudine pour accompagner un des premiers ouvrages de l'atelier des Stella, les Divers ornements... traduits par Françoise Bouzonnet d'après leur oncle. Sa publication en 1658 s'ouvre sur cette effigie avec pour âge dans la lettre 62 ans, que Jacques aurait eu alors s'il n'était mort un an plus tôt. Il n'est d'ailleurs pas impossible que la nièce ait réalisé, ou du moins entrepris, son eau-forte sous les yeux du modèle. Cela explique l'absence de mention de l'auteur de la peinture, implicite par son insertion dans un album où les gravures de Françoise ne précisent pas plus qu'elles traduisent des dessins de Stella. |
Il faut bien en passer encore par ces remarques puisque la responsabilité dans la création de cette singulière effigie a fait l'objet de multiples débats apportant presqu'autant de propositions. Je suis longuement revenu sur la dernière en date en faveur de Charles Le Brun, qui peut sembler séduisante mais que je ne crois pas aussi pertinente que celle donnée lors de son entrée au musée comme autoportrait. Parmi les points discutés, les mains; or celle qui tient la sanguine dans le tableau de Lyon est aussi celle saisissant le collier de l'ordre de Saint-Michel de l'autoportrait qu'il glisse dans le retable de Provins, en 1654; l'autre y est pareillement masquée, d'autant moins visible dans le format initial de notre tableau, agrandi sur tout le pourtour de quelques centimètres. |
J'y ai fait aussi le point sur la datation relative de cette effigie, qui figure parmi les assez nombreuses occasions saisies par Stella de se représenter : quelques années avant le retable de Provins (1654) dans lequel il apparaît fatigué et la chevelure grise alors que ce n'est qu'avec cette commande qu'il semble avoir perçu le déclin de sa santé; et un peu après le tableau dans lequel il présente sa mère, peut-être à 70 ans en 1643-1644 (Vic-sur-Seille, musée départemental), dans lequel son visage est plus dynamique, ses cheveux apparemment moins gris. Le choix d'un mur de fond aux tons bruns est fréquemment fait dans la période particulière de l'œuvre de Stella que scandent le cuivre de Schiedam (1649) et l'Enfance du Christ de Dijon (1651) (ci-contre), intervalle probable pour situer notre portrait. |
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L'Enfant Jésus retrouvé au Temple, 1649. Cuivre. 47,3 x 35,2 cm. Schiedam, Sainte-Lidvina |
L'enfance du Christ, 1651. Huile sur toile. 39 x 53,5 cm. Dijon, Musée des Beaux-Arts |
Le tableau a été attribué par le peintre Jean de Saint-Jean à l'ami Nicolas Poussin. Plus immanquablement encore, il a été rapproché des effigies que celui-ci a pu peindre pour d'autres amis, Jean Pointel, marchand lyonnais établi à Paris, et Paul Fréart de Chantelou, tous deux bien connus de Stella. Pour décider de se peindre, on le sait, notre artiste n'a jamais eu besoin de l'exemple de Poussin, qui y répugnait. Le contexte de l'atelier pour former les Bouzonnet me semble une motivation plus pertinente pour entreprendre cet exercice, dont Claudine put se servir pour son autoportrait glissé dans l'ex-voto de guérison destiné à Fourvière, en 1653. |
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« Entourage de Pierre-Jean Mariette » d'après Claudine Bouzonnet Stella et son autoportrait dans l'Ex-voto peint en 1653 pour Fourvière, dessin. Ashmolean Museum, Oxford |
Pour sa part, Poussin adopte dans ses deux effigies un parti démonstratif puisqu'il s'appuie sur la mise en scène élaborée d'attributs. L'effigie aimable pour Pointel est placée devant un bas-relief avec putti et guirlande ornementale austère; il tient un livre dont la tranche a reçu un titre qui désignerait un écrit théorique. Cet ajout que l'on sait aprocryphe est un contre-sens puisque le propos qui lui est prêté - de lumine et colore - prend place dans un camaïeu de bruns d'où n'émergent que les carnations emprisonnées par la chevelure et la cape noire sommée du col blanc de la chemise. Le contexte évoque plus volontiers les arts du dessin que la peinture seule. |
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Nicolas Poussin, Autoportrait Pointel, 1649. Toile. 78,3 x 64,5 cm. Berlin, Staatliche Museen. |
Nicolas Poussin, Autoportrait Chantelou, 1650. Toile. 98 x 74 cm. Louvre. |
Dans sa tentative de déjouer la jalousie de Chantelou, il prend le contrepied de ce traitement, autant par un coloris plus sonore que par la représentation de l'allégorie de la peinture sur un tableau qu'il n'a sans doute jamais fait, que masque en partie une autre toile au dos duquel se voit l'inscription en forme de dédicace ou de signature, que vient encore partiellement obscurcir l'ombre de Poussin posant - évocation de l'histoire de Dibutades. Notons au passage que la main qui tient le porte-mine chez Pointel est occultée chez Chantelou, comme dans le Stella de Lyon. Deux bras d'une figure invisible saisissent les épaules de la Peinture : Bellori y voit l'amitié, et sans doute les liens marqués par l'absence née de la distance dont Poussin pouvait vouloir faire ainsi sentir la morsure. La pose comme l'expression plus grave et solennelle place le modèle dans un décor abstrait, intemporel, sacralisant la relation de l'artiste et de son mécène autour de l'art de peindre. |
Une fois fait le rapprochement par le costume sombre entre ces portraits et le Stella, et en dehors du fait qu'il s'agisse d'autoportraits, il est illusoire - et toujours aussi funeste - de vouloir regarder l'œuvre en pensant à l'amitié entre les deux hommes. Le face-à-face que suppose une telle image est, à Lyon et à la différence de chez Poussin, sans concession : si la pose est un peu détournée, elle ne fait que souligner une contrainte de l'exercice, peu compréhensible si le peintre n'est pas le modèle; l'expression, elle, est fascinante et focalise l'attention. Au vrai, celle-ci ne pouvait être distraite que par l'ombre sur le mur derrière le peintre et par la feuille enroulée dans la main qui laisse entrevoir un dessin à la sanguine, outil précieux du graveur; simples attributs des arts du dessin alors que la main soustraite au regard renvoie à la pratique de la peinture en action que matérialise le tableau.
S.K., Melun, juin 2023 |
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La Sainte Famille, saint Joseph sèche un lange, un ange prépare la bouillie, peinture (et gravures) |
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Huile sur cuivre. 45 x 35 cm. Toulouse, Musée des Augustins.
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Si la peinture n'apparaît que tardivement, à la toute fin du XIXè siècle dans le Sud-Ouest, elle semble avoir été gravée par Jean Audran à Paris dans la première moitié du XVIIIè siècle. Son estampe, jusqu'alors inconnue de la littérature sur l'artiste, propose quelques variantes qui pourraient désigner un autre exemplaire, mais certains détails secondaires semblables (comme la forme des nuages) plaident pour l'identité; il se peut qu'Audran ait pris quelques libertés avec son modèle, ou traduit un dessin associé à la peinture qu'il affirme graver.
S.K., Melun, juin 2023 |
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La Vierge donnant la bouillie, 1651. Toile circulaire. Diam. 71,5 cm. Galerie Coatalem en 2013 |
L'enfance du Christ, 1651. Huile sur toile. 39 x 53,5 cm. Dijon, Musée des Beaux-Arts |
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Gilles Rousselet d'après Claude Vignon, Sainte Famille et des anges préparant la bouillie. Gravure avant 1643. 57,5 x 45,4 cm. Albertina |
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Raphaël, Étude pour la Vierge de la Grande Sainte Famille. Sanguine. 17,3 x 11,9 cm. Louvre, Inv. 3862. (ancienne collection Stella) |
Raphaël, Grande Sainte Famille de François 1er, 1518. Huile sur toile. 207 x 140 cm. Louvre, Inv. 3862. |
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Deux femmes agenouillées jouant avec leur enfant, une vieille femme et un homme le visage dans les mains assis.
Plume et lavis. 15,5 x 24,3 cm. Annoté en rouge en haut à gauche 192. British Museum (1859,0514.225). |
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Charles Le Brun, Sainte Famille dite Le Silence, 1655.
Toile. 87 x 118 cm. Louvre (INV 2880). |
La Vierge allaitant, peinture perdue, et gravure de Nicolas Regnesson (1616?-1670) |
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Peinture perdue. Historique : collection Gabory, fabricant de toiles peintres à Rouen, sa vente, Paris, 15-16 avril 1822, lot 53 (« 53. La Vierge allaitant l'Enfant-Jésus. Ce sujet gracieux est composé de deux figures qui se détachent sur un fond brun, en laissant à droite une échappée de paysage. B. H. 12p., L. 9p. [ 30,5 x 25 cm. env. ] »); acquis par Gérard selon mention manuscrite sur l'exemplaire du catalogue du Philadelphia Museum of Art). Localisation actuelle inconnue. Gravure en ovale par Nicolas Regnesson (1616?-1670). Lettre : Dans le cadre au bas : NRegnesson ex. (à gauche), Cum privil. regis (à droite). Exemplaire : BnF (Da20 fol., œuvre des Stella). |
Bibliographie :
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La gravure figure dans l'album Beringhen consacré aux Stella, ce qui est un indice mais ne suffit pas à assurer de l'inventeur que Regnesson, peu scrupuleux en la matière, ne croit pas devoir mentionner, n'indiquant que son rôle d'éditeur. J'ignore s'il existe des états plus complets. Néanmoins, la forte correspondance avec une peinture sur bois donnée formellement à notre artiste et qui figurait dans la collection Gabory à Rouen au début du XIXè siècle, vient la conforter. Le goût de la coiffure, le visage à l'ovale pointu, le profil régulier de l'enfant peuvent être particulièrement mis en rapport du Christ enfant retrouvé... de Schiedam (1649) et de l'Enfance du Christ de Dijon (1651), pour s'en tenir aux ouvrages datés.
S.K., Melun, juin 2023 |
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L'Enfant Jésus retrouvé au Temple, 1649. Cuivre. 47,3 x 35,2 cm. Schiedam, Sainte-Lidvina |
L'enfance du Christ, 1651. Huile sur toile. 39 x 53,5 cm. Dijon, Musée des Beaux-Arts |
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(Ci-dessus) Sébastien Bourdon, Sainte famille et saint Jean-Baptiste. Gravure. Diam.:16,8 cm. British Museum (Ci-contre) N. Regnesson d'après le Frère Luc, La Vierge à l'Enfant sur la croix. Gravure. 37,8 x 29,2 cm. BnF. |
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Le Frère Luc (1614-1685) Sainte famille dite le Silence. Toile. 180 x 135 cm. Sivry-Courtry. |
Le Christ mort, 1643. Cuivre. 17,5 x 11,8 cm. Coll. part. |
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Pierre van Schuppen La Vierge allaitant. Gravure. 37,6 x 30 cm. BnF. |
La Vierge à l'Enfant au chardonneret, peinture perdue, et gravure de François de Poilly (1623-1693)
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Peinture perdue (Si identification avec le tableau de l'inventaire de Claudine : sur marbre noir. Ca. 32,5 x 22 cm.)
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Bibliographie :
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La peinture que traduit la gravure de François de Poilly présente une Vierge au long cou, noble dans l'attitude reprenant un type féminin qui s'affirme en plein dans une autre collaboration des deux hommes, le frontispice pour le tome 3 de La perspective pratique du père jésuite Dubreuil publié en 1649. On peut en rapprocher aussi la Madone Beauharnais, datée de 1650, pour la puissante interiorité de la mère balancée par le regard insistant de l'enfant de profil - Jésus ici, le petit saint Jean là.
S.K., Melun, juin 2023 |
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F. de Poilly d'après Stella frontispice de La perspective pratique, 1649. Gravure. 21,4 x 14,3 cm. BnF |
La Vierge à l'Enfant et saint Jean Beauharnais, 1650. Huile sur marbre noir. 33 x 25 cm. Coll. part. |
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G. Rousselet d'après Stella, La Vierge à l'Enfant tenant un oiseau au bout d'un fil. Gravure. 30,2 x 22,2 cm. BnF. |
La Vierge à l'Enfant au chardonneret Piasecka. Toile. 82,5 x 65,5 cm. Vente Piasecka, 8 juillet 2009. |
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La Vierge à l'Enfant endormi après l'allaitement, peinture |
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Huile sur toile. 62 x 51 cm. Galerie Michel Descours en 2018.
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L'œuvre est apparue sur le marché d'art comme italienne vers 1700. Elle a été acquise par la Galerie Descours qui, outre l'attribution à Stella confirmée par Sylvain Laveissière, a procédé à une restauration enlevant le repeint de pudeur qui masquait en partie le sein gauche que Jésus a quitté. Il ne s'agit donc pas de peindre une simple Vierge à l'Enfant endormi mais de montrer l'Enfant gagné par le sommeil après l'allaitement. Coiffure « égyptienne », mise à part, Stella reprend l'essentiel des dispositions trouvées pour l'Office de la sainte Vierge de Tristan (1645), dans lequel l'Enfant est plus complétement tenu emmaillotté. La sculpturalité et le fond brun situent plus tard, autour de 1650, notre toile, non loin de la Vierge donnant la bouillie de 1651 passée par la Galerie Éric Coatalem. |
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Vente Lempertz, 16 mai 2018 (avant restauration). |
La Vierge donnant la bouillie, 1651. Toile circulaire. Diam. 71,5 cm. Galerie Coatalem en 2013 |
Huile sur marbre noir. 13,5 x 10,5 cm. Localisation actuelle inconnue (Vers 1630-1632) |
Abraham Bosse d'après Stella, 1645 Gravure. Env. 4,6 x 3,3 cm. . BnF, British Museum... (1645) |
P. van Schuppen d'après Stella Gravure. BnF (Vers 1646-1648) |
Nicolas Regnesson d'après Stella Gravure. BnF (Vers 1649) |
Le sujet a volontiers sollicité l'invention de Stella au long de sa carrière. Ci-dessus sont reproduites les différentes versions qui ont précédé (selon moi), plus complètement détaillées dans la notice de l'estampe de van Schuppen, témoins de la richesse de son inspiration. La peinture vendue en 2018 s'en distingue en étant la seule qui montre Jésus, rassasié au point de s'endormir comme une anticipation de la mort. Elle conduit le spectateur à se concentrer sur les seules pensées maternelles devant l'abandon, tout en confiance, de Jésus, Dieu caché, mais aussi à propos d'un destin terrible autant que libérateur.
S.K., Melun, juin 2023 |
Repos de la Sainte Famille à la grappe de raisin, peinture perdue, et gravure de Gilles Rousselet (1610-1686)
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Peinture perdue. Exemplaire Fesch : toile, 107 x 140 cm ca.
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Bibliographie :
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La typologie de la Vierge et des enfants et la puissance des formes de l'estampe de Rousselet peuvent aisément être rapprochées de celles des deux Madone de 1650 et 1651 (Beauharnais et à la bouillie, ci-contre). Le travail du graveur incarne une nouvelle collaboration avec Jacques Stella dont la particularité est de prendre place l'année de la mort de ce dernier. Les armes de chevalier qu'il inscrit dans la marge restent à identifier.
S.K., Melun, juin 2023 |
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La Vierge à l'Enfant et saint Jean Beauharnais, 1650. Huile sur marbre noir. 33 x 25 cm. Coll. part. |
La Vierge donnant la bouillie, 1651. Toile circulaire. Diam. 71,5 cm. Galerie Coatalem en 2013 |
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Le baptême de Clovis et L'ange apportant la Sainte Ampoule, peintures du retable de Gandelu |
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1. Baptême de Clovis. |
C'est par Dominique Brême, et autour des Revel, dont l'un des peintres membres de cette famille castel-téodoricienne avait été proposé pour auteur des peintures du retable, que j'ai eu connaissance du Baptême de Clovis, aussitôt rapproché de l'une des scènes du Vray trésor (...) de Liesse (1647), gravée par Poilly. Il est complété d'un Ange tenant la Sainte Ampoule parfois oublié dont le style nerveux s'apparente à ce que montre Le jugement de Pâris de 1650, ce qui m'a conduit aussitôt à une situation vers cette date.
S.K., Melun, juin 2023 |
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F. Poilly d'après Stella, Le baptême de la sultane, illustration de Le vray trésor... de Jean de Saint-Pérès, 1647. Gravure. Env. 19,7 x 14 cm. BnF |
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Le jugement de Pâris, 165O, détail. Toile. Hartford, Wadsworth Atheneum |
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Sainte Famille à la pomme, peinture |
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Huile sur toile. 49 x 60 cm. Angers, Musée des Beaux-Arts.
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Bibliographie sélective :
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La Sainte Famille d'Angers est apparue avec la juste attribution à Stella, malgré l'absence de signature, au moment où la réputation de l'artiste et surtout sa connaissance était sinon au plus bas du moins très contrastée. Issue du rassemblement du passionné d'œuvres d'art que fut Pierre-Louis Éveillard, marquis de Livois, mort au début de la Révolution française, elle est d'abord déposée au musée par mesure conservatoire, puis finalement intégrée à ses collections, officieusement en 1808, officiellement, après indemnisation des derniers prétendants à l'héritage, en 1842.
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La Vierge à l'Enfant et saint Jean Beauharnais, 1650. Huile sur marbre noir. 33 x 25 cm. Coll. part. |
Le Christ et la Samaritaine, 1652. Toile, détail. Paris, église N.-D. de Bercy |
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La Sainte Famille. Sanguine. 20,6 x 22,7 cm. Albertina. |
Guillaume Vallet d'après Stella La Sainte Famille à la branche de cerise. Gravure. 34 x 43 cm. Albertina. |
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F. Poilly d'après Stella La Sainte Famille au lys. Gravure. 30,2 x 35,4 (image seule). BnF. |
La Sainte Famille au lys. Huile sur ardoise. 34,5 x 43 cm. Vente Sotheby's Londres, OMP, 15 juin 1983. |
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Il faut le dire nettement : cette approche, si personnelle, n'a pas de véritable équivalent chez Poussin dont les Sainte famille se départissent rarement d'une gravité plus rhétorique - ou d'une rhétorique plus grave, ce qui ne doit pas signifier que Stella préfère les sujets « enjoués ». Il n'élude pas ici la dimension tragique que suppose le rachat du pêché originel par celui qui n'est encore qu'un enfant mais lui donne une saveur familière et familiale, quotidienne, qui parle peut-être plus largement ou directement à qui veut voir. Ce qu'il peut y avoir d'austère ici, la puissance des formes et du drapé, le visage sculptural comme un masque à l'antique, la géométrie simple du cadre à la perspective conduisant le regard vers la corbeille de fruits, sont autant d'outils pour inscrire le message dans une ambition artistique d'universalité, qui constitue l'autre pôle sur lequel repose son inspiration, et son art. Une forme de rudesse qui fait chanter la délicatesse de la facture dans la restitution des fruits, point d'orgue du sujet : il semble bien que Joseph soit sur le point de saisir une grappe de raisin, complément naturel dans la signification de l'eucharistie, associant le sacrifice du Christ à celui, rituel, de la messe. Par son style, son iconographie et la manière dont l'un restitue l'autre, la Sainte famille d'Angers figure assurément parmi les plus belles réussites de Stella. S.K., Melun, juin 2023 |
La Vierge à l'Enfant au chardonneret sur une cerise, dite aussi Vierge Piasecka peinture |
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Pour mon amie Catherine |
Bibliographie sélective :
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C'est peut-être par Raphaël, modèle bien plus pertinent que Poussin, que j'en suis venu à rechercher Stella. Les célébrations du cinquième centenaire de la naissance du peintre d'Urbino auront mis en évidence le rapport privilégié que le Lyonnais, parmi tant d'autres, a entretenu avec lui. J'ai alors visité l'exposition réunissant partie des ouvrages de l'Italien en France, non celle sur son empreinte sur l'art français, mais la consultation de son catalogue alors que je commençais à travailler sur Stella me fit aussitôt rapprocher son style du tableau de la collection Johnson, alors donné à Michel II Corneille (1642-1708), ce qui forma une de mes toutes premières attributions. Je ne crois pas avoir convaincu Gilles Chomer lorsque j'ai partagé, peu après, le dossier que j'avais réuni sur l'artiste. S.K., Melun, juin 2023 |
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La Vierge à l'Enfant et saint Jean Beauharnais, 1650. Huile sur marbre noir. 33 x 25 cm. Coll. part. |
Sainte famille aux langes et à la bouillie. Huile sur cuivre. 45 x 35 cm. Toulouse, Musée des Augustins (voir plus haut). |
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Leonardo da Vinci (1452-1519) La Vierge aux rochers. Peinture. 168 x 113 cm. Louvre. |
Les pélerins d'Emmaüs. Toile, détail. Nantes, Musée des Beaux-Arts. |
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Le mariage mystique de sainte Catherine. Huile sur toile 39,5 x 49,3 cm. Vente Koller Zurich 21 septembre 2007. |
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Gravure de Gilles Rousselet, BnF... et de François de Poilly, Abbeville (voir plus haut). |
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La Vierge reine des anges, dessin, gravure de Nicolas (de) Poilly (1627-1696) Les grandeurs de la Vierge, gravure chez François de Masso (1628-1676) publiée en 1660 |
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Dessin perdu.
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Pour mineure qu'elle semble, cette invention mérite qu'on y prête attention. L'étude du catalogue de l'œuvre des Poilly par José Lothe m'avait conduit à y pressentir une invention de Stella. L'historien d'art, et notamment de l'estampe, pour sa part, pensait que l'estampe en copiait une autre par son frère François mentionnée par Mariette dans laquelle l'amateur croyait voir, disait-il, une traduction d'après Maratta, laquelle reste à retrouver. L'image de Nicolas n'a pas grand'chose à voir avec les scénographies spectaculaires, quoique classique du peintre italien (ci-contre).
S.K., Melun, juin 2023 |
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J. Frey d'après C. Maratta L'Immaculée Conception. Gravure. 47 x 33 cm. Herzog Anton Ulrich-Museum. |
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N. Poilly d'après Champaigne/Morin Illustration pour L'Office de l'Église..., in-8 chez Le Petit, 1655. Gravure. 16 x 9,1 cm. BnF. |
N. Poilly d'après C. Errard Frontispice pour L'Office de la sainte Messe..., in-12, 1655. Gravure. 12 x 7 cm. Albertina. |
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Le jugement de Pâris, 1650. Toile. 75 x 99 cm. Hartford, Wadsworth Atheneum, The Ella Gallup Summer an Mary Catlin Summer Collection. |
Étude d'un enfant dans ses langes, dessin |
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Pierre noire et craie blanche. 22,7 x 31,8 cm. Annoté au bas à gauche à la pierre noire j. Stella. Paraphe à la plume d'Antoine-Joseph Dezallier d'Argenville (1680-1765) avec le numéro d'inventaire 2594 |
Bibliographie :
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Stella n'est décidément pas un artiste facile à saisir au premier regard. Gilles Chomer et moi avions échangé à propos de la feuille d'Orléans, qui lui semblait presque du XIXè siècle. Son passage dans la collection Dezallier d'Argenville établi, l'ancienneté ne faisait pas de doute. Des différents lots de la vente de 1779, seul le 368 propose apparemment un sujet et une technique compatibles (« études de figures à la pierre noire, rehaussées de blanc par de Troy, le père; et quatre autres dessins de Stella & Testelin »), qui semblent avoir été pour le collectionneur (ou l'expert?) des outils de classement ou de regroupement.
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Le Christ enfant allongé sur sa couche. Huile sur marbre (ou sur ardoise?). 29,5 x 35 cm. Nîmes, Musée des Beaux-Arts. La Vierge adorant l'Enfant sur sa couche. |
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Claudine de Masso. Pierre noire. 17 x 13,4 cm. Oxford, Ashmolean Museum. La Vierge, virgo adoranda. |
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Il n'est pas impossible que la technique un peu appuyée n'ait une valeur démonstrative. Au même titre que les « dessins de genre », d'une grandeur un peu moindre, on peut se demander si Stella n'en a pas fait un élément de l'enseignement prodigué à son neveu et ses nièces. Il détaille particulièrement le clair-obscur, notamment par les hachures, la restitution sculpturale du drapé, la pose des accents de craie blanche sur le drap sur lequel l'enfant repose pour un effet de lumière. Nous sommes loin des dessins « très-finis » selon la réputation que Dezallier lui-même reprenait volontiers... S.K., Melun, juin 2023 |
La Vierge adorant l'enfant Jésus, peinture sur marbre |
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Huile sur marbre noir. 49 x 37,5 cm. |
Le thème de la Vierge adorant l'Enfant endormi allongé dans sa couche n'est pas rare, et j'ai pu consacrer une étude sur le sujet à partir d'un exemplaire peint par Stella. Pour comparaison ci-contre est reproduite la version qu'Abraham Bosse a gravé d'après lui vers 1640, et pour la situation, le frontispice de François de Poilly pour le tome 3 de la Perspective pratique du père Dubreuil, de 1649. On peut aussi rapprocher la monumentalité recherchée de la Madone de Beauharnais, de 1650, datation envisageable pour le marbre de Dieppe.
S.K., Melun, juin 2023 |
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A. Bosse d'après Stella. La Vierge adorant l'Enfant endormi. Gravure. 17 x 13,4 cm. BnF F. Poilly d'après Stella. |
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Le Christ enfant allongé sur sa couche. Pierre noire et craie blanche. 22,7 x 31,8 cm. Orléans, Musée des Beaux-Arts. |
Le Christ enfant allongé sur sa couche. Huile sur marbre noir. 29,5 x 35 cm. Nîmes, Musée des Beaux-Arts. |
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L'enfant Jésus allongé sur sa couche, dessin |
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Huile sur marbre (ou ardoise?). 29,5 x 35 cm. |
Je ne reviens pas sur les liens qui rapprochent le marbre de Nîmes de celui de Dieppe et du dessin d'Orléans, déjà bien établis dans les notices précédentes qui les commentent. La puissance des formes et du modelé, la lourdeur du rideau jusque dans l'ampleur des motifs et la typologie amènent à convoquer la Madone Beauharnais, de 1650, pour comparaison, et dans une moindre mesure, la Vierge donnant la bouillie datée de 1650, notamment pour le masque de l'Enfant. Le marbre de 1650 est d'ailleurs un élément utile pour se faire une idée du rideau de la peinture de Dieppe.
S.K., Melun, juin 2023 |
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Madone Beauharnais, 1650. Huile sur marbre noir. 33 x 25 cm. Coll. part. |
La Vierge donnant la bouillie, 1651. Huile sur toile circulaire. Diam. : 71,5 cm. Coll. part. |
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Attribué à Michel II Corneille (1642-1708) d'après Michel Corneille le père (1603-1664) Le Christ enfant dans la crèche. Gravure. Diam. : 71,5 cm. Coll. part. |
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L'Enfant-Jésus et saint Jean-Baptiste parant un agneau de fleurs, peinture, gravure de Pierre Lombart (1612/1613-1681) |
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* Peinture perdue.
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Mariette loue la pièce de Lombart comme l'« une des pièces qu'il a le plus fini ». Il en donne l'invention à Stella, et la typologie comme l'iconographie confirment son affirmation. La lettre du second état de l'estampe situe sa réalisation bien après la mort de Stella. Lombart s'était d'ailleurs longuement absenté de France, séjournant à Londres de 1649 à 1663. Le métier très accompli ne permettait pas, au demeurant, une situation dans la première partie, parisienne, de sa carrière (1637-1649). Il restitue de façon très propre des types et un drapé qui renvoient au début des années 1650, entre le cuivre de Schiedam, de 1649 et le tondo de la Vierge donnant la bouillie de 1651.
S.K., Melun, juin 2023 |
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L'Enfant Jésus retrouvé au Temple, 1649. Cuivre. 47,3 x 35,2 cm. Schiedam, Sainte-Lidvina |
La Vierge donnant la bouillie, 1651. Toile circulaire. Diam. 71,5 cm. Galerie Coatalem en 2013 |
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La Vierge, l'Enfant, saint Jean et l'agneau Huile sur ardoise. 22,5 x 18,2 cm. Offices. |
La sainte famille, saint Jean-Baptiste et l'agneau. Huile sur ardoise. 31,4 x 23,7 cm. Marché d'art en 2021 |
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La Vierge adorant l'enfant Jésus endormi qui a lâché une pomme, peinture sur marbre (ou ardoise noire?) |
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Huile sur marbre noir (ou ardoise noire?). 50 x 37,5 cm. Ermitage.
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La description de la vente de mademoiselle Thévenin en 1819 donne des détails qui permettent d'identifier le tableau entré récemment dans les collections de l'Ermitage, notamment la main sur la poitrine. La provenance Conti qu'elle signale ne semble pas passer par les deux ventes de 1777 et 1779, sauf à croire, sur la foi d'un support de marbre et de dimensions identiques, qu'il s'agit de la Vierge de la première (du 8 - en fait 11 - avril), vendue pour 650 livres à Destouches, qui installe pourtant l'Enfant sur les genoux de sa mère. Le linge qui vient couvrir le bas-ventre de l'Enfant pourrait être un repeint de pudeur. Cette fois, nulle impression d'un rideau, d'or ou non.
S.K., Melun, juin 2023 |
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La Vierge adorant l'Enfant endormi. Huile sur marbre. 30 x 22 cm. Épinal, Musée départemental des Vosges |
F. de Poilly d'après Stella frontispice de La perspective pratique, 1649. Gravure. 21,4 x 14,3 cm. BnF |
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Claudine B. Stella d'après Stella La Vierge qui coud, l'Enfant et un ange. Gravure. 32,2 x 26,6 cm. BnF.
Le Christ et la Samaritaine. |
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Candaule et Gygès, toile (et gravure de Joseph Strutt) |
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Huile sur toile. 84 x 68 cm. Sarasota, Ringling Museum.
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La peinture apparaît en Angleterre à la fin du XVIIIè siècle, mais sous l'attribution à Eustache Le Sueur donnée par la gravure de Joseph Strutt. Elle est alors dans la collection de Matthew Smith jusqu'aux premières années du XIXè. La suite, après sa vente en 1804, est plus confuse. Il n'est pas sûr qu'elle soit identifiable avec le tableau qui passe ensuite sous le nom de Poussin dans différentes ventes londonniennes de 1806 à 1812, sa description étant apparemment trop succincte. En revanche, on peut le reconnaître dans la peinture de Sir Gregory Osborne Page-Turner (1824), et assurément, grâce aux dimensions, dans celle de Josiah Taylor (1828 et 1833).
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Gravure de Joseph Strutt. British Museum. |
Le jugement de Pâris, 1650. Toile, détail. Hartford, Wadsworth Atheneum |
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Le mariage mystique de sainte Catherine. Huile sur toile. 68,5 x 85 cm. Norfolk (Usa), Chrysler Museum of Art.
La Vierge, virgo adoranda, 1647. |
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Pour autant, il ne se contente pas de montrer mais donne un sens à l'histoire, pointant la responsabilité de Candaule - vanité? simple imprudence, selon la légende de la gravure de Strutt? - dans son geste incitant son épouse à le rejoindre. Le doigt posé sur la bouche de Gygès, dans l'ombre, plus qu'une incitation au silence, à la discrétion, semble marquer son embarras, présageant de l'alternative finale entre deux allégeances, au roi trahissant la reine ou à l'épouse bafouée et vengeresse. Un tel dispositif pourrait s'inscrire dans la logique, courante alors, de la Divine providence, venant frapper l'orgueil coupable. L'extrême raffinement de l'image avait, par surcroît, de quoi séduire quelque commanditaire disgrâcié par la Régence ou la Fronde. En demeure un chef d'œuvre dont le style mesuré sinon froid redouble le propos appelant à la continence, qui fait, une fois encore, la singularité de Stella, et jusque dans sa (mauvaise) réputation même. S.K., Melun, mai 2023 |
La Vierge allaitant l'Enfant, peinture (et gravure de Claudine) |
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Huile sur toile. 61 x 52 cm. |
Bibliographie :
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Si Stella doit avoir traité le sujet de l'allaitement du Christ dès l'Italie dans la version naguère présentée par la Galerie Éric Coatalem, c'est surtout au temps de la Régence d'Anne d'Autriche à Paris qu'il en aura multiplié les versions dont témoignent, outre des peintures, plusieurs gravures par Bosse, Regnesson (plus haut sur cette page), van Schuppen et la nièce Claudine. On peut penser que l'observation des enfants de sa sœur Madeleine en pareille situation aura stimulé son imagination autant que son souci du détail, puisqu'il en aura, à chaque fois, donné une interprétation bien différenciée. Celle-ci, par sa monumentalité, son profil pur, l'arrangement du drapé, peut être notamment rapprochée de la Madone Beauharnais de 1650 et de la Samaritaine de Bercy, qui propose une gamme chromatique commune.
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Jésus et la Samaritaine, 1652. Huile sur toile, détail. Paris, N.D. de Bercy. |
La Vierge à l'Enfant et st Jean, 1650. Huile sur marbre noir. 33 x 25 cm. Coll. part. |
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La gravure de Claudine inversée. | ||
Huile sur toile. 62 x 51 cm. Galerie Michel Descours en 2018. |
Abraham Bosse d'après Stella, 1645 Gravure. Env. 4,6 x 3,3 cm. BnF |
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Pierre van Schuppen d'après Stella, 1645 Gravure. 37,6 x 30 cm. BnF |
La liberté donnée au buste conduit à deux options opposées dans les deux toiles ci-dessus. La version Descours renonce à toute gestuelle de l'enfant pour le montrer endormi et sujet de la méditation de sa mère, ainsi soulignée. Elle est d'autant plus mise en valeur que le peintre la dote d'une auréole rayonnante, cachée par le chapeau chez Bosse mais visible sur l'interprétation gravée par van Schuppen, qui en grave également une pour Jésus. Elle n'est que suggérée dans la version peinte qui le montre endormi. Notre version se veut plus dépouillée et exploite avec autant d'intelligence que de tendresse la libération des bras. C'est assurément le travail « sur le naturel » qui lui aura inspiré ces deux doigts de Jésus qui viennent se poser sur sa bouche, interrogateurs au même titre que son regard. Le sein pressé de Marie ne semble pas nourrir sa pensée, son attitude mais un dialogue muet. La vénération que l'enfant porte à sa mère, donnée en exemple au spectateur, est encore proposée par le profil de la Vierge inscrit sur le fond dont le camaïeu de bruns semble, sous l'impact de la lumière naturelle, lui former une auréole, dans un travail qui rappelle le dispositif de l'Autoportrait de Lyon (catalogué en haut de cette page). Par le langage et la technique de la peinture seuls, Stella livre un propos dépouillé de tout merveilleux pour atteindre une grandeur antique par le dessin du corps et du drapé, tout en s'appuyant sur le naturel familier au spectateur. Cette conjonction des moyens, de l'idéal « classique » et du goût pour la restitution du quotidien forme le génie propre de Stella, porté ici à son plus haut point. S.K., Melun, mai 2023 |
1. La Vierge donnant la bouillie, toile (Blois) 2. La Pietà, toile (Limoges) (et gravure de Françoise?) |
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1. La Vierge donnant la bouillie Toile. 66 x 52 cm. Blois, musée communal du château. 2. La Pietà. Toile. 65 x 53 cm. Limoges, musée municipal de l'Évêché. Historique : legs testamentaire du chapelain du château de Saint-Germain Charles Encoignard, aumônier du roi (1636-1724) avec la Pietà à destination de ladite chapelle; saisie révolutionnaire; retenu (avec son pendant) pour musée central des arts; musée spécial de l'École française à Versailles, Trianon (1798-1821); rentré après restauration par Ferréol (de) Bonnemaison (1766-1826), dui détenait le Jugement de Pâris de Stella, en 1821-1824 au Louvre; dépôt du Louvre en 1872 à Blois, pour La Vierge donnant la bouillie, et en 1895 à Limoges, pour La Pietà. La Pietà Gravure de Françoise Bouzonnet?. Le cuivre signalé par Claudine dans son inventaire de 1693 et décrit par Mariette dans ses notes pourrait correspondre à la composition de Limoges ( Claudine : « Une planche, double feuille, une Vierge à moitié corps tenant Jésus mort »; Mariette : « la Ste Vierge embrassant le corps de Jésus Christ mort. Gravé en demi-corps au burin »). |
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Bibliographie sélective :
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Rattacher ces deux tableaux à une commande royale a longtemps passé pour une hypothèse très vraisemblable, jusqu'à ce qu'un document en fasse l'objet d'un legs testamentaire passé en 1721 par le prêtre desservant la chapelle du château de Saint-Germain, Charles Encoignard (1636?-1724) à destination expresse de la sacristie, et exécuté en 1725. Le chanoine précise que l'on estime la Vierge de Poussin et la Pietà, original de Stella. Encoignard avait apparemment l'âge de Claudine, il n'est donc pas le commanditaire. Une piste trouvera peut-être un jour confirmation, à partir de Coutances, ville dont Charles était natif, avec laquelle il reste lié au point de participer à l'éphémère Académie locale, entre 1677 et 1698 (Douchin 2006). Un nouvel évêque y est nommé en 1666 et consacré en 1668, Charles-François de Loménie de Brienne (1637-1720), son presque exact contemporain, frère de Louis-Henri (1636-1698), ministre de Louis XIV déstabilisé par la mort de sa femme au point d'être éloigné de la société, amateur d'art et détenteur du Jugement de Pâris de Stella (1650) mentionné dans son catalogue de 1662; lequel passa, par une étrange coïncidence, entre les mains de Ferréol Bonnemaison, restaurateur en 1821-1824 des deux pendants qui nous occupent. Toutefois, il ne s'agirait que d'intermédiaires supplémentaires, ou d'indices d'un milieu propice à la circulation d'ouvrages qui figuraient peut-être, initialement, dans le fonds d'atelier du peintre, ce dont témoignerait la gravure à retrouver de Françoise, mais qui auraient été dispersés avant 1693. |
Dezallier d'Argenville (1723-1796) mentionne les deux tableaux dans la première édition de son Voyage pittoresque des environs de Paris, de 1755 (et non 1752) mais sans nom d'auteur, et aucune édition postérieure (1762, 1768, 1779) n'apporte cette précision. L'impétueux Jacques-Antoine Dulaure (1755-1835) s'y risque dans ce qui est présenté comme la deuxième édition de sa Nouvelle description des environs de Paris de 1786 mais qui doit simplement être la suite de celle de la seule ville de Paris, de l'année précédente. Son admiration se lit dans les noms qu'il avance, qui ne sont pas totalement absurdes, loin de là, parmi les références de Stella : Corrège pour la Vierge et Carracci pour son pendant.
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Claudine d'après Jacques, La Vierge donnant la bouillie. Gravure. 37 x 29 cm. BnF. |
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La Vierge donnant la bouillie, 1651. Toile. Diam. : 71,5 cm. Galerie Eric Coatalem en 2013. |
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Claudine d'après Jacques, Le Christ mort soutenu par un ange. Gravure. 25,1 x 18,5 cm. BnF. |
La déploration du Christ. Toile. 57 x 42 cm. Klassik Stiftung Weimar. |
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On pourrait s'interroger sur le choix de montrer l'Enfant complètement emmailloté alors qu'il semble que la Vierge commence la diversification alimentaire : l'arrangement des tissus habillant la Vierge suggère un dispositif permettant encore l'allaitement, qui vient peut-être d'avoir lieu. Stella aura vraisemblablement tiré de son observation le constat que l'emmaillotement permettait aussi de contraindre les gestes parfois intempestifs d'un tout jeune enfant au moment de lui administrer une bouillie réchauffée. La diversification ainsi évoquée situe Jésus dans son cheminement historique propre à tout humain. Stella n'a pas voulu doter ses personnages d'une quelconque auréole, soulignant ainsi d'abord le caractère ordinaire à toute maternité. La mise en regard avec la dramatique et sanguinolente Pietà, sur des fonds pareillement sombres, pourrait donner au propos d'ensemble un ton lugubre. La confiance du chrétien, indiscutable chez lui et si souvent associée à la figure maternelle, se manifeste par la double lumière de la chandelle et du réchaud, qui vient éclairer la grimace de l'angelot soufflant sur les braises en une expression apportant une note souriante au cœur de la gravité. L'artiste renverse ainsi le discours en montrant que sans Incarnation, point de Salut. Le jeu des couleurs, ce que les deux tableaux partagent et ce qui est propre à chacun, souligne dans le pendant la pâleur cadavérique du Christ comme partagée par la douleur de Marie au moment du trépas de son fils. Si Stella a volontiers, selon son tempérament, transmis un discours pesant sous des atours d'abord enjoués, il semble que la période soit alors à une restitution plus aiguë du drame humain, suggérant une religion plus doloriste. Ce tournant s'accomplira dans l'ultime Passion en trente tableaux dans laquelle il ne semble pas que l'artiste ait détourné le regard des souffrances et de la mort par quelque artifice que ce soit, mais avec la confiance d'un homme ayant auparavant célébré la vie et son cycle dans les Pastorales. S.K., Melun, juin 2023 |
Le Christ portant sa croix, demie-figure en rond. Peinture perdue connue par la gravure de René Lochon (v. 1620-1674) « Jesus-Christ chargé de sa croix, demie figure dans une forme ronde, gravé au burin par René Lochon d'après Jacques Stella » (Mariette) |
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Peinture perdue
Gravure. Le Christ Burin. 43,7 x 39 cm. (au coup de planche) Lettre : État après 1665 : Sur la bande intérieure du cadre en bas : Reus Lochon (à gauche), Sculpebat (à droite); sur l'extérieur : Guilus. Chasteau excudit Cum priuilegio Regis (à gauche); Rue S.t Jacques a l'Ange Gardien. Exemplaire : BnF, Ed-16 (a)-fol (seule épreuve que je connaisse). Bibliographie : * Karl Heinrich von Heinecken, Dictionnaire des artistes dont nous avons des estampes, Leipzig, 1789, t. III (p. 657, René Lochon, invention donnée à Carracci). * Charles Le Blanc, Manuel de lamateur destampes, 1854, t. II (p. 559, René Lochon n°4, invention donnée à Carracci). * Maxime Préaud, « Guillaume Chasteau, graveur et éditeur d'estampes à Paris (1635-1683), et la peinture italienne » in La peinture italienne et la France, actes du colloque, Paris, 1990, p. 125-146. * Catalogues de la collection d'estampes de Jean V, roi du Portugal par Pierre-Jean-Mariette, éd. Marie-Thérèse Mandroux-França et Maxime Préaud, Paris, 1996, II, p. 218, sous le n°29. * Emmanuel Coquery, Charles Errard : la noblesse du décor, Paris 2013, p. 136. * Sylvain Kerspern, « Catalogue en ligne de l'œuvre de Jacques Stella, Le Christ portant sa croix, demie-figure (...) gravé par Pierre Lochon, notice », dhistoire-et-dart.com, mise en ligne en mars 2023 Bibliographie additionnelle : - Rémi Mathis, « Les étapes de la vie du graveur René Lochon (1620-1674). Apprentissage, mariage, inventaire après-décès », Nouvelles de l'estampe [Online], 268 | 2022, Mise en ligne le 15 Novembre 2022, consulté le 21 février 2023. |
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La gravure de René Lochon dont je ne connais qu'un état mentionne Guillaume Chasteau pour éditeur mais pas le nom de l'inventeur ni, de fait, s'il s'agit d'un dessin ou d'une peinture, même si la deuxième hypothèse est vraisemblable. Heinecken puis Le Blanc ont cru y voir un modèle de Carrache, Emmanuel Coquery a tenté un rapprochement avec Charles Errard, l'un des collaborateurs privilégiés de Lochon. On peut suivre l'autorité de Mariette, qui le donnait à Stella, confortée par l'existence d'une gravure avec variante du sujet par Lochon donnant notre artiste pour inventeur : si l'expression du visage change, les dispositions ou le dessin de la chevelure et de la barbe sont fort proches, et similaires à ce que montre également le Christ discutant avec la Samaritaine dans le tableau de Notre-Dame de Bercy (1652).
S.K., Melun, juin 2023 |
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René Lochon d'après Stella, Le Christ portant sa croix. Gravure. BnF. |
Le Christ et la Samaritaine, 1652. Toile, détail. Paris, N.D. de Bercy. |
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Le Christ au jardin des Oliviers, figure isolée, peinture sur albâtre |
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Huile sur albâtre. 10 x 12,5 cm. Coll. part.
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L'attribution donnée sans réserves lors de la vente ne souffre pas la moindre contestation. Outre le support avec lequel l'artiste joue, le profil, le coloris et le sentiment sont parfaitement cohérents avec l'art de Stella à sa maturité, voire dans ses dernières années. Le semblant de fièvre dans l'expression peut ainsi être rapproché, notamment, du Jugement de Pâris d'Hartford (1650) tandis que les mains aux doigts en quelque sorte arthritiques par une légère déformation sont plus particulièrement propres aux années 1650. La date ici proposée, vers 1651-1652, peut fluctuer d'un ou deux ans, mais guère plus.
S.K., Melun, juin 2023 |
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Le jugement de Pâris, 1650.
Huile sur toile, détail. Hartford, Wadsworth Atheneum, The Ella Gallup Summer an Mary Catlin Summer Collection |
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Le Christ au roseau, dit aussi Le Christ à la couronne d'épines ou L'Homme de douleurs, peinture |
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Huile sur bois. 31 x 23,5 cm. Collection privée.
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C'est sans doute le dolorisme blafard qui a suscité l'inscription de ce tableau dans la suite de Philippe de Champaigne mais la typologie du visage renvoie bien à Jacques Stella. Une gravure sur le même thème mais sans roseau par Regnesson, qui s'en dit dessinateur dans la lettre, est formellement rendue à notre homme par Mariette, et certains détails tel le traitement bouclé de la chevelure et de la barbe rappellent ceux de l'estampe de René Lochon du Christ portant sa croix ci-dessus, rapprochée notamment du Christ et la Samaritaine de Notre-Dame de Bercy (1652). On le retrouve encore dans la Mort de saint Joseph de Grenoble pour le père de Jésus, peinture que tout le monde s'accorde à placer tard dans la carrière du peintre.
S.K., Melun, juin 2023 |
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La Pietà. Huile sur toile. Toile. 65 x 53 cm. Limoges, musée municipal de l'Évêché |
Nicolas Regnesson d'après Stella, L'Homme de douleurs. Gravure. Env. 37 x 33,5 cm. Albertina |
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Jacques Stella, La mort de saint Joseph. Toile, détail. Grenoble, Musée des Beaux-Arts Guido Reni (1575-1642), |
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Le Christ à la couronne d'épines ou L'Homme de douleurs. Peinture perdue connue par la gravure de Nicolas Regnesson (1616-1671) « L'Homme de douleurs couronné d'épines, en buste, gravé au burin par Nicolas Regnesson d'après Jacques Stella » (Mariette) |
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Peinture perdue
Gravure. Burin. 37 x 33,5 cm. Deux états repérés. État 1: avant toute lettre. BnF, Da 20 fol. État 2 : Lettre : Sur la bande intérieure du cadre en bas à gauche : N. Regnesson delin. Sculp. et ex. Cum priuil. Regis. Albertina. Bibliographie : * Catalogues de la collection d'estampes de Jean V, roi du Portugal par Pierre-Jean-Mariette, éd. Marie-Thérèse Mandroux-França et Maxime Préaud, Paris, 1996, II, p. 222, sous le n°78. |
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Je ne connais que deux états à cette gravure, la première muette sur ses auteurs, la seconde ne mentionnant que le graveur se disant responsable du dessin. Pourtant, Mariette est formel dans sa restitution à Stella de l'invention, la gravure figure dans l'œuvre des Stella à la Bibliothèque Nationale de France et on peut signaler le passage dans la vente Neyman du 8 juillet 1776 d'un exemplaire ainsi décrit : « Une tête de Christ pleine d'expression & couronnée d'épines, d'après Stella, par Regnesson, premiere épreuve... ».
S.K., Melun, juin 2023 |
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Le Christ au roseau. Huile sur bois. 31 x 23,5 cm. Collection privée. |
Paul Fréart de Chantelou d'après Jacques Stella, Le Christ lavant de son sang les péchés du monde. Gravure, vers 1648? BnF |
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Catalogue Jacques Stella : Ensemble ; À Paris au temps de Louis XIII, mosaïque - Table Stella - Table générale |
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