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Jacques Stella - Catalogue Paris, oeuvres datables de 1652-1654 Tables du catalogue : À Paris, dernières grandes commandes (1652-1654) Ensemble |
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Table Stella - Table générale |
À Paris, dernières grandes commandes. Oeuvres datables de 1652-1654. |
Le détail des références bibliographiques, en labsence de lien vers louvrage consultable en ligne, peut se trouver en cliquant sur Bibliographie. |
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Salomon et la reine de Saba et Salomon sacrifiant aux idoles, peintures (Lyon) |
L'éducation de la Vierge, sanguine (Poitiers) |
Le Christ au désert, peinture (Uffizzi) |
Le repos de la Sainte famille, peinture perdue, gravure de Claudine |
PROCHAINEMENT |
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Adoration des bergers Bonaparte, peinture et dessin |
Achille à Scyros, dessin (Quimper) |
La mise au tombeau, dessin |
Nativité, peinture |
St Pierre soignant ste Agathe, peinture |
La Vierge, l'Enfant, ste Elisabeth et st Jean, gravure de Claudine |
Les cinq sens, peinture |
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Le Christ retrouvé par ses parents au Temple, peinture (Fos) |
Ste famille, ste Elisabeth et st Jean, gravure par Françoise |
Le mariage mystique de ste Catherine, peinture |
La Vierge adorant et Le Christ, Salvator Mundi, regard (Magny-lès-Hameaux), peintures |
La Vierge adorant, gravure par N. Poilly |
La Vierge adorant l'Enfant endormi, peinture |
L'enlèvement des Sabines, peinture (Princeton) et dessin (Lyon) |
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L'adoration des Mages, peinture |
Noli me tangere, dessin (Harvard) |
Tarquin et Lucrèce, peinture |
La dernière communion de la Madeleine, gravure de Rousselet |
Suzanne et les Vieillards, peinture |
La déposition de croix, peinture (Weimar) (et gravure de Françoise) |
Le Christ pleuré par un ange, gravure de Claudine |
La Vierge, l'Enfant, ste Elisabeth et StJean, gravure de Claudine |
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La Vierge à l'Enfant bénissant, peintures de Loguivy et en CP (et gravure de Poilly) |
La mort de st Joseph, peinture (Grenoble) |
La Vierge cousant, peinture perdue et gravure de Claudine |
Le mariage mystique de ste Catherine, peinture (Koller) |
L'enfant Jésus endormi adoré par les anges, peinture (Le Mans) |
Femme au plateau de fleurs, peinture ovale |
Dieu apparaissant au père de Condren, dessin perdu, gravure de Boulanger |
Le Christ bénissant ste Thérèse, peinture |
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La Vierge, l'Enfant et st Jean à la rose, gravure de Poilly |
Ste famille aux cerises, peinture et gravure de Poilly |
Le mariage mystique de ste Catherine, dessin (Harvard), peinture (Paris, CP) |
La Vierge, l'Enfant, ste Elisabeth et st Jean Champ-Renard, peinture disparue, gravure de Claudine |
La Vierge, l'Enfant, st Jean et l'agneau, peinture (Dunedin) |
La Vierge, l'Enfant, st Jean, l'agneau et un ange, peinture |
L'embaumement du Christ, dessin (Louvre) |
L'embaumement du Christ, peinture (Montréal Ottawa) et dessin |
Le détail de certaines références bibliographiques, en labsence de lien vers louvrage consultable en ligne, peut se trouver dans la Bibliographie. |
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1. La sagesse de Salomon, dit aussi Salomon et la reine de Saba 2. La folie de Salomon dit aussi Salomon sacrifiant aux idoles, peintures |
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* Huiles sur toile. 98 x 142 cm.
Lyon, Musée des Beaux-Arts Historique : fonds Jacques Stella? puis Bouzonnet Stella chez qui les deux pendants doivent avoir été vus par Félibien (1688); légué à son cousin Claude Perrichon (1643-1725) en 1693-1697. Coll. part. en 1992 puis : 1. Vente Drouot Ader-Tajan 10 avril 1992, n°24; acquis par le mus&ée avec le concours du F.R.A.M. 2. Acquis du collectionneur en 1993 par le musée avec le concours du F.R.A.M. Bibliographie : * André Félibien, Entretiens sur la vie et les ouvrages des plus excellens peintres..., Paris, 1666-1688; 2e. éd., 1688, t. II, p. 657 * (Claudine Bouzonnet Stella) «Testament et inventaire (...) de Claudine Bouzonnet Stella», publiés par J-J. Guiffrey, Nouvelles archives de lArt Français, 1877, p. 25 * Edmond Bonnaffé, Dictionnaire des amateurs français au XVIIe siècle, Paris, 1884, p. 248-249 * J. Roman, Le Livre de Raison du peintre Hyacinthe Rigaud, Paris, 1919, p. 16, 64, 100, 104. * Gilles Chomer in catalogue de l'exposition Autour de Poussin, Louvre, 1994, p. 104-106, cat. 27-28. * Sylvain Kerspern in catalogue de l'exposition Bossuet, miroir du Grand Siècle, Meaux, Musée Bossuet, 2004, p. 104-105. * Sylvain Laveissière in cat. expo. Jacques Stella, Lyon-Toulouse 2006, notamment p. 184-187 cat.108-109 * Jacques Thuillier, cat. expo. Jacques Stella, Nancy, 2006 , p. 102-105 * Sylvain Kerspern, Lexposition Jacques Stella à Lyon : enjeux et commentaires, La tribune de lart, mise en ligne le 29 décembre 2006. |
Ces tableaux en pendants, restés dans le fond d'atelier, sont légués à un cousin de Lyon, Claude Perrichon, petit fils de Marie de Masso, sœur de Claudine, la mère de Jacques baptisée le 10 septembre 1583. Mariée à Benoist Perrichon, maroquinier de Lyon, Marie avait donné naissance à un enfant prénommé Pierre en 1605, lequel se marie le 11 novembre 1639 avec Marie Mercier d'où naissent Claude (1643-1725) puis Pierre (1645-1721), autre cousin légataire de Claudine Bouzonnet Stella en 1697. Claude fut directeur de la douane de la ville de Lyon. Ni l'un ni l'autre ne peuvent être le Perochon commanditaire de peintures de Dufresnoy (1611-1668) citées par Félibien et Bonnaffé (1884), l'artiste quittant les pinceaux alors qu'ils n'ont guère plus de vingt ans. Enfin, Hyacinthe Rigaud aura portraituré un Perrichon trois fois, la première fois en 1688 avec son épouse, puis seul en 1698 et en 1703 selon son « Livre de raison ». J. Roman, qui publie le document, l'identifie avec le seul Pierre Perrichon apparemment en raison de son rôle d'échevin député pour la ville de Lyon; à moins qu'il n'ignore l'existence de Claude. |
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La Libéralité de Titus. Toile, détail. Cambridge, Fogg Art Museum |
La conservation de nos deux tableaux dans le fonds d'atelier suggère qu'ils aient été réalisés au soir de sa vie mais sans certitude ni situation précise. Au demeurant, Jacques Thuillier envisageait une datation bien plus précoce en le cataloguant non loin de la Libéralité de Titus du Fogg Art Museum, la rapprochant notamment par le thème de la danse du Salomon sacrifiant aux idoles. Toutefois, Stella a traité le thème de la danse tout au long de sa vie, de celle d'enfants nus à Florence aux Pastorales, et la confrontation ci-dessus me semble surtout souligner dans notre pendant un sentiment du drapé plus fouillé et une puissance du canon qui tranchent. L'exposition Richelieu à Richelieu et le témoignage de Saint-Aignan évoqué ici sur la contribution de Desruet concourrent à soutenir une situation dans les derniers mois de l'existence du cardinal pour le tableau du Fogg destiné au château du Poitou, en 1641-1642.
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(Ci-contre) Sainte Hélène faisant transporter la Vraie Croix, 1646. Toile, détail. Perdu? |
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Claudine Bouzonnet Stella, Les noces de Cana, 1658. Dessin. 21,6 x 29,5 cm. Paris, ENSBA. |
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La Vierge donnant la bouillie, 1651. Toile. Diam. 71,5 cm. Galerie Éric Coatalem en 2013. |
Le repas champêtre, Pastorale 3. Toile, détail. Coll. part. |
Sans remettre en cause le statut de pendants, Jacques Thuillier (2006) s'est demandé si les deux tableaux ont été menés de front ou entrepris l'un après l'autre, ce que pourrait justifier le contraste entre une image de solennité diurne et ce qui ressemble à une bacchanale nocturne. Bon Boullogne, en les expertisant, fut apparemment plus impressionné par la seconde, la prisant à 300 livres contre 200 pour l'autre. L'inventaire auquel il contribue ne les envisage d'ailleurs pas immédiatement à la suite l'un de l'autre mais, à distance, suggère une association en nommant l'un La folie de Salomon, l'autre La sagesse de Salomon; Claudine, elle, les mentionne en tête de celui de son testament, en n°1 et 2 et sous des titres plus conventionnels. |
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En envisageant un rapprochement chronologique non loin de la Libéralité de Titus de Cambridge, Jacques Thuillier se refusait à faire du Jugement de Salomon de Nicolas Poussin, peint en 1649, un tableau de référence pour son ami. Le situer aujourd'hui dans les années 1650 doit-il conduire à le convoquer à nouveau? Certainement pas, car Stella s'inspire ici beaucoup plus d'un ouvrage sur ce sujet peint quinze ou vingt ans plus tôt... par lui-même.
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Nicolas Poussin, Le jugement de Salomon, 1649. Toile. 101 x 150 cm. Louvre |
Jacques Stella, Le jugement de Salomon. Toile. 112 x 161 cm. Vienne, Kunsthistorisches Museum |
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Sylvain Laveissière (2006) mentionne la lettre de Marc Gabolde à Gilles Chomer donnant pour source de certains ornements la Mensa Isiaca du musée de Turin. On la trouve dans l'ouvrage de Herwart, Thesaurus Hieroglyphicum publié à Francfort en 1610, qui figure encore parmi les livres de la succession de sa nièce. La confrontation ci-contre permet de voir que Stella ne s'est vraisemblablement pas contenté de copier un motif mais a combiné deux cartouches, l'un avec un Khonsou (?) couché venant remplacer dans la barque de l'autre l'animal bicéphale et ce qui l'accompagne. Connaissait-il l'association de Khonsou avec la lune, justifiant le globe qu'il porte sur sa tête autant que le croissant apparaissant à la fenêtre au-dessus du fronton triangulaire? |
Gravure pour J.G. Herwart, Thesaurus Hieroglyphicum..., Francfort, 1610. N. B. of Scotland. En plus clair, les cartouches combinés par Stella pour l'ornement au départ de la voûte au-dessus de l'autel (à droite). |
Jacques Stella, Salomon adorant les idoles. Toile, détail. Lyon, Musée des Beaux-Arts |
Quelle divinité trônant à tête bovine, arc et flèches, est honorée par le vieux Salomon? Le contexte « égyptien » favoriserait l'identification avec Apis quand le texte biblique (1 Rois 11.5-7, 33) évoque Kemosh ou Moloch.
Qoiqu'il en soit, l'intention érudite est manifeste voire démonstrative. Sans écarter une éventuelle commande avortée dans le contexte de la Fronde, source de tant de disgrâces, on peut se demander à nouveau s'il ne s'agit pas de proposer aux Bouzonnet des modèles médités pinceau en main. Les rapprochements faits - y compris ceux avec le Jugement de Salomon - amènent aussi à pointer les différences signifiantes dans les deux cortèges.
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Quel sens donner à cette mise en pendant? L'association n'est pas rare. Un Rombout van Troyen peint les deux sujets en un seul panneau en 1640 (Remiremont, Musée Charles de Bruyères). Donato Creti (1671-1749) reprendra à Bologne pour le cardinal Ruffo la distribution en deux grands tableaux (Clermont-Ferrand, musée d'art Roger-Quillot). La lecture courante fait de la venue de la reine de Saba la reconnaissance de la sagesse du roi, à son apogée, et de la scène d'idôlatrie sa décadence. Gilles Chomer (1994) et surtout Sylvain Laveissière (2006) ont mis en évidence la situation diurne, voire matinale, du premier épisode, nocturne du second, comme écho de leur place dans la vie de Salomon. Pour autant, est-ce que la lecture globale se fait bien selon cet ordre? La lumière, la circulation et certains détails précis pourraient nous aiguiller sur ce point.
S.K., Melun, septembre 2023 |
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L'éducation de la Vierge, sanguine |
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Sanguine (et rehauts de blanc?). 32,4 x 25,9 cm. Marque du musée en bas à droite. Poitiers, musée Sainte-Croix.
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Pendant longtemps, la technique graphique de Stella fut principalement connue par ses travaux à la plume et au pinceau, au point que la présence d'une sanguine tenue par Stella dans son portrait de Lyon a pu poser question. D'assez nombreux exemples de crayons, graphite ou sanguine, sont apparu depuis quelque temps, et il revient à Nicolas Milovanovic, selon le site Alienor.org, d'avoir rapproché notre Éducation de la Vierge de Poitiers de l'art du Lyonnais. Je n'ai pas encore vu la feuille, aussi resterai-je prudent; pour autant la technique me semble remarquablement soignée et je crois déceler des rehauts de blanc modulant les drapés dont les descriptions ne disent rien, ce qui irait à l'encontre de l'idée d'une contre-épreuve que l'historien d'art aurait émise. Le rapprochement avec le dessin de la Vierge de Dijon, liée à une peinture de 1647, montre un soin tout à fait comparable, notamment dans le travail de hachures pour le clair-obscur du mur. Stella peut avoir privilégié ce médium dans le cadre de la formation des neveux et nièces, pour l'inversion que permet la contre-épreuve utile pour préparer une gravure.
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La Vierge en adoration, 1647. Sanguine. 34,5 x 20,5 cm. Dijon, Musée des Beaux-Arts |
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Sainte famille aux langes et à la bouillie. Huile sur cuivre. 45 x 35 cm. Toulouse, Musée des Augustins Le Christ et la Samaritaine. Toile. 335 x 224 cm. |
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Pierre Drevet d'après Jean Jouvenet L'éducation de la Vierge. Gravure. 46 x 34 cm. Braunschweig, Herzog A.U. Museum |
S.K., Melun, juin 2023 |
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Le Christ au désert sevi par les anges,peinture (Uffizzi) |
Huile sur toile. 111 x 158 cm. Florence, Offices. Historique : fonds Jacques Stella? puis Bouzonnet Stella légué à son cousin Pierre Perrichon (1645-1721) en 1693-1697 (n°5, ca. 130 x 162,5 cm.). Collection Richard, peintre résident à Lyon, sa vente le 26 janvier 1786, lot 33 (« Jésus-Christ au Jardin des Olives, adoré et servi par des anges. Un beau paysage sert de fond à ce tableau (...). Hauteur 40 pouces, largeur 60. T. »); acquis par Jean-Baptiste-Pierre Lebrun selon le catalogue de la Frick Library, sans doute pour Joseph-Hyacinthe-François-de-Paule de Rigaud, comte de Vaudreuil (1740-1817); mentionné dans son hôtel parisien par Thiery (1787, p. 544; dans la chambre à coucher du côté de la porte d'entrée); sa vente le 26 novembre 1787, lot 33, acquis 600 livres par Le Brun, expert de la vente, selon l'exemplaire de l'Inha (« ... onze figures. ... Hauteur 40 pouces, largeur 58 pouces. T. »). Collection du baron Nicolas-Joseph Marcassus de Puymaurin (1718-1791), sa vente Paris 8 mai 1792, lot 19 (« ... onze figures représentation Jésus-Christ dans le désert, servi par des anges, dont plusieurs portent des guirlandes de fleurs, à gauche du tableau est notre Seigneur, les yeux élevés vers le ciel et assis près d'une table où sont des fruits de différentes espèces : on voit encore à gauche quelques arbres. » 40 x 58 pouces, soit ca. 108 x 157 cm.); acquis par F. Favi pour le duc de Toscane, entré aux musée des Offices le 4 décembre 1793. |
Bibliographie :
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Il est possible de compléter l'historique jusqu'ici connu du tableau des Offices. Il est d'abord légué au cousin Pierre Perrichon, notaire et échevin de Lyon, dont Edmond Bonnafé (1884) nous indique qu'il s'est fait représenté avec sa famille par Jean-Baptiste Santerre en un portrait allégorique des Cinq sens. Nous avons vu, à propos des pendants sur l'histoire de Salomon du musée de Lyon, que Roman (1919) en fait le modèle des trois portraits par Rigaud d'un dénommé Perrichon, pour lesquels on ne peut tout à fait écarter que l'un d'eux ne représente plutôt son frère Claude. La peinture doit rester à Lyon presque tout le siècle avant qu'un peintre de Lyon du nom de Richard ne le propose à la vente à Paris le 26 janvier 1786; malgré une curieuse erreur de titre (« Jésus-Christ au Jardin des Olives »), la description et les dimensions (adoré et servi par des anges. Un beau paysage sert de fond à ce tableau... Hauteur 40 pouces, largeur 60) ne laisse guère place au doute. Il pourrait s'agir de Nicolas-Gervais Richard, peintre figurant sur la Liste des citoyens éligibles aux places municipales de la ville de Lyon publiée à Lyon en 1790. Le tableau est acquis par l'expert et marchand Lebrun, sans doute pour le comte de Vaudreuil, chez qui on le retrouve l'année suivante décrit par Thiéry (1787) dans la chambre à coucher de son hôtel parisien. À la vente de sa collection le 26 novembre 1787, il est à nouveau acquis par Lebrun. C'est dans la vente après décès de la collection du baron de Puymaurin le 8 mai 1792 qu'on le retrouve, et vraisemblablement là que Francesco Favi en fait l'acquisition pour Cosme III, duc de Toscane. Il entre aux Offices en décembre 1793 et, après quelques vicissitudes précisées par Sylvain Laveissière (2006), y demeure encore aujourd'hui. |
La méprise du catalogue de la vente Richard, en 1786, qui y voit un Christ au Jardin des oliviers vient vraisemblablement d'un regard précipité remarquant la coupe apportée par l'un des anges debout et la présence de ronces préludant à la couronne d'épines, au tout premier plan. La corbeille de fruit présenté par l'ange agenouillé, tout aussi symbolique, ne laisse aucun doute sur le fait qu'il s'agisse de l'épisode qui conclut les tentations du Christ dans sa solitude de quarante jours, modèles d'épreuves à surmonter pour le fidèle. Stella pouvait y voir une équivalence avec tant des Repos de la Sainte Famille peuplés d'anges et d'angelots peints jusqu'ici, dont il donne un exemple - peut-être royal - dans le tableau du Prado en 1652 (ci-contre à droite), qui propose des personnages au canon voisin installé dans un paysage d'esprit comparable. De cette même année, Le Christ et la Samaritaine (ci-contre à gauche) montre une palette chromatique proche par l'association du bleu et du rose et une science du drapé, ici dense, là fin sinon transparent, mais toujours fouillé et sculptural, propre à la période.
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(Ci-dessus) Repos de la Sainte Famille, 1652. Toile. 74 x 99 cm. Prado (Ci-contre) |
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Le Christ au désert servi par ls anges. Toile. 84,6 x 115 cm. Portland Art Museum. |
La version de Portland insistait sur sa solitude, voire sa détresse incommunicable aux anges mêmes. Celle des Offices donne à la population angélique la mission de commenter tout à la fois le triomphe sur la tentation et la douloureuse perspective qu'elle ouvre. Elle est à la fois plus didactique et source de réconfort auprès d'une population que Stella a volontiers répandu dans ses ouvrages, au risque d'une réputation de privilégier les sujets enjoués. L'étude approfondie d'un tel tableau, incontestable chef-d'œuvre, montre qu'ils participent d'un sens de la méditation spirituelle très poussé, non sans gravité, sous couvert de conventions subtilement réinventées. Pas plus que Poussin et nombre d'artistes de son temps, l'art de Stella ne se livre au premier regard. S.K., Melun, septembre 2023 |
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Le repos pandant la fuite en Égypte, peinture perdue, et gravure de Claudine Bouzonnet Stella
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Peinture perdue. 2 pieds sur 3, soit ca. 65 x 97,5 cm.
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Bibliographie :
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La gravure de Claudine figure parmi celles falsifiées par Pierre Demasso
pour faire passer l'invention de Stella à Nicolas Poussin. C'est une des raisons pour lesquelles j'ai proposé d'en rapprocher une peinture que la nièce a légué à Guillaume de Masso dans l'étude en ligne sur leur famille publiée en 2021. La toile se trouve peut-être encore en Angleterre...
S.K., Melun, septembre 2023 |
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(Ci-dessus) Le repos de la Sainte famille, 1652. Toile. 74 x 99 cm. Prado. (Ci-contre) |
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Catalogue Jacques Stella : Ensemble ; Dernières grandes commandes, mosaïque - Table Stella - Table générale |
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